mercredi 15 juillet 2009

La donna é mobile (français / italien)


Poèmes de Giulio-Enrico Pisani

GIARDINO APERTO

La donna é mobile,
l’uomo irrequieto,
destino fragile,
giardino aperto.

Va pure, vieni,
alma curiosa,
passati i fieni
lei si riposa
dal volo estivo
vers’orizonte,
che sempre schivomai troverá.

Stanca di fuori,
un po’ delusa,
torna tra i fiori,
che mai oblió.

JARDIN OUVERT


La femme va et vient,
l’homme est sans trêve,
destins fragiles,
hors du jardin.
Va, viens, voyage,
âme curieuse !
Après les foins
repos, repose
du vol estival
vers l’horizon
toujours fugace,
pis, introuvable.

Las du voyage,
sens déçus, sans sous,
sens dessus dessous,
reviennent aux fleurs
jamais oubliées.

16 commentaires:

christiane a dit…

C'est très beau mais très amer ce poème, Giulio. Il est des voyageuses qui savent faire escale et s'emplir de la beauté du monde. Il est des voyageurs qui se désespèrent de quêtes vaines. Tout peut s'inverser jusqu'au jour magique où la joie inonde la vie d'une plénitude où commence le grand voyage immobile...à partager...
amitiés d'une voyageuse immobile...

giulio a dit…

N'est-ce pas ce que je dis, Christiane? Peu copieuse, la poésie m'est d'avantage un vaccin soft qu'un médicament amer. Vaccin, suivi de sporadiques rappels au... désordre
du cartésien prosaïque et carré que j'ai trop tendance à être.

Quel bonheur que d'avoir découvert le jardin (de Jalel) ou je peu venir discrètement aspirer ou expirer (on vient de priver Tati de sa pipe) ma bouffée de poésie!

giulio a dit…

2nd para.: sorry, oublié le x de peux

brastos a dit…

c'est une musique de Giuseppe Verdi ?
ou bien je me trompe ?

christiane a dit…

Peut-être Giulio... ce jardin... "mais je sens que les oiseaux sont ivres d'être parmi l'écume inconnue et les cieux"...
Mallarmé m'avait ouvert cette porte, j'avais 15 ans... Je ne l'ai jamais refermée et mon jardin est dans cet espace d'immense liberté, avec les oiseaux.
Comment fait-on pour se promener dans le jardin de Brastos ?

brastos a dit…

c'est très facile christiana :)

voici le plus discret de mes jardins :

http://hahouma-tsawri.blogspot.com/

je t'invite à y faire un ptit tour

brastos a dit…

oups !!!

pardon

je voulais dire "Christiane"

:)

Anonyme a dit…

Je suis allée me promener dans votre blog, Brastos. C'est un regard acéré, émerveillé, lucide et libre que vous portez sur le monde à travers votre objectif. La dernière série semble vous avoir apporté quelques censures pourtant ces graffitis sont l'expression de tourments et d'obsessions que nous rencontrons tous sur les murs de nos villes. On peut rêver d'une expression du désir qui rejoigne la pudeur enchantée de Jalel, les esquisses indicibles de Giulio,les inflorescences de GMC, les pages mélancoliques de Feuilly, l'écriture dense d'Amel... ou celle d'une mienne amie, là-bas...
Merci

christiane a dit…

oh, j'ai oublié de signer !
christiane

La petite librairie des champs a dit…

La femme est mobile,
l'homme intranquille,
destins fragiles,
jardin ouvert.

Va et viens âme curieuse,
passé le temps des foins
le repos que tu cherchas
après ton envol vers l'été
et son horizon reste vain.

Lassée des voyages,
malgré la déception
retourne parmi les fleurs
elles les jamais oubliées.

Une proposition de traduction...

christiane a dit…

Jalel,
vous allez être content ! J'écoute (c'est splendide) et j'enregistre, pour vous et vos étudiants de la Mamouna, le Récital Mahmoud Darwich (donné au théâtre de l'Odéon en octobre 2007). M.Darwich et D.Sandre récitent à tour de rôle ces magnifiques poèmes qu'on entend donc dans les deux langues (ils sont traduits pour la partie en français par Elias Sambar. Je crois que vous aimez bien son travail.) Il y a de fantastiques musiques de Samir et Wissam Joubran. C'est sur France-Culture en ce moment même. C'est très très émouvant et beau.
Christiane

Jalel El Gharbi a dit…

@ Petite librairie des champs : Juste une remarque, l'adjectif italien "mobile" ne serait-il pas un faux frère de l'adjectif français "mobile". Ne serait-il pas à rendre par "volage". Dis-nous Giulio.
@ Brastos : oui, il s'agit de Verdi. (J'aime ces photos, je dirais plutôt ces images sur votre blog, surtout lorsque vous donnez à voir des images d'images)
@ Christiane : Merci infiniment. La voix de Darwich a pris d'autres inflexions depuis son départ. Elle ressemble de plus en plus au sublime.

giulio a dit…

@ Jalel: "mobile" peut signifier

volage (qui ne se fixe pas)que
mobile (qui bouge)plutôt demi-frère
mobile, le (objet décoratif qui bouge)
mobile, le (du crime)
meuble (sol non compact)
meuble, le (pièce de mobilier)
mouvant (sable, tourbière humide)

- accent tonique sur le "o" -

@ La petite librairie des champs: y aurait-il un Italien dans La petite librairie des champs?

La petite librairie des champs a dit…

Una donna di liguria...
ma soltanto qualche volta...
Ciao!

Jalel El Gharbi a dit…

@ Giulio : tu me confirmes donc dans ma traduction de "la donna è mobile" en " la femme est volage".
Merci pour les précisions cher Giulio.
@ La Petite librairie des champs : comment accéder/adhérer à votre groupe ? Dites-le nous, il y a certainement des personnes à qui cela ferait plaisir
amicalement

gmc a dit…

pour le deuxième vers, la trad de giulio - l'homme est sans trêve" est plus intéressante que "l'homme intranquille".
c'est aussi très sympa tous ces sens que contient le terme "mobile" en italien.

La femme est le mobile
Qui rend l'homme intranquille
Sans jamais qu'un seul cil
N'ait connu de péril