mercredi 25 août 2010

مختارات من خطاب للوركا Extraits d'un discours de Lorca

Couarraze : colonne du savoir
عندما يذهب المرء إلى المسرح أو إلى حفل موسيقي أو غيره فيروق له العرض يخطر بباله أقاربه الغائبون فيأسف لذلك فيقول في نفسه ":كم كان سيعجب أبي أو أختي". فلا يتمتع إذ ذاك بالعرض إلا وبه شيء من الكآبة. وأنا أشعر بتلك الكآبة ذاتها ليس بسبب عائلتي –فيكون ذاك شأنا و ضيعا – ولكن بسبب كل الناس الذين لقلة ذات اليد ولما يكابدون من هموم لا يستفيدون من الجمال أسمى الفضائل. و الجمال حياة و ِحلم و سكينة و وجد.
لذلك لم أملك يوما كتبا. لا أكاد أشتري واحدا منها حتى أهديه. أعطيت منها بغير حساب و لذلك أنا معتز بوجودي هنا و سعيد بتدشين مكتبة الشعب هذه وهي و لا ريب الأولى في مقاطعة غرناطة كلها.
لا يحيا المرء بالخبز وحده. لو كنت جائعا ووجدتني معدما على الطريق لما سألت الناس رغيفا بل نصف رغيف و كتاب. ومن هذا المكان حيث نحن أود أن أداهم بشدة أولئك الذين لا يعرفون غير المطالب الاقتصادية متعللين بأنها ما تطلب الشعوب بأعلى صوتها.
أن يطعم الناس أجمعين فذاك شأن حسن و لكن ينبغي أن يحصل الناس أجمعين على المعرفة و أن يستفيدوا من ثمرات الفكر الإنساني جميعها لأن عكس ذلك يعني إن يتحولوا إلى آلات في خدمة الدولة أو أن يتحولوا إلى عبيد لتركيبة رهيبة للمجتمع.
أشفق على امرئ أراد الحصول على المعرفة فلم يستطع أكثر من إشفاقي على جائع لأنه من السهل أن يسكن الجائع من جوعه بقطعة خبز أو بعض الثمر. أما المتعطش للمعرفة دون إمكانيات فيذوق الأمرين لأنه يحتاج إلى الكتب إلى مزيد الكتب و المزيد ولكن هيهات فأين الكتب ؟
الكتب’ الكتب , كلمة سحرية تساوي أن يصدح المرء "الحب , الحب" . يجدر أن تطالب بها الشعوب كما تطلب الخبز أو الغيث لبذرها. عندما كان الكاتب الروسي الشهير فيدور دوستويفسكي – وهو أجدر من لينين بأن يكون أب الثورة الروسية – حبيسا في سيبيريا منقطعا عن الدنيا ببن أربعة جدران تحيط به سهول جرداء تكسوها الثلوج .كان يستغيث في رسائله إلى أهله البعيدين مكتفيا بالقول : " أرسلوا لي كتبا ومزيدا و مزيدا من الكتب حتى لا تفنى روحي". كان مقرورا ولم يطلب نارا وكان قد اشتد به عطش ولم يطلب ماءا. طلب كتبا أي آفاقا أي سلما للتسلق نحو قمة الفكر و النفس. لأن احتضار الجسم فيزيائيا و بيولوجيا و طبيعيا بسبب الجوع و العطش و البرد يدوم قليلا قليلا جدا فيما يستغرق احتضار النفس المحرومة أجلا.
و قد سبق لمننديز بيدال- أحد حكماء أوروبا الحقيقيين- أن عبر عن ذلك :" يجب أن يكون شعار الجمهورية الثقافة" فلا يمكن حل المشاكل التي يواجهها شعب شديد الإيمان و محروم من النور بغير سبيل الثقافة ولا تنسوا أن النور أصل كل شيء.
فيديريكو غارسيا لوركا ترجمة جلال الغربي
FEDERICO GARCIA LORCA

