jeudi 29 avril 2010

Note de lecture de Tahar Bekri

Le poète Tahar Bekri vient de publier dans Cultures Sud une note de lecture sur mon recueil Prière du vieux maître soufi le lendemain de la fête (éditions du Cygne). Voici un extrait de cet article qu'on peut lire en intégralité sur http://www.culturessud.com/contenu.php?id=219



Prière du vieux maître soufi le lendemain de la fête

Note de Lecture de Tahar Bekri

On connaissait l’universitaire et poéticien tunisien, auteur d’ouvrages consacrés à Baudelaire, Jules Supervielle, Michel Deguy, Claude Michel Cluny, la Luxembourgeoise, José Ensch, voici le poète plongé dans une écriture soufie où la référence à la mystique musulmane est manifeste.

D’Ibn Arabi à Rûmi en passant par Jamil, en connaisseur de l’arabe et du français, Jalel El Gharbi met dans ces deux langues tout son savoir rhétorique, stylistique, fait parler la grammaire et la philologie, passe en revue le vocabulaire et l’étymologie. Il établit ainsi un dialogue Orient/Occident jusqu’à se réclamer d’un concept qu’il nomme Orcident...

lundi 26 avril 2010

Question de Kif




Extrait d’une communication présentée lors du colloque annuel de La Faculté des Lettres de La Manouba. Ce texte paraîtra dans les actes.


Evoquant le « Kif », Albert Memmi écrit : « Le Kif est un état de l’âme. Une chaise à l’ombre, à la fin de la sieste, où la chaleur imperceptiblement se transforme en fraîcheur ; au crépuscule où lentement les couleurs se changent en nuit. Ce vieil homme assis sur la terrasse blanche du café du Phare devant la mer immense, que je retrouvai à la même place, le soir : se réjouissait-il de l’infini ou était-il au-delà des plaisirs ? Le kif est-il cet au-delà ? »[1].
Le Kif est un état d’impassibilité à cela qui agite le monde doublé d’une sensibilité aiguisée pour les menus plaisirs : le café, le verre de Boukha, le chant d’un oiseau, une rose, un bouquet de jasmin. Rhétoriquement, on peut avancer que le kif est une désaffection pour l’hyperbole et une affiliation à l’euphémisme. Ce n’est pas le farniente mais le farniente est une de ses conditions. Généralement le kif exige la solitude. On pourrait peut-être le rapprocher de l’ataraxie épicurienne. Notons que la première source du « kif », c’est le cannabis, le kif, ou alors tout ce qui peut se substituer à lui, et créer la même léthargie qu’il donne. Le verbe familier « kiffer » signifiant « apprécier », goûter au plaisir de quelque chose est très proche du sens que lui donne Albert Memmi. La section Kif du recueil égrène tour à tour les menus plaisirs du kif : le « hachich », « un œillet sur l’oreille », le luth, la sieste, le café, les baignades à Dermech. Le Kif, c’est l’ivresse trouvée par tous les moyens, c’est le sens dans un monde insensé. Il rappelle en cela l’ouvrage de Philip Delerme, La Première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules. Il serait également à rapprocher de ce que Nicolas Bouvier appelle dans son irrésistible Usage du monde « plaisirs modiques ». Evoquant son compagnon Thierry Vernet, il note : « Il profitait de la moindre grippe pour faire peau neuve, se remettait rapidement et menait sa convalescence à coups de plaisirs modiques et bien dosés : un verre de thé sous les peupliers, une promenade de cinquante mètres, une noix, penser dix minutes à la ville de Stamboul ou encore, lire de vieux numéros de Confidences, prêtés par une de mes élèves, et qui lui valaient bien des satisfactions. Le “Courrier du cœur” surtout. Il y avait des perles signées « Juliette éplorée (Haute-Saône) ” ou “ Jean-Louis surpris (Indre) ”… “Je ne l’ai pourtant pratiquement jamais trompée, exception faite d’aventures de voyage qui ne m’ont presque rien coûté… ”»[2] . Le kif est moins anodin qu’il n’y paraît qui repose sur une autre sémiologie du monde donnant accès au sacré. Ce sacré qu’un rien, par exemple une amande, suffit à exprimer.
[1] Le Mirliton du Ciel, pp. 36-37.
[2] Nicolas Bouvier : L’Usage du monde. p. 205. in Œuvres. Quarto Gallimard. 2004.

