vendredi 29 mars 2013

En lisant Billy Budd de Melville

Billy Bud , longue rêverie poétique, se termine sur ce poème :
Billy dans les fers
..................
Il me souvient de Taff le Gallois lorsqu'il fut englouti...
Sa joue était pareille à la rose sauvage
Mais moi roulé au linceul du hamac
Comme il me lâcheront à la mer profonde
Profond toujours plus profond
Quel rêve bercera mon ultime sommeil !...
Je le sens qui me gagne déjà
Sentinelle es-tu là ?
Dégage un peu les fers à mon poignet meurtri
Et que c'en soit fini jette-moi à la mer
J'ai sommeil et les algues du fond
Enlacent ma torpeur...(19 avril 1891)
Traduction Henriette Guex-Rolle
BILLY IN THE DARBIES
.............................
I remember Taff the Welshman when he sank.
And his cheek it was like the budding pink.
But me they'll lash me in hammock, drop me deep.
Fathoms down, fathoms down, how I'll dream fast asleep.
I feel it stealing now. Sentry, are you there?
Just ease this darbies at the wrist, and roll me over fair,
I am sleepy, and the oozy weeds about me twist.


jeudi 28 mars 2013

Petrus van Schendel : Les couleurs de la nuit. Par Giulio-Enrico Pisani


"Un Marché à La Haye, 1842, © Villa Vauban - Musée d'Art de la ville de Luxembourg".


