mercredi 8 avril 2009

La tulipe blanche


Mon jardin : ma première tulipe sur son lit de giroflées


La tulipe blanche

Sais-tu que ma tulipe
Vient de chez Maurice

Fleur d’Orient ouvrant ses volets en Occident

Ce matin tu fais un chiasme
Occident en Orient
Fleur de chez Carême

Voici l’étymologie de tes pétales

Où ai-je rencontré ton comparant
A Damas au café de la Fontaine
Où elle était si près de l’ipomée
Ou alors à Bruges la lointaine

14 commentaires:

  1. Merci, Jalel, de nous offrir la première tulipe de votre jardin. J'imagine votre émerveillement.
    Les fleurs expriment si bien la palette des sentiments. Elle a voyagé et fait rêver, de la Turquie à la Hollande, jusqu'en votre jardin.
    Blanche et pure, raffinée, élégante et si fragile comme tout ce qui est sincère. Un rien peut la casser...
    Lumineuse et insaisissable, discrète et simple, elle rayonne au du printemps, brume et nuage, tendre rosée et mélancolie.
    Merci de ce beau cadeau qui réchauffe un coeur triste rêvant d'une étoile perdue...

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  4. Réponse du berger à la bergère, de la jonquille à la tulipe, de l'Occident à l'Orient, de Bruxelles à Tunis, des fleurs qui se font belles à celle qui s'épanouit:

    "Ah! que de merveilles scintillent
    Lorsque danse une goutte d'eau !
    Un ange parfois joue aux billes,
    Une étoile tombe au ruisseau.
    On ne sait jamais quel manteau
    De fée courant dans les jonquilles
    On peut coudre avec une aiguille
    En rêvant derrière un carreau."

    Maurice Carême

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  5. pour Giulio

    "flocons, pétales, duvets
    d'une pensée indivise
    neigez dru dans nos ténèbres
    îles de battements blancs (175)

    Lorand Gaspar (Patmos)

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  6. Merci Christiane,
    pour vos flocons, pétales et duvets, mais que signifie 175 ?

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  7. je ne sais il faut le demander à L.Gaspar, c'est lui qui l'a mis...

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  8. Après un échange avec Jalel, il semble que ce soit la référence du poème. Tu vois Giulio, un jour , Jalel nous a avertis de la parution d'un livre magique : Lorand Gaspar (Le temps qu'il fait - Cahier seize - ouvrage publié avec le concours du CNL sous la direction de Daniel Lançon). Ce livre de 400 pages est une forêt enchantée. On y trouve des témoignages, des photographies, des poèmes et des proses de L.Gaspar, des études. C'est un peu l'équivalent du livre que tu évoquais et que j'aime beaucoup aussi , "Regards sur la poésie du XXe siècle - tome 1 avec des textes réunis et présentés par L.Fels, mais pour un seul poète : L.Gaspar. Et tous les poèmes ou vers présentés sont suivis d'un numéro. Je n'ai osé l'ôter. Cela m'a fait penser aux carnets de Cambridge de Ludwig Wittgenstein. J'aime cette alliance de l'écriture poétique et d'un nombre. c'est comme les étoiles de Anselm Kiefer qui portent des nombres incroyables dans l'immensité de ses toiles. Parfois j'aime me perdre dans les nombres, ils me font rêver d'infini. Petite, je comptais sur mes doigts jusqu'à 10, plus grande, j'essayais d'atteindre le 100, maintenant j'explore le 1 et le 2 et je trouve cela vraiment très compliqué. Alors ce 175, il m'a plu, je trouvé qu'il allait bien avec cette pluie de pétales blancs.
    Amitiés
    christiane
    Ah, il y a des nombres que je déteste ceux qu'on a osé tatoués dans la peau des êtres dont on avait volé le nom, là-bas, dans les camps de la mort. Peut-être Kiefer pensait aux petites étoiles sans sépulture qui sont montées désolées dans le grand ciel de Dieu.

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  10. Chère Christiane, je vais donc me lancer à la découverte de ce Lorand Gaspar dont j'ignorais tout. En attendant - magie des chiffres ou des coïncidences - je découvre sur www.librairiedialogues.fr/livre/277000-egee-lorand-gaspar-gallimard, que l'un de ses recueils pèse 175 g.- Je cite:

    Égée, Judée, suivi d'extraits de "Feuilles d'observation" et de "La maison près de la mer"
    Lorand Gaspar
    EAN13 : 9782070327362
    Editeur : Gallimard
    Date Parution : 11/02/1993
    Collection : Collection Poésie
    Dimensions : 180 x 107 x 13 mm
    Poids : 175 g

    Les chiffres, moi, je n'aime pas trop; dans ce contexte, ça me fait un peu penser aux bouquins que les brocanteurs vendent au poids...
    Pour l'amoureux des livres que je suis, quelle peine.