lundi 19 avril 2010

Michel Collot

Portrait. Peinture romaine. Musée municipal de Sfax.
L’incontournable peinture dans Chaosmos de Michel Collot

Chaosmos est d’abord le recueil des choses pactisant avec leur négation. Il ne s’agit pas pour le poète d’apparier des réalités dichotomiques mais de transcender ces dichotomies dans une perspective que je qualifierais de moniste, une perspective qui verrait dans le flux et le reflux, dans l’affirmation et la négation un même mouvement. Chaosmos est le recueil de l’osmose entre le chaos et le monde ; entre la forme et sa destruction. Pourtant, la figure qui rendrait le mieux compte de l’œuvre de Michel Collot, n’est pas le zeugme et encore moins l’oxymore sans doute parce que dans cet univers poétique, les dichotomies ne sont pas ressenties comme telles. Comme dans l’œuvre de Caspar David Frederich, on voit ici cette parenté, cette contiguïté entre cime et abîme : « l’espace de la passion n’a rien d’un paysage. Tout entier vertical, dépourvu d’horizon, fracture, il est l’abîme et simultanément la cime, où culmine, en un surplomb brutal, le visage de l’autre. »
L’expression lexicale de cette parenté serait la fréquence du recours aux affixes privatifs « dé », « dis » dans les paires du type joint/disjoint ; nouer/dénouer ; faire/défaire ; apparaître/disparaître… Si de tels antonymes sont fréquents dans l’œuvre, c’est sans doute parce que la forme négative conserve en elle-même sa négation, l’affirmation. Tout semble indiquer que chez Michel Collot les dichotomies doivent demeurer irrésolues. Par exemple, faire / défaire ne sont pas des antonymes, mais deux corollaires. Tout ce qui se fait se défait ; dit autrement cela donnerait des truismes comme : vivre, c’est aussi mourir. Le phénomène – tout phénomène - est toujours pris dans le battement apparition / disparition dans une perspective qui insinue que l’être et le néant sont les deux volets d’une même réalité. C’est ce que suggère le poème « Sounion », poème soucieux d’établir un « trait d’union entre terre et ciel, équilibre entre élan et forme, vide et plein ». La suite du poème ne fait que corroborer ce souci. Au mot-valise du titre, le recueil cherche à faire correspondre une réalité-valise.
Le poète se maintient dans ce point qui est à la fois paroxysme, oxymore et paradoxe. Tout cela que Michel Deguy proposait d’appeler « paradoxymore » c’est-à-dire le paradoxe de l’oxymore inscrit dans l’unité et dans la durée que semble lui conférer le mot-valise. Il faut que l’acmé soit bien plus qu’un frêle instant dans la prise de parole ; il faut que la cime ne soit pas que le prélude du précipice. En un mot, il convient que l’éphémère perdure et que le néant soit habitable.
On est en droit de s’interroger sur la nature de ce principe qui fait que tout se mue en sa négation. Métamorphose dont on voit le résultat dans maintes occurrences. C’est « le bâtisseur [qui] convertit la force en douceur » ou : « le silence [qui] s’arrondit en milliers d’échos ». La réponse est susurrée par le poème de la page 88 : « Matière, lumière, que tout oppose : les unir, en s’enfonçant dans l’épaisseur pour en exprimer une clarté nouvelle, qui ne relève plus de l’idéalité, mais sourdement émane du plus obscur de l’être : des tâtonnements aveugles du geste, de la nuit de la chair, du cœur dense et ténébreux de la substance ». La suite du texte évoque l’expérience picturale comme puisant dans la contradiction. Voici le travail du peintre résumé par Collot : « Animer et différencier la matière pour l’arracher à l’inertie, la disposer à rayonner. Rendre visible la lumière, en la privant de sa transparence, pour lui donner une consistance ».
L’œuvre de Michel Collot semble vouloir signifier la synonymie des antonymes. Pour cela, le poète semble procéder à une relecture du monde, beaucoup plus à la manière de Jules Supervielle qu’à celle de Victor Hugo. Je pense à Supervielle surtout pour la place qu’occupent les nuages chez les deux poètes. Chez Michel Collot, les nuages sont une jonction entre dynamique et statique : « un nuage immobile s’étire, change insensiblement de forme. Les cimes dardent leurs glaciers, irradiés de lumière, crevassés d’ombres violentes. L’immuable et l’éphémère, le tendre et le cruel un instant s’équilibrent. Boucliers suspendus dans la paix de l’azur ». Il semble le mouvement qui remporte le plus l’adhésion du poète soit celui qui relève d’un changement de point de vue du sujet que d’un déplacement de l’objet observé. Dit autrement, il semble que le mouvement par excellence soit dans l’évolution de notre perception. Cela fait penser à l’anamorphose. Le monde est une anamorphose. Il y a partout un crâne caché, l’ombre de la mort. « Les Ambassadeurs » de Holbein représente bien plus que le portait de deux ambassadeurs ; c’est l’image du monde, son paysage.
La peinture est tout à la fois la clé et l’énigme de l’œuvre de Michel Collot tant il est difficile de savoir si, décrivant un spectacle- le poète évoque un paysage ou une représentation du paysage. Il serait trop facile d’attribuer cela au goût du poète pour le pictural et à sa prédilection pour l’image.
Michel Collot aime à diffracter les images, à créer des échos, à multiplier les reflets. Dans cette entreprise, le pictural est le meilleur biais par lequel se dit le poétique. On peut même avancer que tout concourt ici à suggérer l’idée que le pictural est une image du poétique. Sans doute parce que la figure ne peut être saisie que figuralement ou mieux encore par des figures, par des représentations, par la peinture. Le pictural n’est ni le reflet du monde, ni sa doublure, ni son pendant. Il est mode de lecture du réel, un des modes sous lesquels le poétique se donne à voir. Sans le biais du pictural, le monde ne se caractériserait pas par ce renouvellement permanent qu’on lui voit sous la plume de Michel Collot.

