Qui soutient, qui dirige ces salafistes? C'est bien la question. Ce sont pourtant les mêmes que l'on retrouve en train de se battre en Syrie, avec l'aide de l'Occident. Cet Occident qui à première vue préférerait voir un parti religieux au pouvoir dans ce pays, fût-il extrémiste, plutôt que de laisser Assad soutenir le Hezbollah contre Israël. Alors la situation s'est-elle retournée de manière inattendue contre les USA? Ou bien l'Arabie et le Qatar jouent-ils leur propre jeu en tentant d'imposer le wahhabisme partout dans le monde musulman ?
Jalel, je sais que vous défendez souvent les EU, mais je me demande jusqu'à quel point leur but n'est pas d'imposer ces partis religieux archaïques et conservateurs, qui replongeraient les pays arabes dans une sorte de Moyen-Age d'un autre temps. Plutôt que de faire la guerre contre eux, on les mettrait au pouvoir et le résultat serait le même : les pays concernés n'auraient plus aucune envergure politique ou économique. On arriverait au même chaos qu'en Irak, mais à moindre frais. Dans cette hypothèse, l'histoire des ambassades serait un retournement de situation inattendu et imprévu.
Il faut dire aussi que les EU sont en pleine campagne électorale... Et si Israël attisait discrètement les salafistes pour que les EU se sentent menacés (comme le 11.09.2001)et ripostent?
Feuilly : votre lecture des faits est plausible. Les salafistes n'agissent que dans l'intérêt de RG étangers. C'est certain. Juste ceci : je défends les USA pour deux raisons : 1 le soutien qu'ils ont toujours apporté à la Tunisie (d'abord pour le mouvement national puis pour l'édification d'une économie nationale) 2 Parce que je m'oppose à ce discours antiaméricain qui cache une vision manichéenne du monde et même une xénophobie radicale
Point de xénophobie chez moi, mais disons qu'en tant qu'Européen je me trouve d'office dans le camp américain et souvent leur politique étrangère ne me plait pas. Je me donne donc le droit de le dire, d'autant plus qu'ils se battent surtout pour défendre le capiatlisme au détriment des plus pauvres (que ceux-ci soient américains, européens ou arabes). Derrière ma critique de l'Amérique se cache donc surtout une critique du "Capital".
Les Tunisiens n'ont sans doute aucun grief à l'égard des Américains, mais je ne sais pas ce qu'en pensent les Afghans, les Irakiens, les Syriens et les Libyens.
Oui, Feuily, Jalel, mes amis, l'un des plus grand défauts de l'homme, faute vieille sans doute comme les premiers clans, familles, tribus, c'est la généralisation dans la stigmatisation des autres, aujourd’hui nations, religions, cultures, etc.. Comme si les occidentaux, les orientaux, les américains, les arabes, les européens, les chrétiens, le musulmans, les chinois, étaient des unités monolithiques, lorsqu'ils ne sont qu'ensembles hétérogènes constitués d'innombrables singularités. De grands malheurs sont toujours venus de la capacité de certains individus dominants à exploiter cette tendance et à mobiliser, voire à fanatiser, nombre d'individus, pas plus mauvais au départ que les autres, et à les regrouper par la peur et dans la haine contre d’autres groupes, y compris les individus qu’ils déclarent les composer, désignés comme nuisibles à leurs suiveurs.
Les Salafistes, par exemple, qui se voient des ennemis partout (c.à.d. tous ceux qui ne pensent/agissent pas comme eux), n'ont guère de mal à s’en trouver, des ennemis: tous sont perçus par eux plus ou moins comme tels, à commencer par leurs propres femmes, suivies de 95% des musulmans et de 100% des non musulmans. Ce qui est triste (et probablement incurable), c'est de voir combien de gens "normaux" sont disposés à leur emboîter le pas, comme p.ex. il y a peu les allemands à Hitler. Mais ceux-là ne chantaient point la démocratie. Lorsque aujourd’hui, cette explosion de violence semble démontrer qu'une majorité des musulmans, même non extrémistes, des couches populaires, non rien compris à cette démocratie pour laquelle ils se sont battus.
