Il faut croire que le bleu est inépuisable. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à penser au Bal du Moulin de la Galette de Renoir ou plus près de nous au recueil de Jean-Michel Maulpoix intitulé Une Histoire de bleu et encore plus récent ce nouveau recueil de la poétesse française Elisa Hutin,Bleu intense, que les éditions Poiêtês viennent de publier. Une autre histoire de bleu qui reprend sous un autre jour les mêmes thèmes que les poètes ont depuis toujours développés. Cela signifie qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil et pourtant tout est à redire. Rien n’a été dit de l’essentiel. Il convient de citer dans cette perspective André du Bouchet que le poète Laurent Fels cite dans sa préface au recueil : «Tout est dit, mais il faut le répéter sans cesse, comme on respire…» Et Laurent Fels de préciser: «Encore faut-il préciser qu’Elisa nous présente ces topoï sous de nouvelles facettes». Il s’agit surtout d’un topos comme celui de l’écoulement du temps. Faut-il renoncer à s’en plaindre parce qu’il y a Les Méditations et Les Nouvelles méditations lacrymales de Lamartine?Je pense qu’il n’y a qu’un scandale : ne plus être jeune. Comment dire la lancinante angoisse de voir passer le temps ? Quels détours emprunter pour que les échos d’antan se perpétuent ? Quelle couleur attribuer aux choses ? La polysémie du bleu semble convenir. Le Bleu intense ou tout autre comme l’insinue ce poème qui décline à l’envi le bleu : «Bleu dur, bleu tendre. /L’air est bleu à t’attendre, le monde est bleu à t’attendre. /Mais as-tu bien entendu ? // Rêve bleu, fleur bleue, /Rire jaune pourquoi pas bleu ?/Je voudrais tant une rose bleue. /La vie en rose et en bleu/Tendre de préférence». Pour faire face au temps qui passe, la poétesse se souvient, aime à se souvenir du temps où elle ne savait rien «De la suie, de la cendre, de la boue, des ornières.» Et c’est dans les interstices du langage que la poétesse situe le sens. Sens : tout à la fois «orientation» et «signification». Le poème est le lieu du souvenir, le lieu d’une méditation sur le temps et sur le langage.
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mardi 18 novembre 2008
Une autre histoire de bleu
Renoir : Le Bal du Moulin de la Galette.
Il faut croire que le bleu est inépuisable. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à penser au Bal du Moulin de la Galette de Renoir ou plus près de nous au recueil de Jean-Michel Maulpoix intitulé Une Histoire de bleu et encore plus récent ce nouveau recueil de la poétesse française Elisa Hutin,Bleu intense, que les éditions Poiêtês viennent de publier. Une autre histoire de bleu qui reprend sous un autre jour les mêmes thèmes que les poètes ont depuis toujours développés. Cela signifie qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil et pourtant tout est à redire. Rien n’a été dit de l’essentiel. Il convient de citer dans cette perspective André du Bouchet que le poète Laurent Fels cite dans sa préface au recueil : «Tout est dit, mais il faut le répéter sans cesse, comme on respire…» Et Laurent Fels de préciser: «Encore faut-il préciser qu’Elisa nous présente ces topoï sous de nouvelles facettes». Il s’agit surtout d’un topos comme celui de l’écoulement du temps. Faut-il renoncer à s’en plaindre parce qu’il y a Les Méditations et Les Nouvelles méditations lacrymales de Lamartine?Je pense qu’il n’y a qu’un scandale : ne plus être jeune. Comment dire la lancinante angoisse de voir passer le temps ? Quels détours emprunter pour que les échos d’antan se perpétuent ? Quelle couleur attribuer aux choses ? La polysémie du bleu semble convenir. Le Bleu intense ou tout autre comme l’insinue ce poème qui décline à l’envi le bleu : «Bleu dur, bleu tendre. /L’air est bleu à t’attendre, le monde est bleu à t’attendre. /Mais as-tu bien entendu ? // Rêve bleu, fleur bleue, /Rire jaune pourquoi pas bleu ?/Je voudrais tant une rose bleue. /La vie en rose et en bleu/Tendre de préférence». Pour faire face au temps qui passe, la poétesse se souvient, aime à se souvenir du temps où elle ne savait rien «De la suie, de la cendre, de la boue, des ornières.» Et c’est dans les interstices du langage que la poétesse situe le sens. Sens : tout à la fois «orientation» et «signification». Le poème est le lieu du souvenir, le lieu d’une méditation sur le temps et sur le langage.