Quand quelqu'un va au théâtre, à un concert ou à une fête quelle qu'elle soit, si le spectacle lui plaît il évoque tout de suite ses proches absents et s'en désole: "Comme cela plairait à ma sœur, à mon père !" pensera-t-il et il ne profitera dès lors du spectacle qu'avec une légère mélancolie. C'est cette mélancolie que je ressens, non pour les membres de ma famille, ce qui serait mesquin, mais pour tous les êtres qui, par manque de moyens et à cause de leur propre malheur ne profitent pas du suprême bien qu'est la beauté, la beauté qui est vie, bonté, sérénité et passion.
C'est pour cela que je n'ai jamais de livres. A peine en ai-je acheté un, que je l'offre. j'en ai donné une infinité. Et c'est pour cela que c'est un honneur pour moi d'être ici, heureux d'inaugurer cette bibliothèque du peuple, la première sûrement de toute la province de Grenade.
L'homme ne vit pas que de pain. Moi si j'avais faim et me trouvais démuni dans la rue, je ne demanderais pas un pain mais un demi-pain et un livre. Et depuis ce lieu où nous sommes, j'attaque violemment ceux qui ne parlent que revendications économiques sans jamais parler de revendications culturelles : ce sont celles-ci que les peuples réclament à grands cris. Que tous les hommes mangent est une bonne chose, mais il faut que tous les hommes accèdent au savoir, qu'ils profitent de tous les fruits de l'esprit humain car le contraire reviendrait à les transformer en machines au service de l'état, à les transformer en esclaves d'une terrible organisation de la société. J'ai beaucoup plus de peine pour un homme qui veut accéder au savoir et ne le peut pas que pour un homme qui a faim. Parce qu'un homme qui a faim peut calmer facilement sa faim avec un morceau de pain ou des fruits. Mais un homme qui a soif d'apprendre et n'en a pas les moyens souffre d'une terrible agonie parce que c'est de livres, de livres, de beaucoup de livres dont il a besoin, et où sont ces livres? Des livres ! Des livres ! Voilà un mot magique qui équivaut à clamer: "Amour, amour", et que devraient demander les peuples tout comme ils demandent du pain ou désirent la pluie pour leur semis. - Quand le célèbre écrivain russe Fédor Dostoïevski - père de la révolution russe bien davantage que Lénine - était prisonnier en Sibérie, retranché du monde, entre quatre murs, cerné par les plaines désolées, enneigées, il demandait secours par courrier à sa famille éloignée, ne disant que : " Envoyez-moi des livres, des livres, beaucoup de livres pour que mon âme ne meure pas! ". Il avait froid ; ne demandait pas le feu, il avait une terrible soif, ne demandait pas d'eau, il demandait des livres, c'est-à-dire des horizons, c'est-à-dire des marches pour gravir la cime de l'esprit et du cœur. Parce que l'agonie physique, - biologique, naturelle d'un corps, à cause de la faim, de la soif ou du froid, dure peu, très peu, mais l'agonie de l'âme insatisfaite dure toute la vie.
Le grand Menéndez Pidal - l'un des véritables plus grands sages d'Europe - , l'a déjà dit: "La devise de la République doit être la culture". La culture, parce que ce n'est qu'à travers elle que peuvent se résoudre les problèmes auxquels se confronte aujourd'hui le peuple plein de foi mais privé de lumière. N'oubliez pas que l'origine de tout est la lumière.".FEDERICO GARCIA LORCA 'http://emmila.canalblog.com/