Une splendide exposition monographique attend aujourd’hui votre visite au Musée d’art Villa Vauban, amis lecteurs.  Vous pourrez y découvrir en effet les quatre décades de création du grand peintre belgo-néerlandais Petrus van Schendel.  Le titre (et thème) de l’exposition épouse d’ailleurs fort à propos la majorité des oeuvres présentées, que caractérise une approche intimiste et romantique de sujets surtout populaires: scènes citadines (places peuplées, marchés, étals) et scènes d’intérieur, ses portraits  étant, eux, surtout bourgeois.  Ce qui est phénoménal, chez van Schendel, c’est l’incroyable densité de ses tableaux frémissants de vie, qu’une ou plusieurs sources de lumière relativement faibles animent en profondeur de manière quasi-confidentielle.  L’un des derniers grands maîtres du clair-obscur, il est en cela le digne héritier du Caravage (1571-1610), de Georges de La Tour (1593-1652), de Rembrandt van Rijn (1606-1669), bien sûr des Caravagesques et notamment des ceux d’Utrecht comme Hendrick Ter Brugghen et Gerrit Van Hontorst (1592-1656).(1)
 Deux siècles séparent pourtant l’époque de ces grands peintres d’un Petrus van Schendel, né à Terheijden dans le Noord-Brabant (P.B.) en 1806 et mort à Bruxelles en 1870, dont on nous permet aujourd’hui d’apprécier l’oeuvre d’une paisible et envoûtante beauté. Quel bond immense depuis la Renaissance et un Caravagisme où il semble s’être ressourcé, par-dessus le Maniérisme, le Baroque, le Rococo et le Néoclassicisme jusqu’à l’Académisme auquel il sacrifie peu et l’espace d’art romantique du XVIIIe, où il s’affirmera en force!  Certes, sa carrière sera aussi jalonnée de portraits, le plus souvent de commande, qui, en dépit de l’acribie et de la précision de leur exécution, sont davantage oeuvres de talent que de génie. Loin de manquer d’intérêt, ils ne m’enthousiasment toutefois pas vraiment. Souvent psychologiquement attachants, mais trop léchés, finement travaillés, presque aussi néoclassiques que romantiques, ils semblent refléter le caractère des modèles, voire leur émotion, mais n’en suscitent que peu chez le spectateur.  
 En fait, l’originalité, la force de van Schendel réside (je cite le Musée) dans  «son talent particulier (... pour) la peinture de scènes nocturnes éclairées par la lumière de lampes ou de chandelles.  Plus tard viendront s'y ajouter d'autres sources de lumière artificielle et naturelle, telles que les lampes à huile, les feux ouverts, les becs de gaz, les feux de Bengale (...) et le clair de lune (...) C'est vers 1830, à Amsterdam, que van Schendel peint son premier tableau représentant un marché à la lumière des chandelles – une invention romantique de l'artiste qui ne correspondait pas à une réalité, mais qui lui valut une très grande réputation (...) En 1838, après des premières expositions à l'étranger, il s'installe à La Haie (... il) réussit à pénétrer les marchés de l'art étrangers et vend plusieurs tableaux à des collections royales européennes. Au cours des années 1840, il se voit décerner plusieurs médailles lors d'expositions et salons (...), notamment à Paris, à Bruxelles et à Manchester. En 1845, il avait quitté La Haie pour la capitale belge. Son atelier à Schaerbeek recevait beaucoup de visiteurs, tels des collectionneurs, des membres de la famille royale et des marchands d'art importants. L'œuvre maîtresse de van Schendel de très grand format, «La Naissance du Christ», réalisée en 1858, attirait un grand nombre d'amateurs vers son atelier et connut ensuite un énorme succès en Angleterre.»
 Parmi ses travaux les plus caractéristiques exposées à la Villa Vauban j’aimerais citer «Un marché à La Haye», éclairé par trois chandelles jetant des ombres croisées et formant de l’avant- vers l’arrière-plan un triangle rectangle renversé, la lune n’éclairant que par des nuages en haut du tableau.  L’harmonie de ce charmant concertino optique citadin est accentuée par une géométrie parfaite. Par exemple : une perpendiculaire idéale partant du sommet (source lumineuse principale) du triangle, traverse son hypoténuse au point (intersection) occupé par le visage très éclairé du personnage principal, et rejoint la lune.  Celle-ci n’illumine pour sa part qu’un vague amphithéâtre céleste sans commune mesure avec la prenante scène humaine. C’est merveilleusement terre-à-terre, immanent et magique.  Même magie dans «L’Étal de volaille sur le marché nocturne», «La marchande de poisson avec bougie et clair de lune», «Vue de marché avec statue à la lueur des bougies et au clair de lune», «Le marché aux volailles», «Marché de fromages à Rotterdam», «Volailler dans la Wagenstraat à La Haye», son «Autoportrait» de 1828 et «Saint Jérôme», pour ne citer que ceux-là!  De rares exceptions, comme «Le retour de la chasse», à la peinture trop lisse, l’air un peu «chromo», peuvent décevoir.  Mais aucun artiste ne saurait être toujours égal à lui-même.
 Là, où Petrus van Schendel accède cependant aux sommets du Romantisme, c’est, par exemple, avec ses «Scène de port au clair de lune» et «La malédiction de Caïn» (influencé par l’Académisme), pour culminer avec le splendide «Naufrage sur une côte rocheuse».  Ce chef-d’oeuvre, qui élève van Schendel au niveau des grands du siècle romantique, (2) comme Caspar David Friedrich, n’est pas sans rappeler le tableau homonyme de Loutherbourg (1740-1812), «Le naufrage» de William Turner (A shipwreck of a rocky coast» d’Egidius Linnig (1821-1860).  Suis-je subjectif dans mon émerveillement et mon appréciation?  Je le suis, bien sûr.  Et je suis tout aussi certain que chaque spectateur de cette belle exposition y sera touché au plus profond de sa sensibilité et verra, outre un enrichissement de sa culture artistique, fleurir en lui-même des émotions insoupçonnées.
 Avant de nous quitter, je me dois encore de mentionner quantité de gravures, dessins et croquis, qui, outre leur beauté intrinsèque, montrent combien van Schendel fut tout autant excellent dessinateur et graveur que peintre et portent aussi à mieux comprendre le cheminement technique de l’artiste.  Car il fut aussi un remarquable technicien, dont le talent ne se limita pas aux beaux-arts; quoique dans le domaine des sciences son succès ne fût point comparable à celui de sa peinture.  Nous pouvons en effet lire dans le dépliant du Musée: (3) «Van Schendel reçoit plusieurs brevets pour des innovations techniques dans les domaines de la navigation, des chemins de fer, de l'agriculture, du dessin et même de l'aviation, qui sont présentées à partir de 1851 à l'occasion de plusieurs expositions universelles, mais dont aucune n'a vu la mise en pratique».  Une partie de l’exposition est donc consacrée à ses croquis techniques, plans et maquettes d’un intérêt plus documentaire et historique que scientifique.   

