Voici comment notre amie Christiane Parrat a salué la consécration de Abdellatif Kechiche :
Abdellatif Kechiche cet acteur autrefois confiné dans de petits rôles, d'origine
modeste, qui est passé derrière la caméra, devenant un grand directeur d'acteurs
et un réalisateur important du cinéma français dans ses trois premiers films : «
La Faute à Voltaire », « L’Esquive » et « La Graine et le mulet ». Il fait
exploser la vie à l’écran avec beaucoup d'humanité. Un Lion d’or de la meilleure
première œuvre à Venise pour « La Faute à Voltaire » (2000), cinq Césars (dont
le meilleur film français de l’année 2005) pour les deux autres films. Deux
fois, ses œuvres ont permis aux jeunes actrices principales de décrocher le
César du meilleur espoir féminin (Sarah Forestier pour « L’Esquive » et Hafsia
Herzi pour « La Graine et le mulet »), cette année Adèle Exarchopoulos (nouveau
talent ?) Il faudra patienter jusqu'en octobre pour découvrir ce film. Lui, il
reste humble et solitaire. (Un défaut peut-être : la longueur excessive de ces
films...)
Quant à Béatrice Bejo (palme d'or de la meilleure actrice) et Tahar
Rahim, ils sont époustouflants de vérité dans ce beau film d'Asghar Farhadi que
j'ai vu hier, "Le passé".
Un autre très grand film qui sort cette semaine (vu
avant-hier) "La grande Bellezza" de P. Sorrentino avec cet acteur si fin, Toni
Servillo. Celui-ci, je ne suis pas prête à l'oublier.
Ah, ce bonheur du
cinéma !
8 commentaires:
Joie de cette amitié qui traverse la Méditerranée !
Allez voir ce superbe billet sur un blog que je ne connaissais pas, mis en lien par P.Assouline sur son blog.
http://larepubliqueducinema.com/
Merci, chère Christiane.
Le public tunisien aura-t-il la chance de voir ''La Vie d'Adèle''? Vu le sujet traité dans ce film, il est fort probable qu'il sera censuré! Pourtant dans son discours, Abdellatif Kechiche a rendu hommage à ''la jeunesse tunisienne qui a fait la révolution, qui aspire à vivre librement, s'exprimer librement et aimer librement''. Selon le Larousse, le verbe ''aspirer'' veut dire ''Être porté à faire quelque chose par un désir profond.''
Halagu, ce film ne manquera pas de scandaliser ceux qui n'ont jamais mis les pieds dans un ciné, qui n'y mettront jamais les pieds
Vous avez tout à fait raison, mais ces gens là sont bien organisé et bien efficaces. La salle de cinéma de Tunis où le film Laïcité Inch’Allah ! ainsi que la réalisatrice Nadia El-Fani se souviennent encore de la vague d'intolérance et de la haine dont ils étaient l'objet. Le directeur de la chaîne de télévision tunisienne qui a projeté le film d'animation franco-iranien Persepolis (primé aussi au festival de Cannes) se souvient encore de la violence et des procès qui ont suivi la diffusion du film. Aujourd’hui, il y a pire : c'est l'autocensure qui fait loi et la culture qui était souffrante agonise... J’exagère ?
J'ai envie, très envie, de le croire!
Il ne suffit pas de le croire ou de l’espérer, Halagu. À partir d’un état immobile, aucun mouvement ne se fait sans impulsion (action). C’est une loi physique. Or, pour l’heure, les seuls qui agissent énergiquement sur les masses inertes, incultes, voire indifférentes, sont les salafistes et leurs acolytes.
Ainsi que je le disais dans le 2ème § de mon commentaire au précédent billet de Jalel, le défi qui est lancé aux Tunisiens épris de liberté en général, ainsi qu’aux intellectuels (affirmés ou étudiants) en particulier, c’est de ne plus se contenter de prêcher aux convertis ou à ceux qui demandent à l'être et à pinailler entre eux comme de rabbis talmudistes, mais bien d'agir par la parole argumentée de manière simple directement sur ces masses qui ne le leur demandent pas et auxquelles il faut commencer par inspirer confiance, et qui, autrement, restent livrées aux charlatans ignorants, intégristes et simplistes (donc faciles à comprendre, eux, par les moins éduqués), qui affirment détenir la vérité.
La victoire de la démocratie passe par là et non par des ergotages idéologiques qui intéressent peu le petit peuple. Peu lui importe à son niveau de pauvreté si l’économie et dirigiste, planifié ou libérale, à cette majorité silencieuse qui aura en fin de compte de pouvoir d’élire des dirigeants dignes du nom de démocrates.
Si chaque individu réellement épris de démocratie s’attachait à promouvoir celle-ci et à convaincre individuellement ne fût-ce que 2 ou 3 personnes ignorantes ou indifférentes, la bataille de la liberté pourrait être gagnée.
Chers amis, il n'est pas facile d'y voir clair. On pourrait avancer également que la culture est devenue le seul rempart, la seule valeur pour quelques uns, de plus en plus nombreux comme en témoigne tous ces jeunes qui descendent en ville pour lire. Cela ne s'est jamais vu nulle part, et c'est revigorant, Halagu...
C'est ce que nous faisons cher Giulio. Nous ne faisons rien d'autre
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