27 commentaires:

christiane a dit…

C'est bien Jalel, de poser ces mots de Lorca, ici. Je vous offre un mêli-mêlo de ce qui me monte au coeur sur fond d'actualité, en France...
Je connais un homme, Pedro Meca, Basque de nationalité espagnole qui consacre sa vie aux marginalisés. Toute sa vie à leur écoute, dans le dialogue. Il a créé "Les compagnons de la nuit" et un lieu "La moquette" ( 15 rue Gay-Lussac, à Paris). Là, la nuit tout un petit peuple se retrouve et ce qu'ils partagent autour d'un café dans une vraie tasse en faïence c'est la parole. Dans son livre "Contrebandiers de l'espoir", il croise sa parole avec ceux de ces compagnons de la nuit.
Le livre commence par ces mots :
"Que de soirs pour un seul matin !" dit le poète Henri Michaux. J'ai noté cette phrase sur mon calepin qui ne me quitte jamais. Elle résume tout le travail qui m'occupe depuis plus de dix ans.
[...]
La souffrance est tellement universelle que, lorsque j'accompagne des amis du Chili ou d'ailleurs dans les lieux que je fréquente, ils ne sont pas vraiment dépaysés et comprennent beaucoup de choses, s'ils sont déjà familiarisés avec la misère dans leur pays. Pour la tour Eiffel, d'autres que moi s'en chargeront ! Paris by night, Paris by le fond, Paris by poubelles, je connais. C'est ma vie quotidienne...
- Les étrangers nous emmerdent tous. Les Polacks, les Yougos, les Romanos, tous dehoirs...
Ainsi parlait un soir un gars, grande gueule, à la Moquette. Et il continue :
-Nous les français...
Toute la nuit a porté sur ce thème, jusqu'à quatre heures du matin !
- Je suis français, mais mes grands-parents étaient polonais. Je suis fier de mes grands-parents...
- Alors l'autre qui est français comme toi a le droit, lui aussi, d'être fier de ses grands-parents sénégalais ?
[...]
Qui ne tient pas sur le thème de l'immigration des propos plein de contradictions ? On légitime ses grands-parents mais pas ceux des autres..;
Ce soir-là, un gars a dit aussi :
- Tous les clandestins dehors !
Il y avait à côté de lui un de ses copains qui est clandestin.
- Donc ton ami, il faut qu'il parte ?
- Non, pas d'accord. Lui, c'est mon copain, et je suis en train de l'aider pour ses papiers !
- Admets-tu que d'autres gars comme toi aient des copains ?
[...]
Pourquoi ne pas imaginer un poète comme président de la République et le cercle des poètes à l'Organisation des Nations unies pour remplacer le cercle des politiciens ?
A quand l'interdiction de mourir dans la rue ?"
Merci Pedro. "l'oeil de la chouette est écarquillé, l'oiseau de nuit veille...."
Toute une nuit nous en avons parlé de la faim, de la solitude, de la culture... C'est un GRAND ami.

Jalel El Gharbi a dit…

Tout est dit, chère Christiane.
Merci

gmc a dit…

faudrait un poète salement amoché pour être volontaire pour un poste comme celui-là^^....a priori, un profil introuvable, nonobstant le fait que, si par mégarde il s'en trouvait un (hypothèse ô combien improbable), plus personne n'en voudrait plus au bout de deux ou trois jours au maximum ^^

gmc a dit…

panem et circenses, that's the rules

giulio a dit…

La première fois, cher Jalel, que je lis Lorca en prose. Pas déçu. Une fois de plus, ça a fait TILT!

Quant à vous, chère Christiane, transmettez toute mon estime et mon admiration à ce Pedro Meca, le genre d'homme que le Sancho Panza en moi ne m'a jamais permis d'être.

Mais, cher GMC, Václav Havel a essayé. Il est vrai que... Bof...

Jalel El Gharbi a dit…

Chers amis : il y eut Ibn Al Moataz, poète, rhéteur immense mort assassiné vers l'an 900. Il a régné un jour. Calife d'un jour et poète pour l'éternité.

