jeudi 4 août 2011

Ce qu'écrit un journal luxembourgeois à propos de la Tunisie

Giulio-Enrico Pisani 
Luxembourg, août 2011-07-26
Zeitung Vum Lëtzbuerger Vollek

Tunisie : un nouveau phare pour la Méditerranée ?
Au huit partis ayant pignon sur rue en Tunisie avant la révolution se sont ajoutés 92 nouveaux partis, portant leur nombre à 100.[1]  Est-ce pour ce petit pays une garantie de démocratie, de lumières et de progrès?  Une garantie, non!  Une chance, oui!  À condition que sa révolution en soit vraiment une et ne s’arrête pas à mi-chemin, en conservant nombre de structures, idées et traditions archaïques et obscurantistes et que la Tunisie devienne le premier pays arabe à réaliser ce à quoi même l’Europe donneuse de leçons ne peut que rêver: un état libre et laïque reposant sur une véritable séparation de la religion et de l’état.  Mais commençons par le commencement.  En effet, la situation inédite, que le printemps des peuples arabes a crée au sud de la Méditerranée, exige, au-delà du rappel de certaines règles sans doute salutaires, une focalisation sur une problématique bien précise.  
Cette vaste région qui s’étend du Moyen-orient au Machrek et au Maghreb est en train de passer à travers une gésine incroyablement longue et douloureuse, c'est-à-dire d’une situation de fin de règne à un état de postmodernité.[2]  Pour l’heure, seule la Tunisie – là où tout à commencé – a su s’arracher à la dictature et être capable de se mouvoir tout à la fois dans et vers la postmodernité, grâce à son élan démocratique, à la prise de pouvoir du peuple.  Mais sur le long terme?  Ce petit pays saura-t-il aussi prendre la relève politico-culturelle de Tyr, d’Athènes, de Rome ou de Carthage et devenir le phare du monde méditerranéen arabe?  Ni belliqueux ni dominateur comme ses prédécesseurs, bien sûr, mais bien grâce au rayonnement d’un esprit d’ouverture, de tolérance, de liberté et de civisme qui lui permette de conquérir, non les terres ou avoirs des autres peuples, mais, par son exemple, leur estime et leurs coeurs.  Aussi, cet article veut-il tout à la fois rendre un fervent hommage aux Tunisiens,[3] et indiquer aux authentiques démocrates parmi eux une piste pouvant leur faciliter la lutte contre un grave péril qu’ils ne connaissent d’ailleurs que trop bien.
  Un sérieux danger guette en effet la nouvelle Tunisie et sa démocratie et risque de la faire retomber, d’une liberté chèrement conquise, dans l’obscurantisme des forces rétrogrades qui s’engouffrent dans le processus démocratique, guettent ses moindres faiblesses et essaient d’en tirer profit.  Le professeur Jalel El Gharbi de l’université de Tunis/La Manouba écrit dans son article «Révolution et poésie en Tunisie»(v. note 2): «Jusqu’au 14 janvier, ce fut l’affaire d’une jeunesse éprise de liberté n’ayant aucune référence idéologique, aucun ennemi politique autre que le pouvoir en place. (...) Toutes les frontières semblaient abolies, tous les systèmes annihilés: la postmodernité. Les partis politiques sont arrivés par la suite, tout essoufflés…»  Mais ils sont arrivés, bien sûr... Les uns secouent l’arbre et les autres ramassent les olives.  Rien de nouveau sous le soleil!  Mais de quel droit et en quelle qualité les ramassent-ils?  En producteurs ou en profiteurs?  Les deux généralement.  Il faudra en prendre son parti, question de proportions.  Mais ont également surgi ceux qui ne font que profiter, ceux dont les valeurs sont radicalement opposées à celles de la liberté de conscience et d’expression, de l’indépendance, de l’humanisme et de la démocratie, dont ils ne profitent un bout de temps que pour mieux la détruire. 
Et c’est ceux-là, ceux-là mêmes qui se disent orthodoxes, fidèles à la «parole» divine, champions de la lettre plutôt que de l’esprit, ceux-là qui, par pur opportunisme et volonté de pouvoir trahissent de leurs prophètes et la lettre et l’esprit.  C’est le cas des islamistes, dont l’idéologie – en fait une hérésie – est construite sur le mensonge et l’ignorance.  Hélas, Michel Renard, directeur de l'ex-revue Islam de France,[4] contate dans un article qui apparaît dans de nombreux sites Internet,[5] que «Alors que la sécularisation et la modernité affectent inexorablement le vécu religieux des musulmans partout dans le monde, l'islam qui se fait le plus entendre est soit fondamentaliste (obnubilé par la norme réactionnaire), soit islamiste (obsédé par le politique).»  Progression du mensonge, donc.  