mercredi 15 décembre 2010

Aller-retour

Aller-retour
A G. et à C. Pisani

Je pensais que ni la verveine, ni la valériane, ni le curcuma, ni la camomille, ni le romarin, ni la reine-des-prés, ni même le vin rouge n’en effaceraient le souvenir.
Vous le saviez, dans ma valise qui était dans le golfe,
Il y avait comme un sillon
Depuis ont changé : le goût du thé matinal et la saveur de la lointaine beauté
C’est pourquoi je n’ai pas compris ce que mon corps me murmurait
Si près de la grande dune
Devant la petite nappe de vie
Lorsque derrière le rideau
Comme une sirène près d’un lac étendue
La dame venant de loin
De jaune et de noir vêtue
Comme une guêpe presque nue
Posa le dard du désir
Et je n’ai pas compris ce que mon corps me voulait
Si près du grand oiseau
Lorsque derrière son bureau
La belle qui fait penser au biscuit, au lait matinal et à une fontaine sans fin
Me dit que l’avion ne partirait pas.
J’ai donc déposé ma valise ici à bel air
J’ai gravi les escaliers
J’étais sain et sauf
Adossé au mur des lectures
Je me suis dit
Je ne penserai pas à la belle de Doha
J’ai pour ce soir d’autres images
Vous le saviez
Le vin andin et le velouté étaient si bons
Et il neigeait mais pas dans mon cœur






3 commentaires:

Sleemane a dit…

Très beau ce texte et très attachant cet homme qui cueille le bonheur dans les choses simples de la vie.

giulio a dit…

@ Sleemane : qu'attendre d'autre de ce poète-pélerin des temps modernes? Quoi d'étonnant que le flocon de neige devenu grain de sable de trouble pas son bonheur de traverser les mers?

Jalel El Gharbi a dit…

@ Sleemane : Il a dû être si près du silence pour apprécier les petits riens.
Amicalement
@ Giulio : cette proximité du sable et de la neige est époustouflante. Oui, cher Giulio, tout est dans le trans
Amicalement