Abul-Kacem Chebbi. 1909-1934
Le chant du tonnerre
Dans le calme de la nuit
Quand le recueillement enlaça l’univers
Et que la voix de l’espoir disparut
Derrière les horizons de la rémission
Le tonnerre psalmodia un chant
Que tous les êtres reprirent
Telle la voix de la vérité
Exhortant les profondeurs de la vie
Cheminant avec vacarme
Dans les replis des fleuves
Comme le maître des djinns
Au fond de l’abîme
J’ai alors demandé à la nuit
A la nuit mélancolique et effroyable
Fasciné par la nuit, la belle et étrange nuit,
«Le chant du tonnerre serait-il gémissement et nostalgie
Que chante dans le recueillement l’esprit de l’univers triste
Ou est-ce la force qui chemine
Tyrannique et bruyante
Laissant entrevoir dans les replis de sa voix l’humeur de la souffrance »
Mais la nuit est restée inerte et figée
Silencieuse comme l’étang de la plaine déserte, sans écho
Traduction de Jalel El GharbiDans le calme de la nuit
Quand le recueillement enlaça l’univers
Et que la voix de l’espoir disparut
Derrière les horizons de la rémission
Le tonnerre psalmodia un chant
Que tous les êtres reprirent
Telle la voix de la vérité
Exhortant les profondeurs de la vie
Cheminant avec vacarme
Dans les replis des fleuves
Comme le maître des djinns
Au fond de l’abîme
J’ai alors demandé à la nuit
A la nuit mélancolique et effroyable
Fasciné par la nuit, la belle et étrange nuit,
«Le chant du tonnerre serait-il gémissement et nostalgie
Que chante dans le recueillement l’esprit de l’univers triste
Ou est-ce la force qui chemine
Tyrannique et bruyante
Laissant entrevoir dans les replis de sa voix l’humeur de la souffrance »
Mais la nuit est restée inerte et figée
Silencieuse comme l’étang de la plaine déserte, sans écho
انشودة الرعد
في سكون الليل لما عانق الكون الخشوع
واختفى صوت الأماني خلف آفاق الهجوع
رتل الرعد نشيدا رددته الكائنات
مثل صوت الحق إن صا ح بأعماق الحياة
يتهادى بضجيج في خلايا الأودية
مثل جبار بني الجن بأقصى الهاوية
فسألت الليل والليل كئيب ورهيب
شاخصا بالليل والليل جميل وغريب
أتُرى أنشودة الرعد أنين وحنين
رنمتها بخشوع مهجة الكون الحزين؟
أم هي القوة تسعى باعتساف واصطخاب
يترآى في ثنايا صوتها روح العذاب
غير أن الليل قد ظل ركودا جامدا
صامتا مثل غدير القفر من دون صدى
في سكون الليل لما عانق الكون الخشوع
واختفى صوت الأماني خلف آفاق الهجوع
رتل الرعد نشيدا رددته الكائنات
مثل صوت الحق إن صا ح بأعماق الحياة
يتهادى بضجيج في خلايا الأودية
مثل جبار بني الجن بأقصى الهاوية
فسألت الليل والليل كئيب ورهيب
شاخصا بالليل والليل جميل وغريب
أتُرى أنشودة الرعد أنين وحنين
رنمتها بخشوع مهجة الكون الحزين؟
أم هي القوة تسعى باعتساف واصطخاب
يترآى في ثنايا صوتها روح العذاب
غير أن الليل قد ظل ركودا جامدا
صامتا مثل غدير القفر من دون صدى
2 commentaires:
On en est, je crains, toujours et encore à la seconde alternative:
"... la force qui chemine
Tyrannique et bruyante
Laissant entrevoir dans les replis de sa voix l’humeur de la souffrance"
Or, Blaise écrivit que la force sans la justice est tyrannie, et toi, Jalel, à propos de Chebbi, que le paradis ne pouvait être que perdu.
Le bleu serait-il donc définitivement la couleur de l'injustice et de la souffrance?
@ Giulio : Oui, il est étonnant que le bleu soit redevable à la souffrance.
Amicalement
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