En effet, rien dans le Coran n’indique qu’il soit accordé au Prophète une quelconque tâche ou mission politique.  Bien au contraire: selon le livre sacré de l’Islam, Allah interdit au prophète et à ses successeurs et «apôtres» toute intervention religieuse en politique.  Exactement comme six siècles auparavant Jésus Christ, Mahomet distancie clairement la parole de Dieu et la religion des affaires de politique et de gouvernance.  «Aucun programme politique ne peut émerger du Coran», précise Michel Renard et conclut que «Le découplage du religieux et du politique, autrement dit la laïcité, s'impose aujourd'hui aux musulmans comme il s'est imposé il y a un siècle à d'autres».  Par d’autres, Renard sous-entend bien sûr les chrétiens et leur accorde un satisfecit... prématuré. 
Petite parenthèse.  En effet, si des progrès ont été réalisés en «Occident» sur le chemin de la laïcité et des droits de l’homme, il reste que les églises – surtout catholique – fourrent leur nez partout et prescrivent aux citoyens ce qui est bien ou qui est mal et leurs fondamentalistes ont partout le vent en poupe et font même du lobbying à Bruxelles.  En Europe et en Amérique on est donc encore loin d’une laïcité complète.  Or, selon l’enseignement de son fondateur, Jésus, la religion chrétienne est censée être parfaitement laïque, esprit dont elle a été privée au cours des siècles par des théocrates avides de puissance, méprisant le texte des Évangiles et le réinterprétant à leur manière.  Fermons la parenthèse. 
Pour en revenir au Coran, Renard nous fournit, en se référant au théologien égyptien Ali Abderraziq et à son livre L'islam et les fondements du pouvoir (1925), une dizaine d’exemples précis.  C’est ce qu’il appelle «les versets de la laïcité dans le Coran»; j’en cite ici les trois plus significatifs.  Il s’agit donc, selon la religion musulmane, d’Allah s’adressant à Mahomet par la voix de l’ange :
«... Nous ne t'avons point envoyé pour être leur gardien» (4: 80), rappel élargi du «la iqraha fi al-din», c'est-à-dire «Pas d’obligation/coercition en religion – 2e surate».
«Tu ne disposes pas sur eux de coercition» (50: 45) a quasiment la même signification, mais est encore plus impératif à l’égard du Prophète et de ses successeurs et des autorités religieuses en général.
«Tu n'es là que celui qui rappelle, tu n'es pas pour eux celui qui régit» (88: 22-23) définit clairement le rôle purement spirituel de la religion et de ses ministres, qui n’ont rien à prescrire ou interdire dans la vie sociale et politique (seulement à recommander).[6]
Et il en va de même pour Jésus-Christ, dont l’Église catholique se prétend le «Corps mystique», qui a affirmé clairement la laïcité.
«Je ne suis pas venu pour juger le monde (terrestre)», lit-on dans l’Évangile de St. Jean (12,47).  Ce que Jésus y affirme clairement par l’intermédiaire de Jean, c’est que la justice humaine n’est pas son affaire.  Elle ne doit donc pas non plus être affaire de l’Église ou de ses représentants.
 «Rendez à César ce qui est à César et à Dieu, ce qui est à Dieu», ordonne-t-il selon les trois Évangiles synoptiques: Matthieu (22,21), Luc (20,25), Marc (12,17).  Ici, c’est la gouvernance (politique, économie, finance) des hommes dont Jésus refuse de se mêler; aussi affirme-t-il aux pharisiens, qui veulent le piéger, la séparation entre religion et état
Lorsqu’il chasse les marchands du temple, (évènement relaté par les quatre Évangiles) le message est tout aussi clair: église et religion n’ont rien à voir avec l’économie et le commerce.  Que l’église s’abstienne de juger et diriger les hommes et leur commerce (au sens large du mot), mais qu’elle s’occupe, chez ceux qui le désirent et seulement parmi eux, exclusivement de leur «salut» spirituel.[7]
Si j’ai cité ces passages des Évangiles, ce n’est pas seulement parce que de soi-disant chrétiens n’ont pas encore compris et accepté la laïcité, mais aussi pour faire le joint avec l’esprit du coran.  Car celui-ci admet le bien-fondé de l’enseignement du prophète Jésus, que Mahomet a reconnu comme valable.  Deux siècles plus tard, Muhammad ben Jarîr at-Tabarî, l’un des historiens et exégètes majeurs de l’islam, le confirmera formellement.  Aujourd’hui seule une laïcité sans réserves permet, en libérant la politique, la gestion et la justice d’une nation des interférences sectaires,[8] son épanouissement et celui des religions qui y sont représentées, ainsi que la coexistence harmonieuse de ses citoyens croyants, agnostiques ou athées.



