mardi 17 septembre 2013

Poème de Christian Garaud


Ecrire, c'est ajouter si peu que ce soit à la rumeur des mots dans la rumeur du monde. 
C'est essayer de mettre ensemble la parole et le silence, le mot qu'on cherche et la main qui se pose sur le genou. 
C'est répondre comme on peut à la voix qui demande en passant : pourquoi tu es encore vivant ?


Christian Garaud, D'où vient la voix. Editions des Vanneaux

5 commentaires:

giulio a dit…

"pourquoi tu es encore vivant ?", c'est là le poème, cher Jalel ?

Décidément, Garaud m'a tout l'air d'encore plus minimaliser que notre ami Laurent.

christiane a dit…

Quelle belle pensée qui nous paraît familière tant elle colle à nos pensées... et pourtant elle est neuve n'ayant jamais croisé l'encre des mots. Merci.

Quelqu'un a dit…

"Aimer un être, c'est lui dire : toi, tu ne mourras pas." Gabriel Marcel

Quelqu'un a dit…

"Être poète

A qui rêve d’être poète
Dieu donne un tranquille visage
Des mains patientes et sages
Une pensée si inquiète,
Si humble en son repli sur soi
Qu’elle comprend l’âme des bêtes
Et un cœur sans bornes, sans âge,
Où, comme en des grottes profondes,
Toutes les douleurs se répandent."

Maurice Carême

Jawhar a dit…

Et voici une autre définition de "Écrire" par Assia Djebar :

"Longtemps, j’ai cru qu’écrire c’était mourir, mourir lentement. Déplier à tâtons un linceul de sable ou de soie sur ce que l’on a connu piaffant, palpitant. L’éclat de rire- gelé. Le début de sanglot – pétrifié.
Oui, longtemps, parce que, écrivant, je me remémorais, j’ai voulu m’appuyer contre la digue de la mémoire, ou contre son envers de pénombre, pénétrée peu à peu de son froid
Et la vie s’émiette ; et la trace vive se dilue."
(A.Djebar, Vaste est la prison )