jeudi 5 mars 2009

Evelyne Boix-Moles

Photo Philip Seelen.

Une des satisfactions que me donne la fréquentation assidue des Lettres françaises est d’en connaître les grands poètes qu’elles ne reconnaissent pas. Voici par exemple, une des voix les plus authentiques qui méritent d’être lues : Evelyne Boix-Moles, publiée surtout en revues ; elle est auteur, entre autres, de ce recueil inédit "Ce peu de Mots" (fin 2005)

Nous qui sommes voués à l'éclair,
nous avons mesuré, à longueur de brûlures,
l'agonie où le blanc refuse de mourir.

A même les heures violées par les heures,
nous avons reconnu,
à son incandescence,

la voile.

C'était la nuit.
Le ciel était noir,
plus noir encore l'océan.

L'incandescence,
imperturbable,
cinglait vers l'horizon.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

C'était le 27 juillet 2008. Vous marchiez , un peu triste, dans Collioure l'oublieuse, mêlant vos pas à la trace de Machado et ne trouviez qu'absence de mémoire. Vous terminiez votre billet par ces vers de votre poétesse, Evelyne Boix-Moles :
"Caminante/ not hay camino, se hare camino al andar.
Voyageur, il n'y a pas de chemin, Le chemin se fait en marchant."
Toujours le voyage, toujours l'errance tant qu'il y a la vie et ce lien de poète à poète qui noue la douleur et l'amour. La terre est si silencieuse sans vos voix. Vous êtes de l'éphémère, l'attente, fugitifs voyageurs...
Oui, un ange terrible...

Anonyme a dit…

Ces vers ne sont pas d'Evelyne Boix-Moles, mais de Machado lui-même. C'est d'ailleurs ce que Jalel disait dans son texte ("Me reviennent ses vers si souvent cités et que la poétesse Evelyne Boix-Moles aime à citer ...")

http://www.motivaciones.org/ctosecaminantenohaycamino.htm

Anonyme a dit…

Le lien ne fonctionne pas. Essayez ici:

http://www.motivaciones.org/ctosecaminantenohaycamino.htm

Joan Serrat, le grand auteur-compositeur catalan a lui-même chanté ce poème de Machado.

Jalel El Gharbi a dit…

@ Merci Christiane, juste une précision: comme le dit notre ami Feuilly ce vers est de Machado et non pas d'Evelyne Boix-Moles.
@ Feuilly : merci de votre commentaire. Je ne savais pas que Joan Serrat avait chanté ce texte. Merci.
Je viens d'apprendre avec peine que Sémaphore (dans mes liens) a choisi de nous quitter. Puisse-t-elle reposer en paix !

Anonyme a dit…

Je ne te connaissais pas, Estelle, mais voilà, lorsque j'ai appris ton départ, est remonté du fond de mes archives mnémoniques ce petit poème écrit il y a bien 7 ou 8 lustres et intitulé de ton pseudonyme. Pas facile de le retrouver dans mon capharnaüm mi-séculaire, mais, peut-être en vue du dernier, j'ai toujours conservé une trace de chacun de mes voyages:

SÉMAPHORE

Une pierre, une fleur, la blancheur du jour,
Un lys replié en un farouche retour,
Les mouchoirs hésitant avant le dernier cri,
Dans un brouillard fumeux se faufile la vie.

Ballet fantasque entrecoupé de flammes
Dont la brûlure féroce calcine les cailloux,
Des flèches folles transperçant les mains
Dans que douleur puisse vaincre chagrin!

Sémaphore qui divise, de ses bras croisés,
Les volages aigrettes et les espoirs damnés;
Les mouchoirs froissés s'oublieront le jour,
Où Icare s'envolera sans espoir de retour.

Anonyme a dit…

Quelle tristesse soudain. Tout était là pour sentir cela venir...
La mort volontaire dénoue toute douleur pour ceux qui partent mais pas pour ceux qui restent...
Donc ces vers de Machado (Merci Jean-François)... Quel chemin, quel chemin... prennent ceux qui nous ont quittés... Quelle porte s'ouvre à eux... Une infinie paix et cette lumière dont l'ombre nous avait touchés... Et ces poèmes des derniers jours et celui D'Evelyne Bois-Moles...
Pour Semaphore, le psaume 22...

Anonyme a dit…

FUN DE TOUS LES JOURS

La mort danse
Toujours en blanc
Comme une neige
Sans carbone
Dans le noir
Des idées reçues
Qui vagabondent
Au large de l'orage
Vers d'absents horizons
Vers au-delà de tout

Anonyme a dit…
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