Quelle plénitude, cher poète, que ce chant parfait d'un amour sans égal pour un continent tout entier! Par "Amor America", vous nous réveillez à l'ère de la promesse, de la racine qui sort de la terre et vient habiter le coeur de l'homme. Mais Neruda l'a conçu pour cet effet. Lorsque "Canto General" fut couronné en 1971 par le Nobel, tout le monde savait que ce n'était là qu'une petite distinction en considérant la portée de ce chant triomphant du passé, du présent et de l'avenir souffrants de l'homme latino- américain. Ce chant crée pour d'autres âges, d'autres temps, ces temps futurs qui verront se renouveler la lutte de l'homme pour s'acquérir de ses propres biens sur terre, vient, avec le talent de Mikis Theodorakis, s'installer en nous comme le chant éternel de l'homme, tout homme sur terre, en parfaite symbiose avec sa Terra-Mater, prêt à germer de nouveau.
Avec:"Moi, glaise de l' Inca/ j'ai touché la pierre et j'ai dit :/Qui/m'attend ? Et j'ai refermé ma main/sur une poignée de cristal vide./Mais j'ai marché parmi des fleurs zapotèques/et douce était la lumière comme un cerf,/et l'ombre était comme une paupière verte", nous flairons le retour de l'âge d'Allende et de l'Amérique latine inscrite dans le rêve d'Ernesto Guevara.
Chers amis, Neruda, dont la foi allait au communisme, écrivit dans le Canto General:
« Je croyais que la route passait par l'homme, et que de là devait déboucher le destin le destin. »
Mais le grand paradoxe du communisme, c’est que les plus grands poètes du 20ème siècle – Lorca, Neruda, Hikmet et Aragon – y ont cru, comme aboutissement des principes d’égalité, de fraternité et de liberté proclamés par les révolutions française et marxistes. Leur équation était liberté = poésie. Mais ni la révolution française, ni aucune autre n’ont à ce jour apporté aux hommes égalité, fraternité liberté. La poésie y parviendra-t-elle ? Je voudrais l’espérer, mais n’ose point y croire.
3 commentaires:
C'est vraiment très beau, Jalel. Quel souffle puissant venu du fond de la nuit pour annoncer l'aube d'un jour juste.
Quelle plénitude, cher poète, que ce chant parfait d'un amour sans égal pour un continent tout entier!
Par "Amor America", vous nous réveillez à l'ère de
la promesse, de la racine qui sort de la terre et vient habiter le coeur de l'homme.
Mais Neruda l'a conçu pour cet effet.
Lorsque "Canto General" fut couronné en 1971 par le Nobel, tout le monde savait que ce n'était là qu'une petite distinction en considérant la portée de ce chant triomphant du passé, du présent et de l'avenir souffrants de l'homme latino- américain.
Ce chant crée pour d'autres âges, d'autres temps, ces temps futurs qui verront se renouveler la lutte de l'homme pour s'acquérir de ses propres biens sur terre, vient, avec le talent de Mikis Theodorakis, s'installer en nous comme le chant éternel de l'homme, tout homme sur terre, en parfaite symbiose avec sa Terra-Mater, prêt à germer de nouveau.
Avec:"Moi, glaise de l' Inca/
j'ai touché la pierre et j'ai dit :/Qui/m'attend ? Et j'ai refermé ma main/sur une poignée de cristal vide./Mais j'ai marché parmi des fleurs zapotèques/et douce était la lumière comme un cerf,/et l'ombre était comme une paupière verte", nous flairons le retour de l'âge d'Allende et de l'Amérique latine inscrite dans le rêve d'Ernesto Guevara.
Chers amis, Neruda, dont la foi allait au communisme, écrivit dans le Canto General:
« Je croyais que la route passait par l'homme, et que de là devait déboucher le destin le destin. »
Mais le grand paradoxe du communisme, c’est que les plus grands poètes du 20ème siècle – Lorca, Neruda, Hikmet et Aragon – y ont cru, comme aboutissement des principes d’égalité, de fraternité et de liberté proclamés par les révolutions française et marxistes. Leur équation était liberté = poésie. Mais ni la révolution française, ni aucune autre n’ont à ce jour apporté aux hommes égalité, fraternité liberté. La poésie y parviendra-t-elle ? Je voudrais l’espérer, mais n’ose point y croire.
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