Léon Daudet donne à lire cette belle description de l'oeuvre de ce peintre : "Et il peint tant qu'il peut : des jardins abandonnés, des maisons anciennes aux volets fermés depuis des années, pareilles à de vieux secrets que ne personne ne dérangera plus, des étangs d'argent et de soie fanée, où somnellent des reflets d'arbres: des ifs taillés, défilant sous le soleil ou sous la lune, d'un vert profond, abondant, nostalgique, comme l'âme d'une Mauresque exilée et captive à Séville, des champs de fleurs posés par groupes étincelants, dessinant un écrin éparpillé et rangé sur un tapis somptueux. Il peint des rangées d'arbres en architecte, suivant avec délices les lignes et proportions de la pierre qu'ils ombragent et accompagnent. Il délimite et il donne, en délimitant, le sentiment de l'infini. Il va du précis au rêve, de la chaleur à la fraîcheur, du visible d'une allée au mystère de son prolongement. Il a le choix des couleurs glissantes, fuyantes, ardentes à l'oeil, assoupies au souvenir."
2 commentaires:
Peinture d'une incroyable richesse, toute poésie et retenue dans sa découverte de la beauté. Comment se fait-il qu'il soit moins connu que les grands impressionnistes comme, par exemple, son contemporain Monet avec lequel il me semble voir une vraie parenté ?
Cher Giulio,
Je pense que, comparée à l'oeuvre de Monet, celle de Rusinol est inégale. L'allégorie de la poésie est - à mon humble avis - son chef-d'oeuvre
amicalement
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