Giulio-Enrico Pisani
Lux. 26 Mars 2013



(1) On lit dans Wikipedia du peintre Van Hontorst, qu’il «excella dans les scènes nocturnes éclairées par la lumière d’une chandelle et exécutées de manière lisse», ce qui définit assez exactement le style de van Schendel.
(2)  ~ 1770 - 1870

mardi 26 mars 2013

Poésie de Palestine, anthologie de Tahar Bekri

Notre ami le poète Tahar Bekri vient de publier aux éditions Al Manar une anthologie de la poésie palestinienne. On peut y lire des textes de Tarek Al Karmi, Tamim Al Barghouthi, Basem Al Nabres, Najwan Darwish, Nathalie Handal, Fady Joudah, Zakariah Mohammed, Ibrahim Nasrallah, Deema Shehabi, Ghassan Zagtane.
J'ai le plaisir d'y avoir traduit les poèmes de Tamim Al Barghouthi

dimanche 24 mars 2013

Le RCD est mort, le Destour vivra-t-il ? Par Boubaker Ben Fraj



Dans cet article notre ami Boubaker Ben Fraj s'interroge sur les scénarios possibles pouvant conduire au retour du parti de Bourguiba. 


Bourguiba, moisson au lendemain de l'indépendance.
La dissolution par une décision de justice, deux mois à peine après le 14 Janvier 2011 de l’ex RCD « Rassemblement constitutionnel démocratique » dans la foulée de la chute du régime de Ben Ali, a eu pour conséquence directe, le démantèlement de ce parti, décrié sur le moment dans la colère des foules par le slogan implacable « RCD dégage », et accusé par ses ennemis, devenus ses fossoyeurs, de tous les torts et de toutes les perversions; notamment, ceux d’avoir été durant deux décennies, l’instrument politique servile et complice par lequel le président déchu exerçait sa dictature et asseyait son pouvoir corrompu.
 Par la dissolution du RCD, c’est le descendant et l’héritier historique direct du néo-Destour, fondé il y a huit décennies par Habib Bourguiba, qui fut inscrit dans le registre des décès : activités interdites, structures décapitées, biens et locaux confisqués, organes de presse arrêtés, et nombre de dirigeants, accusés d’abus ou de forfaits, sont attaqués en justice.
Mais que sait-on depuis ? Que seraient devenus les centaines de milliers d’adhérents et les milliers de militants que rassemblait ce parti tentaculaire avant son naufrage? Vers quelles directions seraient-ils passés ? Auraient-ils choisi par découragement et dépit, d’abandonner aux autres, le terrain politique qu’ils avaient pendant si longtemps dominé, et de se faire ainsi durablement oublier ? Ou bien chercheraient-ils aujourd’hui, après avoir fait le dos rond au moment des grandes convulsions de la révolution, à reprendre du poil de la bête et à rebondir en se repositionnant d’une manière ou d’une autre dans la nouvelle scène politique nationale? Auquel cas, ces rescapés auraient-ils vraiment des chances de jouer un rôle agissant, dans une scène totalement renversée par la révolution à leur désavantage?
En l’état actuel des choses, les données à propos des destouriens sont encore incertaines et enchevêtrées, et plus d’une hypothèse nous semblent permises. L’ on sait déjà que quelques milliers d’entre eux avaient choisi, dans la précipitation des événements ayant suivi le naufrage du RCD, de se rabattre en ordre dispersé sur une dizaine de nouveaux partis crées à la va-vite, et se réclamant, non pas tant du RCD lui-même, dont ils reconnaissent les déviances sous Ben Ali, que de l’ancrage dans l’héritage doctrinal et politique destourien et bourguibien, ayant conduit à l’indépendance du pays, édifié son premier Etat et mis les Tunisiens sur la voie de la modernité. 
 Ce fut dans ces circonstances que les partis Al Moubadara, Al Watan, Al Moustaqbal, le néo-Destour tunisien, le Mouvement pour la dignité et la démocratie et d’autres micro- partis se réclamant de la lignée destourienne ont vu le jour, de manière plutôt concurrentielle que solidaire. Chacun d’entre eux prétend sans toujours convaincre, être le légitime héritier du Destour et du Bourguibisme. Mais, à l’épreuve des élections du 23 octobre 2011, l’écrasante majorité de la « grande famille» destourienne qu’ils prétendaient représenter ne les avait pas suivis. Seul Al Moubadara, avait réussi à recueillir un nombre respectable de suffrages dans la stricte limite de la région du Sahel.
Pour qui alors la dite famille destourienne aurait-elle voté au cours de ces élections ?