lundi 12 avril 2010

Article de Béatrice Libert


« Prière du vieux maître soufi le lendemain de la fête », Jalel El Gharbi, Editions du Cygne, 2010.
Article de Béatrice Libert, Liège, le 10 avril 2010.

Quel livre édifions-nous lorsque mot à mot nous écrivons fragments sur fragments, dans la solitude de la chambre, sous la lampe silencieuse? Quel livre Jalel El Gharbi a-t-il constitué dans sa retraite tunisienne ? D’une insaisissable beauté, il subjugue, fascine, ennoblit.
En voici l’incipit : « Dieu qui mettez le poète sur le chemin de l’amour ». Avec lui, un ton nous est donné, ainsi que quatre mots clefs propres à la démarche de ce fin lettré universitaire. Il y a le mot « Dieu », témoin de la part sacrée présente en chaque être, plus vive, plus exacerbée, semble-t-il, chez l’artiste. Et le poète écrit comme il prie. Il y a le mot « poète », cet orfèvre de la parole, arpenteur de tous les possibles. Et l’auteur en a fait la quête de sa vie intellectuelle. Il y a « chemin », aller, retour, croisement, carrefour, échange, voie vers l’ineffable, quête infinie du poème. Et Jalel est un grand voyageur. Enfin, il y a « l’amour ». Et « Peut-on aimer hors de l’enceinte du poème et de l’attente ? »
Vers fondateur, posé au seuil du livre, avec la volonté de marquer un territoire poétique, de l’orienter, de mettre sur orbite, le poète, le poème et le lecteur. Et sitôt la balise arrêtée, voici que le poète veut déjà la déplacer, rêvant de la métamorphoser. Le poème est un être vivant.
Y a-t-il sur ce rocher érigé par les aigles
De quoi tromper l’étendue et ses faims
Rapiécer ses questions
Et connaître l’objet de son amour
Y a-t-il sur ce rocher qui convertit
La profondeur en vertige
Cette vérité enfermée dans un livre
Que personne n’a encore lu (…)
A l’écoute du vieux maître soufi, le lecteur essaie toutes les passes, celles où rayonnent le sens et le souffle. Et il se sent partout chez lui. Bien dans ces mots comme dans ces silences, bien dans ces reprises comme dans ces questions, bien dans ces évocations millénaires ou ces instants glanés hier. Jamais abstraite, la poésie d’El Gharbi ouvre sur la beauté absolue, celle de l’être habité par l’Esprit, chercheur d’âmes comme on était jadis, en d’autres lieux, chercheur d’or.
Etre la paume ne demandant rien au fruit
Ou le fruit n’espérant rien de la main
La soif ne voulant pas vider sa source
Ou la source désespérant de la soif (…)
Revisitant l’abécédaire du vieux maître soufi, il nous offre un éloge magnifique et mesuré, charnel et spirituel, des lettres dont il réinvente l’alif et le bê, le jim et le dal, le hê et le wê... On écoute le grammairien, on boit ses paroles ; sa sagesse entre en nous, avec l’empathie du poète pour tout le genre humain et sa profusion de livres. Poésie pacifiante !
Puis, le voyageur nous guide à travers le labyrinthe fécondant de l’art, de Delft à Luxembourg, de Bruges aux berges du Danube, de Renoir à Bach, de Sousse à Guermantes. D’un détail entrevu, il sait transmettre la ferveur, tirant leçon de toute chose, martelant son credo personnel, cette utopie pour laquelle il œuvre et qu’il nomme Orcident.