Meriem a dit…

Merci, cher Jalel, je suis contente de découvrir ce texte de Lorca.
Cette lecture fait pensé à cette phrase de Baudelaire : « Tout homme bien portant peut se passer de manger pendant deux jours, de poésie, jamais ».
J'ai repensé aussi à l'opérateur (téléphone fixe, internet et télévision) Numéricâble. Parmi les chaînes télévisées proposées dans l'abonnement de base qu'il propose ne figure qu'une seule chaîne culturelle : Arte ; le bouquet TV "Large" ("gamme" au-dessus, proposant une dizaine de chaîne en plus que la formule de base et coûtant 10 euros de plus), ce bouquet dit "Large", donc, ne propose aucune autre chaîne culturelle ! Il faut s'abonner à un autre bouquet (encore 10 euros plus cher que le "Large") pour avoir des chaînes telles que Histoire, National Geographic, etc. Aberrant !

gmc a dit…

@ giulio

à ma connaissance, vaclav havel n'est pas un poète (mais peut-être est-ce simple ignorance de ma part - nb:je suis toujours en admiration devant cette phrase de faulkner "vous me prenez pour un grand écrivain mais moi, je sais très bien que je ne suis qu'un poète raté")

@meriem

panem et circenses....

( de plus, il faut comprendre les investisseurs privés qui font office de diffuseurs: il suffit de regarder les scores d'arte en hertzien pour comprendre rapidement la situation

giulio a dit…

Tu as raison, GMC, Havel a écrit sur la poésie, mais n'est pas connnu comme poète. Hors catégorie précise moi-même, je me mélange volontiers les pinceaux.

Meriem a dit…

@ gmc

Je comprends très bien la situation, je ne la trouve pas moins aberrante.

christiane a dit…

Gmc,
bonjour, cela faisait longtemps...
Je crois que pour Pedro il faut situer cette parole sur les poètes dans son paragraphe ( p. 234/235 de ce livre bouleversant "Contrebandiers de l'espoir" publié chez Grasset):

"On prend la vie comme elle vient. On l'accueille. On la vit. Comme la poésie. Il ne s'agit pas de faire des vers, de mettre des mots après des mots mais d'accueillir la beauté. La poésie peut être appréciée par celui qui ne sait pas écrire.
Je me laisse volontiers envahir par la poésie et j'aimerais qu'elle envahisse davantage la vie. Pourquoi ai-je si souvent l'impression que les réunions auxquelles je participe avec divers acteurs sociaux manquent d'ampleur, d'enthousiasme, d'envergure ? Nous traitons de problèmes concrets, mais trop souvent en quantifiant. Le concret ne se réduit pas à la matérialité des choses. Le concret est fait de sentiments, de grandeur d'esprit. L'amour est concret. A quand les ministères de la créativité, ou plutôt à quand le souci de la créativité dans tous les ministères ? Pourquoi ne pas imaginer..."
Et là venait la suite.
Pedro, qui a été rejeté par sa mère biologique a été élevé avec tendresse par une mendiante... puis a donné toute sa vie aux pauvres et à l'amour. Il a écrit un poème à la fin de ce livre très "cru"... je vais le copier pour vous et les amis du jardin de notre hôte.
amitiés
Giulio,
un compte pour un, et votre chemin ,empli de paroles fortes est gémellaire de celui de Pedro. Lui transmettre votre pensée, je ne sais si cela sera possible. Je savais en cette longue nuit où nous avons parlé de coeur à coeur qu'il n'y en aurait peut-être aucune autre...

christiane a dit…

Poème de Pedro (extrait) :
"Ma colère

A la racine de la colère :
les tripes, la compassion.
La compassion remue, déchire,
ça fait très mal.
Déchirure qui nous fait naître
à la fin du voyage
au long cours des autres
piétinés, offensés,
innombrables morts,
que veut submerger la marée de l'oubli
" La plupart fils de rien
ou bien fils de si peu,
qu'on ne les voit jamais
que lorsqu'on a peur d'eux." *
(* Léo Ferré, "Les anarchistes".
...
Accueillir la fatigue,
la morosité, l'incertitude,
l'ennui d'une vie "sans",
l'usure de la vie des uns,
et des autres le joie, l'espoir
et l'enchantement solidaire.
Ensemble tourner les pages
du récit nocturne
et au petit matin fermer le livre
et entendre le vent : " à demain !"
..."