 Sans aucun doute, une partie de la base électorale traditionnellement destourienne, s’était laissée attirer, dans les nouvelles conditions de l’après 14 janvier, par les sirènes de certains autres partis sur l’offensive. Mais une autre partie, fort probablement majoritaire, aurait préféré l’expectative, en se désistant de participer au scrutin.
 Quoi qu’il en soit, qu’ils aient ou pas voté lors des dernières élections, chacun sait aujourd’hui, que les électeurs « destouriens », au sens le plus large du terme, représenteront pour les échéances à venir, une réserve électorale potentielle de la plus grande importance pour le bienheureux des partis, qui saurait l’apprivoiser et la rallier à son camp.
Mr Béji Caïd Essebsi
 Une compétition encore incertaine nous semble d’ores et déjà engagée entre les deux principaux prétendants : Nidaa Tounes d’un côté, et les divers partis dits destouriens de l’autre.
Tout destourien et fidèle disciple de Bourguiba qu’il est, et quoi qu’en disent ses détracteurs, le patriarche Beji Caid Essebsi n’a pas fondé Nidaa Tounes pour être un parti destourien relooké ni une sorte de parti refuge pour les Rcédistes rescapés. Nidaa Tounes se dit un large mouvement patriotique, moderniste et fédérateur, sorti du sein de la révolution et fidèle à ses objectifs. Mais Il ne considère pas moins, que la Tunisie doit préserver vivant l’immense héritage destourien qui l’a profondément marquée. Héritage qui continue à être une source primordiale d’inspiration, pour le présent et l’avenir du pays.
Béji Caied Essebsi sait mieux que quiconque, qu’en attirant les destouriens dans le giron de Nidaa Tounes, les avantages pour son nouveau parti, et pour lui-même sont beaucoup plus importants que les difficultés qu’il aura à surmonter, pour convaincre, et éviter les suspicions et les fissures à l’intérieur même de son parti naissant. Sa démarche n’est ni simple, ni sans risques, et les grincements qui ont suivi les dernières déclarations de Faouzi Elloumi, autoproclamé porte-parole de l’aile destourienne à Nida Tounes sur les plateaux d’Hannibal TV viennent de le prouver.
Bourguiba à New York en 1961
 Essebsi sait aussi que beaucoup de figures destouriennes, longtemps habituées aux devants de la scène, n’admettraient pas facilement, par ego ou par calcul, de se fondre dans un moule qui risque de les placer au deuxième rang. Il n’ignore pas non plus, que les partis dits destouriens, ne lui pardonneraient pas sa stratégie de détourner vers Nidaa Tounes, une part non négligeable de ce qu’ils considèrent être leur base, leur vivier et leur raison d’exister.
 Au début de ce mois de mars, la commémoration par Nida Tounes dans la ville même de Ksar Helal, l’un des bastions historiques du Néo-Destour, de l’anniversaire de la naissance de ce parti, le grand meeting populaire tenu à l’occasion, les messages forts de Beji Caid Essebsi adressés aux destouriens lors de ce meeting, sa visite au passage au mausolée du leader historique Habib Bourguiba, sont autant de gestes politiques et symboliques, auxquels beaucoup de destouriens ne seront pas indifférents.
Suite à cette offensive, la réaction des partis dits destouriens, et en particulier celle de leur chef de file Al Moubadara ne s’est pas fait attendre: Une prise de distance claire à l’égard de Nidaa Tounes, des injonctions à peine dissimulées contre ce parti, de nouvelles tentatives unitaires entre certains partis pour constituer un front, à même de contenir la stratégie destourienne de Nidaa Tounes.
Et avant de conclure, irait-on jusqu’à imaginer dans l’avenir, un rapprochement contre-nature, entre ces partis dits destouriens et Ennahdha dans l’unique but de bloquer la gourmandise de « Nidaa Tounes », cet adversaire devenu commun.
S’il un tel rapprochement venait à arriver et que Bourguiba l’apprenait post-mortem, il se retournerait dans sa tombe, mais le réalisme froid des calculs politiques impose des raisons que la raison n’arrive pas toujours à saisir.





samedi 23 mars 2013

En relisant le Cantique des cantiques commenté par Rachi

כְּשׁוֹשַׁנָּה בֵּין הַחוֹחִים, כֵּן רַעְיָתִי בֵּין הַבָּנוֹת. 
כְּתַפּוּחַ בַּעֲצֵי הַיַּעַר, כֵּן דּוֹדִי בֵּין הַבָּנִים; בְּצִלּוֹ חִמַּדְתִּי וְיָשַׁבְתִּי, וּפִרְיוֹ מָתוֹק לְחִכִּי
  
Comme une rose parmi les épines, telle est mon 'amie parmi les jeunes filles.