Il faut croire que le bleu est inépuisable. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à penser au Bal du Moulin de la Galette de Renoir ou plus près de nous au recueil de Jean-Michel Maulpoix intitulé Une Histoire de bleu et encore plus récent ce nouveau recueil de la poétesse française Elisa Hutin,Bleu intense, que les éditions Poiêtês viennent de publier. Une autre histoire de bleu qui reprend sous un autre jour les mêmes thèmes que les poètes ont depuis toujours développés. Cela signifie qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil et pourtant tout est à redire. Rien n’a été dit de l’essentiel. Il convient de citer dans cette perspective André du Bouchet que le poète Laurent Fels cite dans sa préface au recueil : «Tout est dit, mais il faut le répéter sans cesse, comme on respire…» Et Laurent Fels de préciser: «Encore faut-il préciser qu’Elisa nous présente ces topoï sous de nouvelles facettes». Il s’agit surtout d’un topos comme celui de l’écoulement du temps. Faut-il renoncer à s’en plaindre parce qu’il y a Les Méditations et Les Nouvelles méditations lacrymales de Lamartine?Je pense qu’il n’y a qu’un scandale : ne plus être jeune. Comment dire la lancinante angoisse de voir passer le temps ? Quels détours emprunter pour que les échos d’antan se perpétuent ? Quelle couleur attribuer aux choses ? La polysémie du bleu semble convenir. Le Bleu intense ou tout autre comme l’insinue ce poème qui décline à l’envi le bleu : «Bleu dur, bleu tendre. /L’air est bleu à t’attendre, le monde est bleu à t’attendre. /Mais as-tu bien entendu ? // Rêve bleu, fleur bleue, /Rire jaune pourquoi pas bleu ?/Je voudrais tant une rose bleue. /La vie en rose et en bleu/Tendre de préférence». Pour faire face au temps qui passe, la poétesse se souvient, aime à se souvenir du temps où elle ne savait rien «De la suie, de la cendre, de la boue, des ornières.» Et c’est dans les interstices du langage que la poétesse situe le sens. Sens : tout à la fois «orientation» et «signification». Le poème est le lieu du souvenir, le lieu d’une méditation sur le temps et sur le langage.
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18 commentaires:
Pour vous Jalel, ce souvenir, que j'avais écrit pour ne pas l'oublier. C'est le regard d'une grand-mère éblouie par son petit-fils, qui veut revoir le grand Bleu de Miro... "Vos bleus" traversent votre vie, ce "Bleu" inaugure son regard. Je pose sa petite main dans la vôtre. Entre amis du "bleu" vous devriez bien vous entendre !
...Un jour, il voulut revoir le Grand Bleu de Miro. Il avait découvert ce tableau lors d'une sortie scolaire au musée d'art moderne de Beaubourg (Centre Pompidou). Du haut de ses six ans (Il en a maintenant douze !), il exigeait de retourner là-bas. Nous avions pour cela traversé la banlieue et Paris, dans la moiteur des transports en commun. Arrivés au portillon, il piaffait d'impatience puis il me tira par la manche jusqu'à la petite salle du fond. Il n'avait pas oublié ! Là, les trois bleus de Miro et l'enfant étourdi par tant de beauté, assis, pétrifié, ailleurs... Son regard suivait l'arpège des taches noires et s'arrêtait au grand signe rouge qu'il dessinait dans l'air avec son doigt, comme s'il avait voulu l'apprendre.Silencieux et méditatif. Je n'osais bouger.
Il murmura :
- Mon préféré c'est celui du milieu et toi ?
Je lui désignai celui de gauche, le premier de la série. Il fit "non" avec la tête puis il ajouta :
- Non, celui-là est triste, on dirait que les points vont mourir , ils tremblent un peu...
J'eus beau lui dire que pour moi ils naissaient, il se détourna et revint à "son" bleu. Il ignora superbement le "Bleu III" qu'il trouvait également triste car "il était presque disparu, avalé par la couleur bleue".Et le temps passa, immobile...
Brusquement, il me dit :
- Viens, il faut qu'on parte maintenant sinon je vais l'oublier.
Nous sommes donc partis, main dans la main, avec du bleu dans les yeux....
christiane
Difficile, à la lecture de vos lignes lumineuses, de ne pas avoir un pensée pour un être qui m'est cher.
Entre la relecture des poètes que j'aime, il y a un écrivain qui, m'ayant donné l'impression de me sentir "exprimé" comme jamais avant de le découvrir, est omniprésent dans mes pensées (et dans beaucoup de mes rencontres depuis quelques années): Romain Gary.
C'est dans "Les racines du ciel" qu'il utilise pour la première fois l'expression "poursuivre le bleu" qu'il reprendra plusieurs fois par la suite, lui donnant toute son ampleur dans son dernier livre, "Les Cerfs-volants", dédié "à la mémoire".
Ludo y parle de "ce petit coin bleu du ciel qui sait toujours donner le meilleur de lui-même".