Jalel El Gharbi a dit…

Je crois que la sincérité, chère Christiane, a des inflexions qui ne trompent pas et qui ne se prêtent même pas à l'analyse poétique
Merci
Amicalement

gmc a dit…

@ christiane

http://www.youtube.com/watch?v=sVBu5ou9n90

j'aime beaucoup la fin du deuxième couplet (le texte est déjà très sympa dans l'ensemble)


Bien souvent je me suis réveillé avant le lever du soleil, avant de quitter l'hôtel
Engoncé dans mon complet croisé
Si souvent, j'ai gardé pour moi mes vicissitudes et mes vices
Et tourments, tournis, turpitudes
L'horreur d'un souvenir passé

{Refrain:}
J'attendais en vain
Que le monde entier m'acclame
Qu'il me déclare sa flamme
Dans une orgie haut de gamme
Padam padam padam padam pam pam

Souvent, je me suis pris pour un autre et j'ai fait des doubles fautes
Double sec, double dose, double dame avec les femmes d'un autre
Plus souvent qu'à mon tour j'ai bu le sang des vautours
J'ai cru les gens qui m'entourent
Qui rêvent de bonheur
Mais se foutent éperdument du nôtre

{au Refrain}

Si, souvent, sur la sellette, je rêvais de paillettes, long est le chemin qui mène
À la faillite en presque tous les domaines
Si, souvent, j'ai broyé du noir, du gris, du magenta, du marc, de l'eau-de-vie
De l'art de vivre sans personne qui t'aime

{au Refrain}

Padam padam padam padam pam pam

{au Refrain}

christiane a dit…

belle matinée ! j'aime ces paroles croisées...

Halagu a dit…

@Christiane

Je préfère la poésie militante, rebelle ou même anarchiste, aux textes de loi rédigés par un poète-président. Je préfère Léopold Sédar Senghor poète plutôt que président. La société a besoin de poètes, hommes pétris d’intelligence, de culture et de tendresse, pour l’accompagner dans ces combats héroïques et se positionner en clairon de l’esprit de justice et de liberté… Certains poèmes sont des tracts contre le despotisme et le fanatisme, à l’instar des poèmes d’Abul Kacem Chabi qui ont interpellé le monde arabe au moment où il vivait anesthésié sous le joug de la colonisation et du fatalisme religieux : Lorsque le peuple un jour veut la vie/Force est au destin de répondre. Hymne à la vie, ces deux vers ont fait l’effet d’une bombe et ont participé, plus que tout, au soulèvement magnifique des âmes. Quelques années après, Paul Eluard a écrit son fameux poème militant « Liberté », destiné à accompagner le combat héroïque des résistants. La poète voyant et guide, révolté et combattant, il incarne en quelque sorte la conscience de son époque. Le Poète-président, c’est un président qui fait de la poésie en utilisant la langue de bois qu’il pratique quotidiennement sous les lambris dorés de son palais. Beurk !

christiane a dit…

Halagu,
bonjour !
cherchez sur internet on doit bien parler quelque part de Pedro Meca... Vous verrez il est exactement comme vous le dites : un rebelle au coeur d'or...

christiane a dit…

Est-ce que le texte de Giulio est là quelque part ? celui de la revue, son rêve de passante ? J'aimerais bien le lire...
Jalel , j'ai lu "Le petit voyeur". C'est terrible pour un enfant de voir les ébats des parents. Une grande blessure indélébile. L'origine... le sacré... le tabou... l'interdit..; C'est bien ce texte.

Jalel El Gharbi a dit…

Chère Christiane,
OUi, le texte de Giulio est ici , c'est la note du 22 juin.
Vous avez raison , il est difficile d'être Cham
Amicalement

christiane a dit…

Non, non, Jalel. J'ai trouvé : 8 et 9 juillet. Voilà ce que je cherchais. J'ai tant de retard sur votre blog, tant de textes à découvrir mais en rentrant de Chalais, je n'arrivais plus à ouvrir l'ordinateur. J'avais trop de silence en moi. Je passais des heures, immobile, à entendre, à attendre les choses. C'était étrange. Les mots étaient ailleurs, avant et après ce silence. Je pensais à tous ceux qui s'accumulent de bouche à bouche, de livre à livre et ça faisait comme un tourbillon dans ma tête, un sirocco.
Et puis mes amis (Leo et Léon, Paul) étaient partis ailleurs, au pays sans mots.