Comme un pommier parmi les arbres de la forêt, tel est mon bien-aimé parmi les jeunes gens; j'ai brûlé du désir de m'asseoir sous son ombrage, et son fruit est doux à mon palais.



جهاد و نكاح Djihad et bagatelle

Les deux mille Tunisiens partis au djihad en Syrie disposent de 13 jeunes filles venues pour le "djihad nikeh." Elles peuvent convoler en justes noces pour une heure, le temps de donner du moral à un soldat, comme cela se faisait dans les bordels militaires de campagne.
Même si la fatwa wahabite légalise de la sorte la prostitution, on a du mal à imaginer le calvaire que doit être le paradis djihadiste pour ces jeunes filles.

jeudi 21 mars 2013

En lisant René Crevel

Le désir de la connaissance fait partie intégrante de l'ensemble des désirs, du Désir, puisque né de l'obligation pour la créature de trouver un accord entre ses exigences les plus intimes et celles du monde extérieur.

vendredi 15 mars 2013

Carole Melmoux expose les oeuvres originales illustrant le livre co-écrit par Giulio-Enrico Pisani et moi-même "Des passantes et des passants. Désirer, être désiré" aux éditions Op der Lay (Luxembourg).
L'exposition aura lieu du 4 au 30 avril à la galerie Feuillantine, 17 rue des Feuillantines. 75 005.
Merci de faire suivre cette information. 


mardi 12 mars 2013

immolation et excision

Un jeune s'immole par le feu ce matin, avenue Habib Bourguiba, devant le théâtre municipal. Pendant ce temps, ce représentant du peuple disserte sur les vertus esthétiques des mutilations génitales infligées aux femmes dans les pays arriérés. Il pense que l'Occident amplifie trop cette question !  
Le premier vend des cigarettes pour faire vivre une famille ; le second touche des millions pour nous inciter à mutiler nos filles. 
Le premier se donne la mort parce qu'il n'a pas trouvé de travail ; le second se donne comme travail de tuer la féminité. 

Le député qui trouve que les femmes ne sont pas belles comme elles sont ! 

Questions du genre, du corps au 9 avril


L'affiche reprend un tableau de Abbès Boukhobza. 
La faculté du 9 avril organise une journée d'études germano-tunisienne autour de "la poétique du corps et du genre dans la littérature et le cinéma maghrébins de langue française".
Cette journée aura lieu le, le 15 mars 2013 à la salle Guermadi.
Programme :
9h00 : Allocutions d’ouverture par :
- M. Noureddine Kridis, Doyen de la Faculté des Sciences Humaines et
Sociales de Tunis
- Mme Amel Fakhfakh, Directrice du Département de Français de la
FSHST
Première séance modérée par Sonia Zlitni-Fitouri
9h30-9H50 : Claudia Gronemann, « Nom de plume et genre/Gender: la mise en scène d'auteur chez Assia Djebar. »
9H50-10H10 : Sonia Zlitni- Fitouri, « L’imaginaire du corps aux limites d’une identité genrée dans Harrouda de Tahar Ben Jelloun. »
10H10-10H30 : Anissa Kaouel, « Le Pain nu de Mohamed Chokri : par-delà le féminin et le masculin. »
10H30-10H50 : Michael Gebhard, « Exorciser la douleur: Des femmes face à la terreur./Rachida de Yamina Bachir-Chouikh. »
10H50-11H10 : Discussion
11H10-11H30 : Pause-café
Deuxième séance modérée par Jamil Chaker
11H30-11H50 : Sophia Majeri : « Le corps à l’épreuve du genre dans L’enfant de sable de Tahar Ben Jelloun. »
11H50-12H10 : Agnieszka Komorowska, « Le regard clinique et la question du genre. La représentation de la psychiatrie dans le film algérien. »
12H10-12H30 : Dorsaf Karaani, « La sémiographie du corps blessé et ‘’tatoué’’ dans Amour bilingue et La blessure du nom propre de Abdelkébir Khatibi. »
12H30-12H50 : Discussion
13H00 : Déjeuner
15H00-12H20 : Ines Bugert, « L’Algérie est un homme » - Le double confl it de l’identité sexuelle et nationale dans Garçon manqué de Nina Bouraoui. »
15H20-15H40 : Zouhour Bessrour, « Cor(ps) et graphies dans La Transe des insoumis de Malika Mokaddem. »
15H40-16H00 : Chantal Marquardt, « Ambre, Artichauts et fifilles tunisiennes : Question du genre dans les blogs tunisiens. »
16H00-16H50 : Discussion
16H50-16H30 : Pause-café
16H30-17H30 : Table ronde d’écrivains tunisiens de langue française avec la participation de :
- Abdelaziz Belkhodja
- Wahiba Khiari Gammoudi
- Aicha Ibrahim
- Ahmed Mahfoudh
- Wafa Bsaies

