lundi 9 août 2010

هاتف الجنابي


OEuvre de Caspar David Friederich

Le poète Hatif Janabi, irakien vivant à Varsovie, vient de publier à Beyrouth un recueil Un désir entre deux nuages. رغبة بين غيمتين En voici le poème inaugural suivi d'une traduction.

البياض
رابية
قلت : سأستلقي فوق تلك الرابية
في ظل تلك الشجرة
سأنهض بعدها
لأقطف الثمار
ثم أرمي بقشرتها
إلى طائر يحلق فوقي بامتعاض
أو أن أترك الثمار
نهبا لحسرة أخرى

تمتد الرابية
ثم تشرئب مثل فرس جامحة
مثل حياة مارقة

قلت : كفى
ينبغي أن أعود إلى مثواي
فالوقت غروب

ما كنت أعرف
أني سأنزل
من علياء الحياة

Blancheur

Colline
Je me suis dit je vais m’allonger sur cette colline
A l’ombre de cet arbre
Je me lèverai après
Pour cueillir des fruits,
Puis j’en jetterai l’écorce
A un oiseau qui me survole l’air dépité
Ou alors je laisserai les fruits
En proie à un autre remords

La colline s’étire
Puis s’ébroue comme un cheval fougueux
Comme une vie dévergondée

Je me suis dit : assez
Je dois revenir à mon gîte
Car c’est déjà le crépuscule

Je n’ai jamais pensé
Que je descendrais ainsi
Des cimes de la vie.

3 commentaires:

giulio a dit…

Bucolique et quasi-irréel et pourtant animé d'un immense frémissement de vie. J'adore ce poème.

Mais aussi quelle splendide illustration!

p.s. merci à Sanford pour ses éclaircissements.

joblabaleine a dit…

magnifique poème... On pense à Essénine...
ô comme on aimerait goûter à ces fruits, entendre ce chant d'oiseau, être emporté par le galop de cette colline !...

Jalel El Gharbi a dit…

@ Giulio & joblabaleine :
Merci de votre passage