[1]  http://fr.wikipedia.org/wiki/Partis_politiques_tunisiens
[2]  Dans la revue en ligne BabelMed (www.babelmed.net/).. Termes employés par Jalel El Gharbi dans ses articles du 23/7/2011 : 1. La révolution tunisienne et sa littérature et 2. Révolution et poésie en Tunisie.
[3]  Voir aussi mes articles dans Zeitung vum Lëtzebuerger Vollek du 26.1.2011 «Tunisie: Dis-moi, l’intellectuel! C’est quoi, une révolution?» (en ligne sub www.zlv.lu/spip/spip.php?article4296) et du 1.2.2011 «2011: Le Printemps des Peuples… arabes...» (www.zlv.lu/spip/spip.php?article4332)   
[4]  Forum musulman pour un islam laïque (islamlaïque.canalblog.com)
[5]  Paru sous le titre «Les versets pour la laïcité sont dans le Coran» ou «Les versets de la laïcité dans le Coran», notamment dans le Forum musulman pour un islam laïque (www.islamlaique.canalblog.com), ou dans Le portail de la communauté Musulmane (www.Mejliss.com).
[6]  Vérification de ces trois textes par le critique littéraire, écrivain et traducteur du Coran en luxembourgeois Jean-Michel Treinen.
[7]  Laïcité confirmée 4 siècles plus tard justement en pays berbère, à deux pas de la Tunisie. Dans «Philosophie politique et théologie au Moyen-Âge», Cyrille Michon, professeur de philosophie à l’Université de Nantes, rappelle que, selon St. Augustin, évêque (berbère) d’Hippone et Docteur de l’église catholique (354-430), «... si "le salut éternel incombe à l’homme en tant qu’individu", le "bonheur humain" (terrestre) incombe à l’homme en tant que genre, "collectivement".  Dès lors, la théorie augustinienne (...) appelle (...)"une sortie de la religion hors du champ public", fondement de la séparation entre l’Église et l’État».   
[8]  Je dis bien sectaires, car ceux qui se réclament d’une religion sans en respecter les principes les plus fondamentaux sont au mieux des opportunistes hypocrites, au pire des obscurantistes sectaires.  

8 commentaires:

gmc a dit…

"En effet,si des progrès ont été réalisés en «Occident» sur le chemin de la laïcité et des droits de l’homme....

une vraie rigolade, ce genre de postulat^^; l'occident n'a rien appris depuis les grecs et le terme "droits" n'est, d'un côté, qu'un néologisme remplaçant le terme "privilège" et, de l'autre côté, qu'un outil au service de l'idéologie qui règne ici en maître sans dire son nom : le profit.

"En Europe et en Amérique on est donc encore loin d’une laïcité complète"

laïcité: nouveau style de religion qui tente de concilier une vague idéologie "humaniste" avec la soumission absolue au dogme du profit^^

et, giulio, au hit-parade des pogroms et autres exterminations de masse toutes époques confondues, en termes de "résultats", le podium est constitué uniquement de régimes dits "laïcs" ou non-religieux:

1) l'occident actuel
2) le stalinisme
3) le nazisme

inutile de se gargariser de voeux pieux, on va faire mieux, les records sont fait pour être battus, n'est-ce-pas?^^

giulio a dit…

Gilles Marie, mon cher cousin es idées, ce n'est ni en essayant d'arrêter de face un taureau lancé à 40 km/h ni en radicalisant son discours que l'on parviendra jamais à arrêter l'influence des extrémistes nuisibles.

Des progrès ont été réalisés indéniablement depuis qu'on n'ostracise ou condamne à mort pour impiété (grecs), crucifie pour irréligiosité (romains), brûle pour hérésie (Chrétiens), domine cléricalement tout l'enseignement, etc...