mardi 5 mars 2013

En lisant Dostoïevski

"Comment se fait-il qu'il y ait tout à coup chez nous tant de secrets et de mystères !" (Fiodor Dostoïevski, Les Démons (Les Possédés) Lecture choisie en relation avec ce que nous vivons)
Portrait de l'auteur par Vassili Perov-1872_

lundi 4 mars 2013

Le Pr Ezzedine Guellouz et Stéphane Hessel


Le site Leaders publie ce texte de l'éminent professeur Ezzedine Guellouz où il évoque le souvenir de Stéphane Hessel.

D’autres se chargeront de rappeler une biographie aussi étonnante qu’édifiante que celle de Stéphane Hessel.
 Ils étonneront certains de leurs lecteurs en rappelant que le film Jules et Jim, qui, valut à Jeanne Moreau son rôle le plus étourdissant, raconte tout simplement l’histoire de ses parents. D’autres, les exploits intellectuels de ce lycéen allemand qui réussit deux fois le concours d’entrée à la rue d’Ulm. Il dut en effet représenter, après sa naturalisation, le concours qu’il avait réussi l’année précédente en tant qu’étranger.
 D’autres, la brillante carrière diplomatique qui commença par la participation aux travaux de la Conférence fondatrice des Nations unies dans les rangs de la délégation française.
 Je me contenterai de dire que je le connus d’abord comme collègue, parent et ami de mon ami Philippe Rebeyrol, alors ambassadeur de France à Tunis. Une connivence intellectuelle, et politique s’établit entre nous trois.
 Stéphane Hessel me fit l’honneur de m’associer à « Trop c’est trop », une initiative qui avait le mérite de rassembler dans la dénonciation des excès d’Israël, toutes les consciences. Y compris celles qui ne voulaient pas que fût mise en doute leur condamnation de l’holocauste.*
 Nous fîmes ce que nous pûmes.
 Cela me donna la chance de rencontrer un juste.
 Et je le proclame juste sans me croire tenu de répliquer par le déni au déni israélien de l’existence de justes arabes.
 Un déni qui a résisté à l’établissement des faits.
 Azzedine Guellouz

samedi 2 mars 2013

Le chauffeur à Helsinki et le ministre à Tunis, le même référent

Notre chargée d'affaires à Helsinki vient d'être limogée. Elle est victime d'une machination de la part du   chauffeur de la mission diplomatique, un salafiste qui refuse de recevoir des ordres d'une femme ! Une vidéo très suspecte la montre en discussion avec deux policiers qui avaient reçu un coup de fil la dénonçant pour conduite en état d’ébriété ! Le ministre l'a limogée sans autre forme de procès.
Mme Zohra Ladgham est victime de la misogynie qui gagne le pays. 
Il semble que notre ministre des Affaires étrangères ne veuille pas de femmes à la tête de nos représentations diplomatiques.
J'imagine son déplaisir à s'entretenir avec Mme Hilary Clinton ou avec Mme Catherine Ashton  !





Le ministre avec une femme ! 

vendredi 1 mars 2013

La culture de l'interdit étouffe toute culture.



Déjà le mot "uléma" (savant) désigne les plus ignorants parmi nous. Le mot "francophone" est désormais une injure. "Sculpture" est devenu synonyme d'idôle. Toute fête est interdite : Le mouled, la Saint-Valentin et les Harlem Shake. 
Les seuls rites autorisées sont les rites funéraires. Les prétendus mécréants - libéraux, gauchistes - en sont privés.
Il y a un paroxysme de la décadence : l'instant où l'on considère que le visage d'une fillette est une partie honteuse et que l'assassinat est un acte de foi.
Le wahhabisme qui, au préalable, a pris soin de ternir notre image partout dans le monde, semble vouloir nous pousser sur les chemins de l'exil.