vendredi 5 août 2011

Angèle Paoli : Lalla ou le Chant des sables


Je relis d’une traite ce petit récit poétique (ou poème narratif) intitulé Lalla ou le Chant des sables d’Angèle Paoli (Editions Terres des femmes)

Au seuil du texte et du jour, Sarah se met en route. Elle laisse derrière elle son passé et son nom. Elle chemine pour éprouver la soif, le feu et tous les noms signifiant le désir. Elle chemine. Elle revoit son passé, entre dans cette zone où vivre est précédé de l’itératif « re » de « revivre ». Elle chemine. Elle s’affilie aux éléments et à leur nom. Dans une caverne, elle voit le soleil qui est en elle. Elle répète le nom des astres.
Perdue, elle se retrouve dans le vertige d’être soi-même.
Son corps est désormais sien, dans l’apesanteur que confère « le désir du désert » que je décline en « désir intransitif » (Rilke). Elle est aérienne dans cette extinction finale qui a tout d’une renaissance.

2 commentaires:

christiane a dit…

Je le relis souvent aussi. Un livre parfait.

christiane a dit…

Cher Jalel,
il m'a fallu le temps d'une nuit pour comprendre ce mot insolite et tabou de mon précédent commentaire : "parfait".
Je crois que je peux en dire plus au matin.
Vous incitez à une re-lecture, ce qui est rare. Vous aussi, aviez, lors de la parution de ce livre d'Angele Paoli - Lalla ou le chant des sables- écrit quelques lignes marquées par l'émotion de la découverte de ce si beau livre.
Le temps a passé. Vous le relisez, moi aussi.
Je vais tenter d'approcher ce que je ressens par un autre regard.
Les îles des Cyclades dans la mer Egée. Les anciens les avaient nommées ainsi car elles semblaient former cercle -d'où leur nom "kyklos- autour de celle sacrée de Delos.
Au Louvre, un jour, je suis restée éblouie par une figurine de marbre( civilisation cycladique remontant à l'âge de bronze -culture Keros-Syros, 3e millénaire avant J.C). C'était une
statuette en marbre blanc trouvée dans l'une de ces petites îles désertes et montagneuses, ces terres de mythes... j'ai alors pensé : "perfection".
Pureté, innocence, élégance, simplicité, maîtrise, raffinement.
J'étais face à une oeuvre qui portait le sceau d'un accomplissement spirituel, d'une sagesse. J'étais au-delà de l'émotion. Ressentais une joie sereine, un arrêt du temps.
Rien à ajouter. Rien à retirer.
Un chemin qui ouvrait à la méditation face à la beauté...