La laïcité est pour l'heure le seul vocable disponible pour se distancer des intégrismes-fondamentalismes-obscurantismes-sectarismes religieux tout en respectant le libre arbitre de chacun de croire en quelque Mandarum, Babarum, ou saint créationnistaurom, sans nuire à autrui.

De plus, la laïcité n'est point responsable de ses perversions ou accompagnements postfrancorevolutionnaires que le marxisme ne l'est du stalinisme.

1. tu viens de dire que l'occident actuel n'est pas laïc. Faudrait savoir!

2. stalinisme et nazisme étaient des religions respectivement athée
et paléogermanique. Ne pas confondre religion et foi en une divinité, dont la religion n'est que la codification terrestre. Certains des plus grands mystiques (notamment soufis) ont été parfaitement irréligieux, voire antiréligieux, comme Aboul Alaa Al Maari qui écrivit «Coran, Torah, Évangiles… à chaque génération ses mensonges que l’on s’empresse de croire et de consigner» et «Réveillez-vous, réveillez-vous, ô égarés! Vos religions sont subterfuges des anciens».

gmc a dit…

cher giulio,

tu as déjà vu un pendule, que se passe-t-il quand on exerce une force sur un côté du pendule? une force opposée de même nature se déclenche au même moment, ramenant le pendule à l'équilibre...donc, vraiment aucun souci à se faire, inutile de pousser pour rien^^

dans la laïcité, ce qui est le plus "amusant", c'est qu'aucune de ses chapelles (qu'on appelle "courants" pour éviter de faire trop religieux) ne se prononce sur la question du profit sous toutes ses formes^^; partant de là, aucun risque que cela débouche sur quelque chose de concret.
tu remarqueras que la seule chose connue qui puisse faire trébucher le crédo ultralibéral à l'oeuvre en occident, c'est une religion...d'où les discours antireligieux qu'on attise de toute part...contrairement aux explications fournies à l'appui de ces beaux discours.
je n'ai pas dit que l'occident n'était pas laïc, la déchristianisation ayant commencé il y a déjà un peu plus de deux siècles, je suis un peu au courant quand même (c'est l'idée même de progrès supposé qui m'amuse).
il parait qu'une part de mon écriture ressemble a al maari, dont je sais gré à jalel de me l'avoir fait découvrir (même si je lui préfère - peut-on préférer quand tout est égal?^^ - rumi ou hallaj).
le subterfuge ne s'arrête pas à la porte des églises, mosquées ou synagogues, "all the world's a stage, and all the men and women merely players"
il est toujours préférable pour l'acteur de reconnaître son costume et d'éviter de se prendre pour son personnage.^^

giulio a dit…

D'accord avec (presque) tout ce que tu écris, gmc. Difficile de trouver deux personnes plus accordables que nous. Ce qui nous différencie essentiellement – en fait, rien d'essentiel – c'est la méthode. Quand j'écris un article "à thèse", je fais largement (non entièrement) abstraction de mes sentiments, sympathies, affinités, choix personnels. Dans de nombreux autres articles j'ai déjà stigmatisé le capitalisme et le néolibéralisme comme étant l’un des grands maux des 20ème et 21ème siècle et tout aussi souvent exprimé ma compréhension, commisération et tolérance pour ceux que l’absence d’éducation, la labilité spirituelle, la misère ou l’infortune poussent ou/et réduisent à se tourner vers la religion, que Karl Marx, loin de la diaboliser (comme les soviétiques et autres qui placèrent le manche avant la cognée) comprenait comme inévitable tant que les conditions de sa disparition ne seraient pas remplies. Souviens-toi : «La détresse religieuse est pour une part l’expression d’une vraie détresse et pour une autre la protestation contre cette détresse réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur (...) Elle est l’opium du peuple». Mais cela ne m’empêche pas d’en vouloir aux endoctrineurs, aux faux prophètes, à ceux qui profitent du désarroi spirituel et de l’indigence matérielle des hommes pour placer leur drogue. Il est toutefois évident, Gilles Marie, qu’en m’adressant aux Tunisiens en particulier et aux Arabes en général dans le cadre de leur printemps, il est hors de question que j’en profite pour prêcher dans les conditions présentes un socialisme réel, qui a raté dans les années cinquante/soixante la chance de s’implanter au Machrek et au Maghreb (nous savons bien comment). Le seul terreau valable pour l’établissement du socialisme est la démocratie laïque (même libérale) et c’est celle-là qu’il faut instaurer prioritairement partout où c’est possible. Et pour l’heure, le plus grand adversaire de cette jeune et douloureuse démocratisation, c’est, une fois la dictature écartée, la prise de pouvoir et même une domination partielle des religieux en politique.