Merci à vous Jalel, pour cette "autre histoire de bleu", et à vous, Christiane, pour votre souvenir qui, remuant beaucoup de terre en moi, me donne envie d'écrire toute la journée.
karim
@ Christiane : Merci pour cette belle anecdote. La vie sait offrir des poèmes à qui sait les lire.
Cela me rappelle cette anecdote : Une dame demanda à Braque : "d'où vient le bleu de ce tableau ?" et le peintre de la conduire dans un coin, de lui montrer un autre tableau : "de celui-ci". J'aurais répondu : de vos yeux, Madame.
@ Karim : Merci de ce rappel de Roamin Gary. Je n'y ai pas pensé.
Effectivement l'auteur de La Vie devant soi ajoute de belles pages à cette thématique du bleu.
Merci.
@ Karim : je suis très touché par l'écho que vous faites au bleu dans votre beau blog.
Bien à vous
Très beau texte,"une autre histoire de bleu",le bleu est ma couleur préférée, on s'est penché l'année dernière sur sa signification et son symbolisme à travers la pièce de théatre de Maurice Maeterlinck "L'oiseau Bleu".
dans le dictionnaire des symboles on trouve des interpretations ,la suivante est extraite d'un site internet un peu longue mais enrichissante:
"Le bleu est associé à la divinité dans toutes les mythologies : à Amon-Râ, dieu du soleil levant dans l’ancienne égypte ; en Grèce à Jupiter, père des dieux et des hommes, et à Junon, incarnation de la féminité féconde et épanouie ; en Inde, à Vishnou le justicier... En Chine, il symbolise le Tao, la Voie sacrée, le principe insondable des êtres.
Le bleu jupitérien, couleur froide du vide, est celle de la vérité ; pour les Égyptiens, de la vérité éternelle, de l’immortalité ; la fidélité, la chasteté, la loyauté et la justice dans la tradition chrétienne. Identifié à l’air, au vent, il symbolise la spiritualité, la contemplation, la passivité et favorise la méditation, le repos. Le bleu clair reflète l’inaccessible, le merveilleux, l’évasion.
Sur le plan psychologique et dans les rêves, le bleu est la couleur de la tolérance et représente l’équilibre, le contrôle de soi, les tendances à la générosité, à la bonté, un comportement réfléchi et le besoin de sérénité.
@ Olfa : rien d'étonnant que la couleur du ciel soit attribuée aux divinités qui le peuplent. Le bleu est la couleur méthonymique du sacré.
Merci pour le rappel de Maeterlinck. Comme à chaque vos messages sont d'un grand apport.
je crois bien , oui , que le bleu est inépuisable ...
et je ne peux , cher Jalel , que réagir à votre " autre histoire de bleu " , étant moi-même assez addict , si je puis me permettre à cette couleur hautement symbolique !
Tout est à redire , tout le temps , autrement , et avec passion ... rien n'est figé , tout est en mouvement , oui comme on respire , toujours et encore , c'est vital ...
du moins plus encore pour certain d'entre nous , vous et d'autres...
le bleu inspire , il est l'âme du poéte , l'azur , l'ouverture , l'intense ,l'inspiration ...
bleu de toi , bleu de vivre mes bleus à lâme en bandouliére ...
bleu jusqu'à plus soif , bleu dur , cobalt et roi ...
azur ...
merci à vous
helena
@Helenablue : Ce bleu vous le portez en vous-même pour en parler si bien. Ainsi donc, une couleur peut signifier l'âme. Merci, chère Hélène.
Bien à vous
Je vous livre ici un texte sur le bleu écrit, curieusement, après avoir étudié le rapport du noir et du bleu de Rouault qui réfléchit la lumière à la manière du vitrail...
C'est à se demander si le bleu n'est pas un leurre, les peintres le savent (pas toujours) : le ciel est rose. Inventé tardivement, le bleu est savant, on ne le ramasse pas dans les fougères. Rareté oblige : on le pare de lettres de noblesse. Il fait la réputation des vitraux, accueille la lumière extérieure et celle du Grand Dehors, on s'y recueille avec la piété qu'il inspire, et l'on veut croire que sa présence est double. Descartes avait dû y toucher. Il se fait persan sous nos pieds paysans, points de soie noués par milliers pour le plaisir de l'oeil et du toucher, il incite ou invite à luxure. Le bleu est royal, ornemental, il décore les porcelaines rares de l'empire du Levant, gloire solitaire qui pourtant en est une, divin bleu qui imite la voute céleste, sacrilège de son effritement, le bleu doit résister au temps, chapelle intemporelle où nos yeux suspendus sont prêts à recevoir la Main qui se tend. Quand il se nomme outremer, on s'attendrait à ce qu'il crée un climat, un effet inattendu, c'est en réalité un bleu sans histoire et qui aimerait bien en vivre une, un bleu en attente d'un autre bleu.
