vendredi 13 mai 2011

Très touché, merci Béatrice Libert.

La revue "Traversée" vient de publier ce poème de Béatrice Libert. Très touché. Merci Béatrice.
J'écris pour te toucher
 A Jalel El Gharbi

J'écris pour te toucher,
Paroles digitales.

J'accomplis chaque jour
Un pas vers le sommet.

Une neige m'attend
Qui doute chaque soir

Lorsque descend la nuit.
J'escalade l'Everst

D'intrépides pensées.
En chemin, le vent tourne

Et mon ardeur aussi.
Tes mots sont des leviers.

Ils osent avec moi
Lorsque je cherche à dire

Ce qui nourrit notre âme
Marchant à contre-gué.

Et c'est la même quête
De la même beauté...

8 commentaires:

giulio a dit…

Ah, cher Jalel, comment mieux nous annoncer ton retour parmi nous après tes doctes satyriconnades, que par ces délicieux vers libertiens (ouf, pour un peu j'allais écrire libertins)!

Bravo Béatrice!

Et, toujours pour Béatrice, le mot pour rire: quelque critique inattentif vous l'a déjà faite, celle-là, de qualifier votre poésie de libertine?

Béatrice Libert a dit…

Merci mes amis de nous lire comme si nos jardins se touchaient et désolée de n'être pas plus présente, mais la vie nous déborde!

Mahdia a dit…

Qui n’a pas envie de toucher un poète ? Il n’y a pas de plus doux que de toucher la soie dans le mot ! Le poète est le fin pétale de la rose que la vie offre au langage. Mais ce poème n’est pas uniquement fait de mots. Sa matière première, et je ne me trompe pas en le disant, est la sève du bonheur douloureux dont est faite l’impression qui le fait dire. En fait, ne connaît mieux le poète que son homologue.
Moi aussi, cher poète, j’ai envie de vous toucher avec mes mots et c’est pourquoi, j’ose ici vous offrir( même si en coulisses), pour être revenu de Naples avec ce bouquet de mots féminins , mes derniers mots écrits pour alerter de la souffrance des mots que l’intolérance de notre monde persécute :

Un sou…rire au poing du dire
Mais la lèvre amère se fout du temps
De la folle randonnée au champ des mûres

Sur les murs on bâillonne les poèmes
Point de graffitis pour l’amour
L'heure des amours risque la prison

Ces petits mots sont intitulés "ponctuation malsaine"
De bon cœur pour vous
Mahdia

yano a dit…

Tres joli poème qui atteint son but: il touche.

Bravo

Yano

Mokhtar EL Amraoui a dit…

Très cher Jalel,
N'ayant jamais oublié que vous m'avez, le premier, publié, l'année dernière,mon poème Exil,sur votre blog; ce qui m'a incité à publier mon recueil"Arpèges sur les ailes de mes ans", j'ai éprouvé une trop forte envie de vous faire partager, par gratitude et en guise de "commémoration", mon nouveau-né, que je dédie à toutes les femmes du monde et surtout à celles qui ne savent pas encore qu'elles ont le droit d'aimer.Merci de votre hospitalité dont je n'ai jamais voulu abuser.



Le chant de mon oud

Sauras-tu écouter,
Sur le fil tendu éperdu des heures,
Mon oud fêlé, qui pour toi,
S’habille de mille feux d’oiseaux d’oueds ?
Je te viens, de bien loin, te dire, de mon levant
En courbes, le sang fatigué,
Pourtant, tant enchanté de mon attente,
De mon inextinguible soif
Qui boit à la Seine de tes courbes assoiffées
Et aux galbes dressés de tes seins parfumés
Par tant de désir retenu, détenu
Qui veut exploser et tuer ces inutiles morts lentes !
Pourquoi ne suis-tu pas les pas de nos pas qui nous dansent ?
Ecoute, donc, tout ce bois, toutes ces cordes,
Qui en nous, qui par nous, qui pour nous
Se font chair,
Se font voix,
De nos chairs,
De nos voix,
Voix de nos chairs,
Chairs de nos voix
Et renaissent à leur quintessence,
Sans peines ni souffrances,
De fontaine t’attendant, en stances
Se tendant, s’étendant
En oud, en ses pleurs fous d’incompris, en ses fleurs
S’offrant aux feux de tes lèvres,
A la chaude rosée printanière de tes seins qui ont soif,
Roucoulant à quatre mains tous ces jasmins en éclairs
Si lactés convolant en justes notes égarées
Puis retrouvées en fugues mineures, en fugues majeures égayées
Loin de toute frayeur, reniant les blêmes torpeurs,
En volutes fulminant de cris d’aimer tapageurs
De gémir, de soupirs, de complaintes et de bonheur
Dits dans nos couleurs d’après silences et douleurs,
En fusions enivrées de danseurs !
Ecoute-le, mon oud, prendre en ailes
Tes furtifs sourires d’apeurée
Pour les faire planer
Sur les plus hautes cimes des extases éclatées !
Ris-toi, mais ris-toi, donc, de ces cendres
Qui veulent étouffer les chaudes braises
De ton corps qui brûle dans cette geôle
Qui assassine ta liberté et ses radieux envols !
Ecoute-le, mon oud, mon cœur,
Te chanter en odes, toi qui l’as charmé :
« Ceins tes seins des lauriers de tes trophées
Qui méritent leur chemin de volupté,
Pour laisser fleurir, à jamais, l’or
De ce splendide bonheur,
Le sublime droit d’aimer ! »

Mokhtar EL Amraoui

Mokhtar EL Amraoui a dit…

Faute d'espace, il y a des mots qui ont quitté leurs vers. Les voici:
Dansent: v13
Fleurs:v26
Soif:v28
éclairs:v29
majeurs égayées:v31
bonheur:v35

Jalel El Gharbi a dit…

Très cher Mokhtar,
Merci pour ce beau poème. Je regrette seulement de ne pas avoir accompagné de plus près la parution de votre beau recueil. J'espère pouvoir me rattraper.
Amicalement

christiane a dit…

Béatrice Libert et ce très beau poème. Toucher par des mots écrits comme s'ils disaient de nous ce qui n'a pu se dire autrement et ailleurs. Les mots écrits jaillissent en avant du langage. Encre et geste qui traversent l'espace et fondent sur la page comme l'aigle sur sa proie. Et l'âme du poète tremble un peu et écoute ce dit de lui -ou d'elle- venu dont ne sait où pour fendre le silence des mots-tus...