Personnellement et quoique j'aie peu de sympathie pour la démocratie néolibérale occidentale en général et des USA en particulier, je dois convenir que l'un de ses quelques bons côtés est la liberté d'expression et la séparation des pouvoirs. La présidence américaine, (ergo les autorités américaines) n'a à priori aucun pouvoir pour interdire la parution d'un livre ou d'un film (seule la justice le peut… post partum). Pourquoi s'en prendre à elle ou à ses fonctionnaires? Il est vrai que je n’ose pas en penser autant de la C.I.A. et du complexe militaro-industriel qui la commande, un noeud de vipères, dont il ne m’étonnerait pas qu’il soit, comme dans l’affaire Kennedy, à l’origine de cette débile provocation. Le fait est qu’une majorité des américains la condamnent, tout comme une majorité des Français le caricatures de Charlie Hebdo. S'il y a eu offense ou insulte grave, individuelle ou collective, il y a des tribunaux pour cela, des procès, d'éventuelles condamnations au pénal, ainsi que des dommages et intérêts au civil. Faudrait savoir ce qu'on veut à la fin ! La démocratie ou la dictature ?
j'ai vécu et travaillé dès le début des années soixante-dix, longtemps avec des Allemands. C'étaient dans leur grande majorité, des gens bien, sympathiques, ouverts, amicaux, très hospitaliers, corrects en affaires, pas xénophobes pour un sou. Et les récits de journalistes et écrivains américains ou français du 19ème et de la première moitié du vingtième siècle ne disent pas autre chose.
Pourtant, la majorité d'entre eux ont soutenu Hitler, ont approuvé sa politique de conquête et trouvé tout au moins commode de fermer les yeux sur les camps de la mort.
En Yougoslavie on a connu, toutes proportions gardées, un phénomène semblable. Des pères de famille aimables, hospitaliers, sympas aux étrangers, devenir des massacreurs, violeurs et tortionnaires.
7 commentaires:
Point de vue très pertinent, merci.
Qui soutient, qui dirige ces salafistes? C'est bien la question.
Ce sont pourtant les mêmes que l'on retrouve en train de se battre en Syrie, avec l'aide de l'Occident. Cet Occident qui à première vue préférerait voir un parti religieux au pouvoir dans ce pays, fût-il extrémiste, plutôt que de laisser Assad soutenir le Hezbollah contre Israël.
Alors la situation s'est-elle retournée de manière inattendue contre les USA? Ou bien l'Arabie et le Qatar jouent-ils leur propre jeu en tentant d'imposer le wahhabisme partout dans le monde musulman ?
Jalel, je sais que vous défendez souvent les EU, mais je me demande jusqu'à quel point leur but n'est pas d'imposer ces partis religieux archaïques et conservateurs, qui replongeraient les pays arabes dans une sorte de Moyen-Age d'un autre temps. Plutôt que de faire la guerre contre eux, on les mettrait au pouvoir et le résultat serait le même : les pays concernés n'auraient plus aucune envergure politique ou économique. On arriverait au même chaos qu'en Irak, mais à moindre frais. Dans cette hypothèse, l'histoire des ambassades serait un retournement de situation inattendu et imprévu.
Il faut dire aussi que les EU sont en pleine campagne électorale... Et si Israël attisait discrètement les salafistes pour que les EU se sentent menacés (comme le 11.09.2001)et ripostent?
Feuilly : votre lecture des faits est plausible. Les salafistes n'agissent que dans l'intérêt de RG étangers. C'est certain.
Juste ceci : je défends les USA pour deux raisons : 1 le soutien qu'ils ont toujours apporté à la Tunisie (d'abord pour le mouvement national puis pour l'édification d'une économie nationale) 2 Parce que je m'oppose à ce discours antiaméricain qui cache une vision manichéenne du monde et même une xénophobie radicale
Point de xénophobie chez moi, mais disons qu'en tant qu'Européen je me trouve d'office dans le camp américain et souvent leur politique étrangère ne me plait pas. Je me donne donc le droit de le dire, d'autant plus qu'ils se battent surtout pour défendre le capiatlisme au détriment des plus pauvres (que ceux-ci soient américains, européens ou arabes). Derrière ma critique de l'Amérique se cache donc surtout une critique du "Capital".