Je frôlais mes livres. Comme un souffle entre leur couverture et ma paume. Je ne pouvais pas lire non plus.
Je me suis demandée ce que j'avais perdu ou gagner là-bas. Pas de réponse. Le désert complet. Je n'entendais même plus les bruits de la ville tant il y avait de silence en moi.
Quand j'effaçais un trait de mes dessins (ce que je ne fais plus et que j'ai transmis à mes petits-enfants) je voulais ôter une trace qui me paraissait une erreur. Alors j'ai cherché où était l'erreur que je ne voulais pas effacer et qui résistait à ce silence.
J'ai fini par trouver et les mots sont revenus. Mais je garde cette gomme du silence comme une oasis. Le lieu de silence d'avant ou d'après les mots, le lieu du vent, seulement du vent...

christiane a dit…

Giulio, je vous ai laissé un confetti sous votre billet (magnifique) du 9 juillet.
En passant...

giulio a dit…

Merci, chère Christiane, pour votre beau billet sur mon double article du 9 juillet, ainsi que de me l'avoir signalé, car je n'eus jamais songé à y aller voir.

Ce serait chouette si Jalel avait un système comme Brigitte, qui avise les blogueurs automatiquement par mail du moment qu'il y a réponse ou tierce intervention sur le blog.

Mais popur en revenir à nos moutons, j'espère que vous vous êtes rendue compte, que cet article n'a été rendu possible que notamment par la fréquentation livresque des Baudelaire, Lorca, Neruda et écrite des Jalel el Gharbi, Christiane Parrat et autres sources poétiques.

Jalel El Gharbi a dit…

@ Halagu : Plus que le poète, plus que l'homme politique j'admire le Président qui démissionne en 1980, chose impensable dans les pays du Tiers-Monde
@ Giulio : oui, c'est une bonne idée. J'y penserai.
Merci pour tout Giulio.

Halagu a dit…

Jalel,

J'ai complétement oublié cet aspect qui s'inscrit dans l'histoire glorieuse de Senghor. Vous avez tout a fait raison, c'est un acte admirable. Merci de l'avoir évoqué.

christiane a dit…

Oui, Giulio. Jalel est inclassable, poète, voyageur, esthète,philosophe,professeur de littérature, mystique, historien, homme solidaire, épris de liberté, de son pays et de tous les pays du monde, de l'orient et de l'occident, et toujours enchanteur... De plus, d'année en année, ce blog devient de plus en plus beau.
Dommage qu'il n'y ait pas de classement des billets et un moteur de recherche pour se faire des voyages dans telle ou telle page ancienne...

Αρετή Κυρηνεία a dit…

لقد استمتعت بقراءة الترجمة عن خطابات لوركا الذى كنت اعتبره من شعرائى المفضلين فى سنوات مراهقتى قبل ان اعيد ...اكتشاف الاخرين فى اللغة الاسبانية فى رايى الشخصى فالنثر عند لوركا اقوى واوضح تعبيرا عن مشاعره وافكاره تجاه الانسانية ، اكثر من الشعر الذى غلفه الكثير من السريالية والغموض المبالغ فى بعضه...عموما مسرورة لاكتشافك محيطى وبالتالى قادنى الى عالمك الغنى رغم صعوبة القراءة بالفرنسية لاننا فى ليبيا نتحدث الانجليزية ونعرف الايطالية واليونانية ....لك تقديرى واحترامى

Jalel El Gharbi a dit…

Αρετή Κυρηνεία
سعيد يمرورك, مرحبا بك. لوركا شاعر كبير وله مشاعر حميمية تجاه العرب
دمت بخير