Au lecteur de nouer, selon les inflexions de sa vie, les fils tissés dans ces pages dont la forme est lente et épurée, nourrie et évocatrice. Le poème devient alors cette lampe tournant son visage vers notre nuit intérieure pour en éclairer les plis, replis, méandres. Et l’on s’imprègne à nouveau du rythme envoûtant et des images justes. Le Grammairien ne l’avait-il pas conseillé : « Lis… »
Rares sont les recueils comme celui-ci, profond, intense, intemporel. Voilà pourquoi l’on n’hésite pas à prolonger le charme de cette langue unique et belle… Un enchantement.

dimanche 11 avril 2010

De la passion


Balcon de Juliette à Vérone

De la passion.
Nous sommes incorrigibles. Et l’amour nous fait marcher, dans tous les sens du mot. Il nous induit en erreur.
Douces erreurs !
Il suffit d’un profil, d’une image, d’une photo, d’un visage et c’est l’allégorie du Tout, le sentiment d’avoir retrouvé « la primitive unité de l’être ».
L’amour : une figure prête son nom à l’absolu.
Face au renouvellement danaïdien du désir, les traités sur l’amour ne servent à rien. Nous sommes portés à la récidive malgré l’hypocrisie du désir qui nous dicte la proximité avec qui nous aimons et se ne s’épanouit que dans la distance. Une distance qui dictait aux poètes ‘Udhrites de cheminer jusqu’à ce que mort s’en suive. Le désert auquel ils aboutissaient était lui aussi allégorique : l’étendue sans fin, le pays de la soif.
Cela ne sert à rien de se demander pourquoi l’on cède aux tourments de l’amour, de se demander pourquoi l’on cède aux illusions de l’affect. C’est Tristan et Iseult condamnés à s’aimer. Il y a du tragique dans toute histoire d’amour. Le fatum s’en mêle ou le mektoub.
L’amour : beau détour pour dire l’abominable distance qui nous sépare de la plénitude d’être.
Grâce à lui on éprouve le sentiment d’avoir réalisé ce que Platon appelle dans Le Banquet « la primitive unité de l’être ». La force de l’amour réside en ceci qu’il réalise la synonymie entre les deux termes de la dualité heideggérienne : l’être et de l’étant.
La passion mobilise toutes les ressources de la rhétorique, confond les figures les plus opposées. L’hyperbole est un euphémisme. « C’est si peu dire que je t’aime » (Aragon, le Medjnoun d’Elsa)
C’est en vain que j’ai lu Ibn Hazm ou Shopenhauer.
Pourtant l’amour confine au silence, donne vue sur les contrées de l’inénarrable. La leçon qui nous vient de Qais, dit le Medjnoun (le fou), rêvant de ce que Char appellera « le désir demeuré désir » et que Rilke qualifiera d’intransitif, est que l’amour mène dans les contrées de l’illisible, de l’indicible. Qais a fini dans le désert écrivant dans une langue inconnue des textes illisibles.
Comme toutes les expériences capitales de la naissance à la mort en passant par la douleur et le plaisir, l’amour est aussi indicible. C’est sans doute pourquoi les passions des autres ne nous sont pas compréhensibles.
Parce qu’ayant trait au silence, l’amour incite à écrire, à crier sur les toits le nom de celle (celui) qu’on aime sans doute parce que « tout » et « rien », « dire » et « se taire » sont contigus.