Les Tunisiens n'ont sans doute aucun grief à l'égard des Américains, mais je ne sais pas ce qu'en pensent les Afghans, les Irakiens, les Syriens et les Libyens.
Feuilly, ce n'est évidemment pas à vous que je pensais en parlant de xénophobie
Amitiés
Oui, Feuily, Jalel, mes amis, l'un des plus grand défauts de l'homme, faute vieille sans doute comme les premiers clans, familles, tribus, c'est la généralisation dans la stigmatisation des autres, aujourd’hui nations, religions, cultures, etc.. Comme si les occidentaux, les orientaux, les américains, les arabes, les européens, les chrétiens, le musulmans, les chinois, étaient des unités monolithiques, lorsqu'ils ne sont qu'ensembles hétérogènes constitués d'innombrables singularités. De grands malheurs sont toujours venus de la capacité de certains individus dominants à exploiter cette tendance et à mobiliser, voire à fanatiser, nombre d'individus, pas plus mauvais au départ que les autres, et à les regrouper par la peur et dans la haine contre d’autres groupes, y compris les individus qu’ils déclarent les composer, désignés comme nuisibles à leurs suiveurs.
Les Salafistes, par exemple, qui se voient des ennemis partout (c.à.d. tous ceux qui ne pensent/agissent pas comme eux), n'ont guère de mal à s’en trouver, des ennemis: tous sont perçus par eux plus ou moins comme tels, à commencer par leurs propres femmes, suivies de 95% des musulmans et de 100% des non musulmans. Ce qui est triste (et probablement incurable), c'est de voir combien de gens "normaux" sont disposés à leur emboîter le pas, comme p.ex. il y a peu les allemands à Hitler. Mais ceux-là ne chantaient point la démocratie. Lorsque aujourd’hui, cette explosion de violence semble démontrer qu'une majorité des musulmans, même non extrémistes, des couches populaires, non rien compris à cette démocratie pour laquelle ils se sont battus.
Personnellement et quoique j'aie peu de sympathie pour la démocratie néolibérale occidentale en général et des USA en particulier, je dois convenir que l'un de ses quelques bons côtés est la liberté d'expression et la séparation des pouvoirs. La présidence américaine, (ergo les autorités américaines) n'a à priori aucun pouvoir pour interdire la parution d'un livre ou d'un film (seule la justice le peut… post partum). Pourquoi s'en prendre à elle ou à ses fonctionnaires? Il est vrai que je n’ose pas en penser autant de la C.I.A. et du complexe militaro-industriel qui la commande, un noeud de vipères, dont il ne m’étonnerait pas qu’il soit, comme dans l’affaire Kennedy, à l’origine de cette débile provocation. Le fait est qu’une majorité des américains la condamnent, tout comme une majorité des Français le caricatures de Charlie Hebdo. S'il y a eu offense ou insulte grave, individuelle ou collective, il y a des tribunaux pour cela, des procès, d'éventuelles condamnations au pénal, ainsi que des dommages et intérêts au civil. Faudrait savoir ce qu'on veut à la fin ! La démocratie ou la dictature ?
P A R A D O X E ?
j'ai vécu et travaillé dès le début des années soixante-dix, longtemps avec des Allemands. C'étaient dans leur grande majorité, des gens bien, sympathiques, ouverts, amicaux, très hospitaliers, corrects en affaires, pas xénophobes pour un sou. Et les récits de journalistes et écrivains américains ou français du 19ème et de la première moitié du vingtième siècle ne disent pas autre chose.
Pourtant, la majorité d'entre eux ont soutenu Hitler, ont approuvé sa politique de conquête et trouvé tout au moins commode de fermer les yeux sur les camps de la mort.
En Yougoslavie on a connu, toutes proportions gardées, un phénomène semblable. Des pères de famille aimables, hospitaliers, sympas aux étrangers, devenir des massacreurs, violeurs et tortionnaires.
Qu'est-ce qu'est l'homme ?
P A R A D O X E
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