dimanche 10 juin 2012

Réouverture du musée archéologique de Sousse

En Tunisie, l'actualité est aussi culturelle avec la réouverture du musée archéologique de Sousse, après des travaux de réaménagement et d'extension qui ont duré quatre ans.

11 commentaires:

Djawhar a dit…

Une belle gorgone quand même ! Mais au fait, je pense qu’il y a la beauté parfaite, mais la laideur parfaite n’existe pas.

Je me réjouis de la réouverture du beau musée archéologique de Sousse. L’art triomphera toujours de la laideur du monde.

Jalel El Gharbi a dit…

Djawhar, dans peu de temps prendront fin les travaux du musée du Bardo.
Ce que j'ai pu voir m'a enchanté. Quand tout sera terminé, ce sera une pure merveille.

Djawhar a dit…

J’apprends qu’il rassemble l’une des plus belles et des plus grandes collections de mosaïques romaines du monde et ca ne m’étonne pas puisque en Tunisie, la mosaïque est chez elle. Si elle est née dans la ville mythique de Gilgamesh, elle a connu son perfectionnement et sa finesse dans la belle cité de Didon, et cela me réjouis au plus haut degré.
Il comprend, m’enseigne-t-on également - et cela me ravit infiniment-,la plus grande partie du manuscrit du "Coran bleu de Kairouan"المصحف الأزرق (une autre partie est conservée précieusement au musée national d'art islamique de Raqqada), exécuté au moyen de la technique complexe et coûteuse de la chrysographie, ce qui en fait une œuvre unique . Une cinquantaine de pages de cette perle rare de l'art musulman se trouvent dans des collections privées et dans quelques grands musées du monde comme "Le Metropolitan Museum of Art" et "le Brooklyn Museum" de New York et dans "le musée d'art" du comté de Los Angeles.
Et puis tout le reste qui m’émerveillera sans doute puisque vous reconnaissez, cher ami, que ce sera une pure merveille.

Djawhar a dit…

cela me réjouit ( correction).

Jalel El Gharbi a dit…

Djawhar, il faudrait que le musée de Raqada récupère toutes les pages du Coran bleu qui ont atterri on ne sait trop comment dans ces musées et dans d'autres encore

giulio a dit…

Qu'est-ce que la beauté parfaite, Djawhar ? Quelque chose qui est sans faute ? Le zéro peut-être ? Ou le point ? La beauté ne serait-elle pas relative, voire subjective et propre à chaque espèce ou ordre de choses, car aucune comparaison ne peut être établie entre une émeraude et un pur-sang. Et la beauté humaine ? Vaste question. Pourquoi trouvons nous une gazelle femelle plus belle qu’une guenon de gorille, pourtant bien plus proche (quoique encore assez éloignée, j’en conviens) des canons humains de la beauté ? Et qui a décidé de ces canons ? Phidias ? Michel-ange ? Et qu’eussent dit ces deux-là de la venus hottentote ? Et que pense un pygmée de l’hercule Farnese ? Certes, tu auras, en fidèle disciple de Platon, beau jeu de te référer à une idée supérieure, abstraite et sublime de la beauté, à laquelle toute beauté participerait ; mais le concept même devient dès lors tellement flou que la perfection qu’il pourrait définir ne saurait qu’être immatérielle, comme, justement, quelque chose de géométrique sans faute aucune : point, ligne, cercle ou sphère ; le fait restant, que dans monde terrestre, qu’il soit géologique, animal ou végétal, la perfection n’existe pas, donc pas la beauté parfaite non plus.

Au mieux pouvons édicter un certains nombre de règles, de proportions pour la définir. Dans quel cas – et c’est là que cela devient intéressant – la laideur serait ce qui s’en écarte le plus. Mais ne sont-ce pas justement de légers écarts de ce canon (nécessairement arbitraire) qui font la vraie beauté ? Rien n’est en fin de compte plus fade que certaines femmes ou hommes modèles quasi-parfaits et comme clonés sur un certain type déclaré idéal par la mode…

Quant à notre Gorgone, je suis sûr que la majorité des connaisseurs dans ou hors du musée de Sousse la trouvent splendide et que certains riches hurluberlus donneraient des fortunes pour l’avoir dans leur collection privée. Oui, tout est relatif et, comme l’écrivit Pirandello, « À chacun sa vérité ! »

Halagu a dit…

Jalel,
Je pense à la statue du grand Bouddha de la vallée de Bâmiyân, détruite en 2001 par des talibans; je pense aux peintures exposées au Palais Abdellia à La Marsa , détruites lundi dernier par des salafistes...et je me dis, il faut espérer que les mêmes individus ne trouveront pas les mosaïques et les statues romaines anti-islamiques. J'en tremble!
Amitiés.

giulio a dit…

Et qu'attendre d'autre, Halagu, de ces suppôts des ténèbres, qui prêchent et prônent la mutilation et la lapidation des femmes et pour qui toute beauté est synonyme de cette vie qu'ils haïssent ?

Jalel El Gharbi a dit…

Chers amis, il n'y a rien de bon à attendre de ces mécréants, mais les choses me semblent plus complexes qu'il n'y paraît.
Je tiens pourtant à vous rassurer Halagu. Ils ne passeront pas.
Amitiés

Halagu a dit…

''no pasaran'', à Verdun ou en Espagne, ce slogan a toujours joué la malchance. Mais comme votre optimisme est plus... rationnel que celui des militaires de Verdun et d'Espagne, je suis tenté de vous suivre. Mais avec Giulio...s'il veut bien!

giulio a dit…

Hélas, chers Halagu et Jalel, je crains qu'il ne nous faille bien plus que le louable mais malchanceux cri "no pasaran" pour empêcher les iconoclastes et autres anti-vie de s'emparer de la Tunisie, où la solidarité de leurs opposants fait dramatiquement défaut. Aujourd'hui les artistes, hier les profs, avant-hier journalistes, d’autres fois les étudiants et qui sais-je encore protestent en ordre dispersé chaque fois que leur "corporation" est atteinte, permettant au gouvernement (encore) modéré, mais pro-salafiste (il s'est enfin dévoilé) de les attaquer un par un et de les abattre comme à un stand de tir aux pipes.

Tenez, voilà un exemple d’action ciblée, partie d’une plan d’ensemble savamment concerté du gouvernement, ainsi que la pauvre réaction isolée à laquelle son réduits les intéressés : http://nawaat.org/portail/2012/06/18/27-artistes-tunisiens-ont-recu-des-menaces-de-mort/. Comme dans tous les cas précédents (on dépasse déjà sans doute de la centaine) où restent tous les autres progressistes ? Ils devraient être des millions (artistes, écrivains, chanteurs, cinéastes, etc., mais aussi leurs admirateurs, lecteurs, spectateurs etc.- Après tout, les premiers travaillent pour le plaisir et l’enrichissement culturel des seconds, non ?) au lieu d’être quelques dizaines, parfois quelques centaines, à ses sentir impliqués.

Hélas, tant que ce n’est pas notre tour, on la ferme… comme le rappela Martin Niemöller, pasteur allemand protestant interné par les nazis au camp de concentration de Sachsenhausen puis à Dachau, qui, après sa libération en 1945, eut ces mots devenus célèbres :

« Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les Juifs, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas Juif.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas catholique.
Et lorsqu’ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour protester. »