samedi 3 avril 2010

ربيع الحب ادريس جمّاع Un poète du Soudan


ربيع الحب..


..فى ربيع الحب كنا نتساقى ونغنى
نتناجى ونناجى الطير من غصن
لغصن
ثم ضاع الأمس منى
وانطوى بالقلب حسرة.


.اننا طيفان فى حلم سماوى سرينا
واعتصرنا نشوة العمر ولكن ما ارتوينا
انه الحب فلا تسأل ولا تعتب علينا
كانت الجنة مأوانا فضاعت من يدينا
ثم ضاع الامس منى
وانطوى بالقلب حسرة



..أطلقت روحى من الأشجان ما كان سجينا
أنا ذوبت فؤادى لك لحنا وأنينا
فارحم العود اذا غنوا به لحنا حزينا
ثم ضاع الامس منى
وانطوى بالقلب حسرة


..ليس لى غير إبتساماتك من زاد وخمر
بسمة منك تشع النور فى ظلمات دهرى
وتعيد الماء والأزهار فى صحراء عمرى
ثم ضاع الامس منى
وانطوى بالقلب حسرة



Idriss Jamma’ (1922-1980) né à Khartoum, il fit ses études en Egypte et travailla dans l’enseignement au Soudan. Il est auteur d’un seul recueil « Instants restants » (non traduit). Amoureux éconduit, il sombra dans la folie. Sa poésie est d’une grande délicatesse. Il y chante l’amour du Nil et les torrents de l’amour. Poète méconnu bien que Sayyed Khalifa, le chanteur soudanais fit connaître un de ses poèmes, il est à découvrir. Voici ma traduction d'un de ses poèmes.

Au printemps de l’amour
Nous nous abreuvions l’un l’autre et nous chantions
Nous nous invoquions et invoquions l’oiseau, allant de branche en branche
Puis j’ai perdu le passé
Il s’est replié dans mon cœur peiné

Ombres dans un rêve céleste, nous avons cheminé matinalement
Nous avons extrait l’extase de la vie sans jamais nous en rassasier
C’était l’amour. Ce n’est donc pas la peine de poser des questions ou de faire des reproches
Le paradis fut notre abri et nous l’avons perdu
Il s’est replié dans mon cœur peiné

Mon âme a libéré les tourments qui étaient captifs
J’ai versé mon cœur dans un chant et dans mes plaintes
Plains donc le luth reprenant un chant mélancolique
Puis j’ai perdu le passé
Il s’est replié dans mon cœur peiné


Pour toute provision et pour tout vin je n’ai que ton sourire
Un sourire de toi suffit pour illuminer les ténèbres de mon âge
Pour rendre au désert de ma vie son eau et ses fleurs
Puis j’ai perdu le passé
Il s’est replié dans mon cœur peiné