Merci pour tous ces textes et ces commentaires précieux.
@ Amel : Je voudrais décliner autrement votre beau texte et y voir une interrogation sur la consistance de ce qui fait phénomène (se donne à voir, par exemple le bleu) et la consistance de l'essence des choses. Je ressens de prime abord quelque chose de vertigineux dans cette approche, ce vertige inhérent aux questions essentielles qui se présentent ici sous les traits du bleu. Ce n'est pas le Ciel que vous interroger mais son bleu.
Continuons à y réfléchir si vous le voulez bien.
Votre site est très intéressant. J'y retourne.
Merci à vous
Alors là ! Je suis abasourdie. Je n'avais lu cela avant. C'est une pensée magique. On aurait envie d'écouter Amel. De lui demander de dérouler cette pensée. Cette bataille entre ses yeux et sa culture. C'est vrai qu'on ne sort pas indemne des tableaux de Rouault, c'est vrai que le ciel est rose. J'ai pour Amel un cadeau inouï : "Ce bleu, exactement" d'Anna Seghers. Un récit qui lui ressemble...
Editions Autrement Littératures
Traduit de l'allemand par Helène Roussel.
"Il tenait à son bleu comme si le bleu était son destin. Et sans doute était-ce bien son destin. Il fallait qu'il parvienne à le dénicher. On finit toujours par trouver ce qui vous appartint." C'est l'histoire d'un héros qui a la force des faibles, cette capacité insoupçonnée de résister au malheur...
Merci à vous Jalel d'avoir relancé chez moi cette interrogation abandonnée, que j'avais entreprise après la lecture du beau recueil de Jean-Michel Maulpoix. J'avais caressé le projet d'écrire une histoire des couleurs dont vous ne trouverez pas la trace sur mon nouveau blog. Mais je pourrai vous faire part de mes textes.
Pour moi, le bleu n'a jamais été aussi "fascinant" qu'entre mer et ciel, dans ce cimetière marin de Sidi Bou Saïd, davantage peut-être que dans les textes nombreux que l'on pourrait citer.
je serai ravie de vous voir figurer dans mes liens.
A bientôt.
@ Amel : Vous avez raison. De deux choses l'une ou le bleu est dimension intérieure ou alors la couleur de ce à quoi l'on aspire (dans ce battement consistance/inconsistance des choses). C'est sans doute pourquoi vous situez le vrai bleu entre ciel et mer du côté d'un cimetière marin de Sidi Bou Saïd. Et je ne vous contredirai pas.
Pour revenir à l'improbabilité du bleu, je vous ferai remarquer qu'il ne figure pas dans la symbolique mystique.
Si vous continuez à travailler sur les couleurs, n'oubliez en aucun cas l'incontournable Ibn Arabi.
C'est moi qui serais ravi de figurer dans vos liens. Vous êtes déjà dans les miens.
Bien à vous
@ Christiane : vous traduisez tout en sagesse. Une sagesse qui est aussi adhésion à la vie. Merci.
Chère Christiane, je vous remercie pour ces beaux vers d'Anna Seghers qui pourrait parfaitement s'appliquer à Rouault.
Cher Jalel, cela fait bien longtemps que je n'ai pas relu Ibn Arabi. Grand merci de me le rappeler.
Amitiés à tous deux.
@ Amel : Merci, chère Amel. Amitiés
Amel, ce ne sont pas des vers mais une incroyable nouvelle que j'ai tant aimé lire.c'est un moment de la vie d'un petit potier mexicain, si heureux de créer son inimitable vaisselle bleue jusqu'au jour terrible où son fournisseur de pigments ne peut plus lui fournir ce "bleu...exactement", alors , il se met en marche vers son bleu, une longue marche difficile qui va bouleverser sa vie, loin de son village qu'il n'avait jamais quitté, de sa famille. Il suit son instinct, traverse bien des épreuves, découvre le monde et reviendra dans son village libre et heureux...
Christiane, voilà l'étonnant cette quête de ce bleu-là, de cette nuance précise de bleu, qui va conduire ce potier dans un voyage vers ce bleu qui est un peu la marque son identité. L'étonnant au sens premier du mot réside dans cette exigence de retrouver cette "exact" bleu qui est surtout le propre des peintres, qu'il soit soyeux voir caressant comme chez Vermeer, dynamique et vibrant comme chez Renoir, vaporeux et crépusculaire chez le dernier Cézanne...
Je souhaite à tous ceux qui fêtent l'Aïd, une nouvelle naissance à soi comme pour ce potier qui a accoplit son Odyssée bleue.
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