Philippe Roberts-Jones, né à Bruxelles en 1924, est nouvelliste, historien de l’art, professeur à l’Université Libre de Belgique, conservateur des Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles, académicien mais il est avant tout poète.
Dans ce poème, il évoque le souvenir de son père Robert Roberts-Jones (1893-1943), avocat et résistant fusillé par les Nazis le 20 octobre 1943 :
Droit
C’était le temps des grandes pluies,
pavés gras et fusils brillaient
et les paroles vénéneuses,
portes et serrures grinçaient.
Sur tout un continent les feuilles
tombaient avec indifférence.
Contre la grille il était grand,
pâle, cheveux gris de silence.
Les yeux sans brume il souriait
les yeux au-delà du voyage,
c’était la veille de sa mort
il souriait les yeux sans âge.
C’était le temps des grandes hontes,
où les prisons étaient le port
d’hommes dressés, d’hommes vivants,
Il marchait droit, il marche encore
(Seul un arbre – 1952)
Dans ce poème, il évoque le souvenir de son père Robert Roberts-Jones (1893-1943), avocat et résistant fusillé par les Nazis le 20 octobre 1943 :
Droit
C’était le temps des grandes pluies,
pavés gras et fusils brillaient
et les paroles vénéneuses,
portes et serrures grinçaient.
Sur tout un continent les feuilles
tombaient avec indifférence.
Contre la grille il était grand,
pâle, cheveux gris de silence.
Les yeux sans brume il souriait
les yeux au-delà du voyage,
c’était la veille de sa mort
il souriait les yeux sans âge.
C’était le temps des grandes hontes,
où les prisons étaient le port
d’hommes dressés, d’hommes vivants,
Il marchait droit, il marche encore
(Seul un arbre – 1952)
7 commentaires:
C'est beau, Jalel, poignant. Du tragique debout - pas larmoyant
C'est un autre dormeur du val
Son sourire me semble t-il est comparable à celui du soldat de Rimbaud voire à tous les sourires de tous ceux qui ont sacrifié leur vie pour une cause.Certes tel le dormeur du val, il souriait "comme sourirait un enfant malade".
@ Giulio : oui rien de lacrymal. La dignité semble l'emporter ici.
@ Emna Nhouchi : Merci de votre passage, Melle Nhouchi.
Ici, c'est la photo de Philippe Jones qui, j'en suis sûr, ne repousserait pas la comparaison avec Rimbaud.
Bien à vous
Effectivement Mr, jai pas fait attention à la photo, merci de m'avoir signaler ca, il a un beau sourire quand meme.
@ Jalel: quel rapport? La poésie de Rimbaud n'est-elle pas à la fois plus égocentrique (comme celle de tout esprit torturé) et plus universelle? Tiens, justement, le Dormeur du Val stigmatise LA GUERRE, 1970 n'étant à mon avis que prétexte, lorsque Roberts-Jones "pleure" une ombre particulière: son père, dans un cadre particulier: la Résistance.
Dis-moi s.t.pl. si je me trompe.
@ Emna: comment faites-vous à voir quelque rapport entre entre sourire avenant d'un vieillard serein photographié sans doute par une jolie femme et le visage sempiternellement renfrogné d'un Rimbaud qui ne vécut même pas la moitié de l'âge atteint à ce jour par Philippe Roberts-Jones?
@ Giulio : rien à voir avec Rimbaud. Je suis d'accord.
Melle Nhouchi s'est trompée concernant la photo
Amicalement
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