samedi 16 avril 2011

La Tunisie au lendemain de la révolution

A lire sur Babelmed mon reportage sur la Tunisie d'après la révolution.


On y trouvera, entre autres, un portrait du Premier Ministre intitulé "Le retour du Bourguibisme".

http://www.babelmed.net/Pais/Méditerranée/dossier_tunis.php?c=6547&m=34&l=fr

3 commentaires:

Mahdia a dit…

Cher ami,
J’ai beaucoup aimé vos Rappel(s) et apprécié d’une façon unique cet aller dans le souvenir des grandes figures juives qui ont marqué la tradition tunisienne , lesquelles, à part l’écrivain des Portraits, Albert Memmi qui s’est converti deux fois différemment , paradoxalement, à la cause des colonisés (entre "Portrait du colonisé", 1957 et "Portrait du décolonisé arabo-musulman et de quelques autres", 2004, la faille demeure dans la remise en question des principes de la défense des démunis), les autres ont toujours enchanté nos goûts et nos saveurs autant artistiques que civilisationnels .
Qui ne se rappelle pas parmi les maghrébins de "Layam Kif Errih Fi El Barrima" de Cheikh Efrit qui a bercé des générations et des générations de maghrébins. Aujourd’hui les jeunes algériens l’écoutent plus que ne le faisaient leurs parents ou grands -parents et sur leur sites favoris on peut même trouver la transcription de la chanson en arabe :
ليام كيف الريح في البريمة..... غربي. و شرقي ما يدومش ديمة
ياعين كوني صابرة عزّامة......الصبر كــــــــلمة والفرج قدّامه
Quant à Albert Neccache et ses « Roses de L’Arianna », il n’est pas un endroit du livre où le lecteur ne prend pas son kif ( votre mot plein de poésie)et se régale de la vie . Son évocation de la langue arabe se fait à travers une tendresse qui manque souvent aux véritables propriétaires de cette langue. Mais ne reconnaît-il pas gracieusement que l’arabe était et est considéré par les juifs tunisiens, dont il parle précisément, comme la langue de l’intimité familiale ? Comme lui, je dirai combien j’étais aussi bercée chez moi quand j’étais enfant par cette belle formule qu’il nomme, pour mon grand bonheur, dans cette affirmation : "Et au-delà de ces formules incantatoires, la plus belle des expressions était pour moi le “Ya omri” - mon amour, ma vie - que prononçait ma mère”.
Le kif, cher poète, c’est aussi cette ivresse que nous procure un mot de l’enfance et qui nous mettait à l’abri de toutes les médisances de la vie, comme pourrait aussi nous le procurer, comme vous le signifiez dans votre article : « le chant d’un oiseau, une rose, un bouquet de jasmin ».
Merci pour ce régal judéo-arabe tunisien!
Amitiés

giulio a dit…

Ah, quelle joie de vous lire, tous deux, Jalel et Mahdia! Vos mots quasi-oecuméniques me donneraient envie d'être arabe, tunisien et juif par dessus le marché, si italien, européen et luxembourgeois de naissance, vie et destinée, je n'étais apatride de fait et sans appartenance par choix existentiel.

Je me souviens de cette vieille fermière suisse à laquelle je demandai – morveux immigré de 8 ans voulant se faire un peu d'argent de poche – si je ne pouvais pas lui faire quelques courses, et qui me demanda, méfiante: "À qui appartiens tu?" (sous-entendu de qui es tu l'enfant, quelle est ton pays, ta famille, ta caste, ton clan...). Ignare, innocent, ignorant, mais fier comme un coquelet, je me dressais sur mes ergots et répondis : «À personne! Je ne suis pas un esclave.» Et elle de me remettre vertement en place : "Va-t-en alors, petit effronté!"

Eh bien, oui, je m'en suis allé et c'est que j'ai toujours continué à faire, en attendant de m'en aller pour de bon, sempiternel passant, dont même les attaches qu'il cherche et croit parfois trouver lui apparaissent tôt fait factices et ne sont que licols éphémères. Tour à tour italien, toscan, suisse, belge, allemand, français, luxembourgeois…

Et pourtant, parfois je vous envie, tous deux ; parfois je pourrais pleurer, de n'être à personne. Dur, dur, d'être libre! Vraiment libre. Je me sentirais peut-être moins seul si nous l’étions tous. Est-il vraiment nécessaire, indispensable, d'être arabe, juif, italien, tunisien, français ou que sais-je ? Ne peut-on pas, tout simplement, se contenter d'être un être humain, sans plus ?

Peut-être bien, que j’eus aimé être méditerranéen… peut-être même que je le suis ?
Mais est-ce bien raisonnable ?

Jalel El Gharbi a dit…

@ Mahdia,
Chère amie, je vous remercie infiniment pour votre lecture si attentive mais aussi si généreuse.
Merci de votre proximité.
Amicalement