gmc a dit…

power to the people, comme ils prétendent aux usa^^... pourquoi pas, on peut toujours y croire en tant qu'hallucination collective, un autre style d'opium en quelque sorte... non, faut faire comme les romains des derniers temps de l'empire, attendre les invasions barbares^^ (qui ne manqueront pas d'advenir un jour ou l'autre, ça rafraichit les neurones grave, ce genre de happening^^)
et quand je te dis ça, giulio, ya pas l'ombre d'un sentiment quelconque, c'est le résultat logique de la dissection^^, de la pure observation organique

giulio a dit…

Invasions barbares ? Kekseksa, Gilles Marie ? Un quasi-pléonasme. In-vadere : aller en/dans. Tout le monde est, a été, sera l’envahisseur (l’étranger) de/chez quelqu’un d’autre… Il n’y a pas de peuple sédentaire qui n’ait été migrant. Phénomène naturel durant des millions d’années, cela a commencé à se gâter il y a au moins 12000 ans, lorsque les premières sociétés agricoles, sédentaires, citadines ont commencé à développer le syndrome de la forteresse assiégée. Pourtant, ça a continué depuis et tout le monde a à un moment ou à un autre migré ailleurs, posant aux Jean-Marie et Marine The Plume et autres malheureux paranos devant le problème défini par Desproges, que pour eux “Il y a trop d'étrangers dans le monde”. Fichtre ! 7 milliards d’étrangers ; comme faire pour les renvoyer chez eux ? Le fait est que nous sommes tous l’étranger, le barbare et d’autre part (ou en même temps : anciens romains, colonialistes, yankees, etc.), le donneur de leçons de quelqu’un d’autre. Invasions barbares ? À la bonne heure ! Que tout le monde envahisse* tout le monde et le monde ne s’en portera peut-être que mieux !

* Envahir : l’Académie devrait supprimer ce mot et le remplacer par cet "envader" (anglais: invade, italien/latin invadere) auquel la vox galloromanica a ajouté au fil du temps un suffixe qui rappelle trop «haïr» et «ire» (colère).

gmc a dit…

une chanson tendre -l'ambiance reflète assez bien la situation - sur le sujet, écrite en 2004 par Asian Dub Foundation, groupe anglo-pakistanais (je te joins les paroles plus bas).

http://youtu.be/eMXKt99W61A

une autre des mêmes avec un chanteur français (texte plutôt sympa et ambiance plus cool^^)

http://youtu.be/DnIfGLbXgXc


Keep bangin' on the wall
Keep bangin' on the wall
OF FORTRESS EUROPE!
2022 -A new European order
Robot guards patrolling the border
Cybernetic dogs are getting closer and closer
Armoured cars and immigration officers
A burning village in Kosovo
You bombed it out now you're telling us go home
Machine guns strut on the cliffs of Dover
Heads down people look out! we're going over
Burnin up! can we survive re-entry
Past the mines and the cybernetic sentries
Safe european homes built on wars
You don't like the effect don't produce the cause
The chip is in your head not on my shoulder
Total control just around the corner
Open up the floodgates Time's nearly up
Keep banging on the wall of Fortress Europe
Keep banging
Keep banging on the wall of Fortress Europe
We got a right , know the situation
We're the children of globalisation
No borders only true connection
Light the fuse of the insurrection
This generation has no nation
Grass roots pressure the only solution
We're sitting tight
Cos assylum is a right
Put an end to this confusion
Dis is a 21st century Exodus
Dis is a 21st century Exodus
Burnin' up can we survive re-entry
Past the landmines and cybernetic sentries
Plane, train, car , ferry boat or bus
The future is bleeding coming back at us
The chip is in your head not on my shoulder
Total control around the corner
Open up the floodgates Time's nearly up
Keep banging on the wall of Fortress Europe
Keep banging
Keep banging on the wall of Fortress Europe
Dis is a 21st century Exodus
Dis is a 21st century Exodus
They got a right - listen not to de scaremonger
Who doesn't run when they're feel the hunger
From where to what to when to here to there
People caught up in red tape nightmare
Break out of the detention centres
Cut the wires and tear up the vouchers
People get ready it's time to wake up
Tear down the walls of Fortress Europe

giulio a dit…

Belle chanson pour cette terre où l'on n'a jamais construit autant de murs depuis qu'est tombé LE mur!