mardi 26 mai 2015

Sous la porte



Il me souvient encore d’un jour
Sous la porte sculptée par Finelli

Il eut la force de lever son verre
C’était le dernier et il le savait
Il n’était plus qu’un regard attardé
Sur la dernière  cerise éteinte
Morte comme une vraie nature morte.
Un verre tremblant appela son autre
Attendez-moi, je serai de retour
Sur le nuage le  plus empressé
Je me serai défait de tout désir
Seuls me resteront tes mots, ton image.


7 commentaires:

  1. Si le style ne te ressemblait pas et sauf l'anachronisme finelien, le dernier chant d'Empédocle !

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  2. Merci cher Giulio. Tu me vois flatté.

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  3. Vous êtes rayonnant sur cette petite photo. Où a-t-elle été prise ? Un colloque dans votre université ?
    Revenons au poème... Les "natures mortes" ne sont jamais mortes ! L'art des plus grands (je pense à la peinture hollandaise) y magnifie jusqu'à en perdre le regard du visiteur, le réel. De ce poème donc, dont la mélancolie nimbe la beauté j'entends celle accueillie dans un poème de François Cheng ("Cinq méditations sur la mort") :
    "Pourtant il nous reste encore à célébrer
    comme tu le fais
    Célébrer ce qui, jailli d'entre nous,
    tend encore vers la vie ouverte
    Ce qui, d'entre les chairs meurtries, crie mémoire
    Ce qui, d'entre les sangs versés, crie justice
    Seule voie en vérité où nous pourrions encore
    honorer les souffrants et les morts

    Chacun de nous est finitude
    L'infini est ce qui naît d'entre nous
    fait d'inattendus et d'inespérés
    Célébrer l'au-delà du désir, l'au-delà de soi
    Seule voie en vérité où nous pourrions encore
    tenir l'initiale promesse
    Célébrer le fruit, plus que le fruit même
    mais la saveur infinie
    célébrer le mot, plus que le mot même
    mais l'infinie résonance

    Célébrer l'aube des noms réinventés
    Célébrer le soir des regards croisés..."

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  4. Merci à vous, chère Christiane. F Cheng est un poète immense.
    La photo, c'était à Mertola (Portugal)
    amicalement

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  5. Beau dialogue entre vos poèmes...

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  6. Alors, moi, Jalel, ce que j'aime bien, c'est la cerise éteinte et le fait de n'être plus que le regard attardé qui la vise, le nuage le plus empressé et les mots et l'image. Voilà.
    Nature morte, non, jamais elle n'est morte, ne dit-on pas en une autre langue, "Still Living"...

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  7. Cher ami, l'arabe fait encore mieux que le still live, il dit l'équivalent littéral de "nature silencieuse", ou : "vie silencieuse" ou même " vie apaisée"
    amitiés

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