    Encore merci de m'avoir présenté cet auteur. Voilà en tout cas un extrait (Patmos et autres poèmes, Gallimard, 2001)qui m'a l'air de faire écho à "la cogida y la muerte" de Garcia-Lorca, mon poète préféré, extrait dans lequel je me retrouve:

    "La lutte fait soir dans l'arène
    paix à la rougeur reposée
    fraîche la route de poussière
    au pas du porteur de musique -
    étranger.
    Sauf en ce silence oublié
    où se meut l'ardeur d'être ici
    clarté confiante en sa source.
    Etranger, sauf en cette roche
    où affleure une eau impensée,
    le cri nocturne de l'effraie.
    A jamais bégayant, boiteux
    à jamais sans racines au-dehors
    autres que l'eau, autre qu'aller
    dans le cœur ouvert du désir
    au battement propre des choses
    la part insondable en chacun

    visages de mots à jamais
    dissonants, mités, maladroits
    toujours éperdus de clarté
    en quête d'étendue, la même
    sans bornes dehors ni dedans
    chez soi dans la nuit qui déchire
    un feu au fond du désert
    dans le poumon que foire un cri
    d'oiseau dans la grisaille de l'aube
    dans le visage rouillé d'ors
    des ciels d'icônes du couchant -

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  11. @ Giulio : Lorand Gaspar est un grand poète, à lire absolument.
    175 : c'est simplement la référence du poème : il est à la page 175 du recueil publié chez Gallimard.
    Amusante cette histoire du poid du recueil. Arrete de peser les livres Giulio (je plaisante)
    Amities

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  12. Suite...
    "la quatrième planète était celle du businessman. Cet homme était si occupé qu'il ne leva même pas la tête à l'arrivée de Giulio.
    -Bonjour, lui dit celui-ci. Votre cigarette est éteinte.
    -Trois et deux font cinq. Cinq et sept douze. Douze et trois quinze. Bonjour. Quinze et sept vingt-deux. Vingt-deux et six vingt-huit. Pas le temps de la rallumer. Vingt-six et cinq trente et un. Ouf ! ça fait donc cinq cent un million six cent vingt-deux mille sept cent trente et un.
    -Cinq cents millions de quoi ?
    - Hein ? Tu es toujours là ? Cinq cent un millions de ... je ne sais plus... j'ai tellement de travail ! Je suis sérieux, moi, je ne m'amuse pas à des balivernes ! Deux et cinq sept...
    - Cinq cent un millions de quoi ? répéta Giulio qui jamais de sa vie n'avait renoncé à une question, une fois qu'il l'avait posée.
    Le businessman leva la tête :
    -Depuis cinquante-quatre ans que j'habite cette planète-ci, je n'ai été dérangé que trois fois...
    -millions de quoi ?
    Le businessman comprit qu'il n'était point d'espoir de paix :
    -Millions de ces petites choses que l'on voit quelquefois dans le ciel.
    - Des mouches ?
    -Mais non, des petites choses qui brillent.
    Des abeilles ?
    - Mais non. Des petites choses dorées qui font rêvasser les fainéants. Mais je suis sérieux, moi ! Je n'ai pas le temps de rêvasser.
    - Ah ! des étoiles ?
    - C'est bien ça. Des étoiles.
    Et que fais-tu de cinq cents millions d'étoiles ?...
    - Ce que j'en fais ?
    - Oui.
    - Rien. Je les possède.
    - Tu possèdes les étoiles ?
    - Oui.
    ...
    - Et à quoi cela te sert-il de posséder les étoiles ?
    - ça me sert à être riche.
    - Et à quoi cela te sert-il d'être riche ?
    - A acheter d'autres étoiles, si quequ'un en trouve.
    ...
    -A qui sont-elles ? riposta le grincheux.
    - Je ne sais pas . A personne.
    - Alors elles sont à moi, cart j'y ai pensé le premier.
    - ça suffit ?
    - Bien sûr.... Je les gère. Je les compte et je les recompte. C'est difficile. Mais je suis un homme sérieux !
    Giulio n'était pas encore satisfait....
    - Moi, si je possède une fleur, je puis cueillir ma fleur et l'emporter. Mais toi, tu ne peux pas cueillir les étoiles !
    - Non, mais je peux les placer en banque.
    - Qu'est-ce que ça veut dire ?
    - ça veut dire que j'écris sur un petit papîer le nombre de mes étoiles. Et puis j'enferme à clef ce papier-là dans un tiroir.
    - C'est amusant, pensa Giulio. C'est assez poétique. Mais ce n'est pas très sérieux.
    Giulio avait sur les choses sérieuses des idées très différentes des grandes personnes.
    - Moi, dit encore Giulio, je possède une fleur que j'arrose tous les jours... c'est utile à ma fleur mais tu n'es pas utile aux étoiles...
    Le businessman ouvrit la bouche mais ne trouva rien à répondre, et Giulio s'en fut...."
    Voilà un drôle de Petit Prince qui n'a pas tellement grandi...

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  13. Christiane, j'ai adoré ton sketch. À quand sa représentation? et sur quelles planches?

    J'ai adoré, car tu as percé à jour mon âge véritable sous les rides que tu peux imaginer en disant: "Giulio avait sur les choses sérieuses des idées très différentes des grandes personnes".

    Je me sens tout guilleret.
    Ah, si toutes les journées pouvaient finir ainsi!

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  14. Alors, fais des beaux rêves !
    amitiés
    christiane

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