Chez lui,
c’est propre comme un sou neuf
C’est
oublié comme la tente du chef d’une tribu
Ayant
essaimé comme des plumes. Il y a un tapis de laine
Frisée.
Un dictionnaire vermoulu. Des ouvrages reliés
En hâte.
Des coussins comme brodés avec l’aiguille
Du garçon
de café. Des couteaux affûtés pour égorger
Oiseaux
et sangliers. Une vidéo X.
Des
bouquets de houx correspondant à la rhétorique.
Une
fenêtre ouverte sur la métaphore. Ici,
Turcs et
Grecs s’insultent les uns
Les
autres. Tel est mon passe-temps, celui des
Soldats
veillant sur les frontières de l’humour
Noir.
Ce
voyageur ne voyage pas n’importe comment
Pour lui
le Nord est le Sud, l’Est est l’Ouest
Pour le
mirage. Les vents n’ont pas de valises
La
poussière n’a pas de fonction. C’est comme si cachant
Sa
nostalgie pour quelqu’un d’autre, il ne chantait pas.
Il ne
chante pas quand son ombre pénètre les acacias
Où lorsqu’une
bruine mouille ses cheveux…
4 commentaires:
Traduction magistrale. Bravo !
Il paraît que ce poème (Le Kurde n’a que le vent) a été écrit par Darwich avec certaines images poétiques d’un premier poème écrit par Sélim Barakat sur lui . Ce poète et romancier Kurde de grande renommée, avait, dit-on, hébété le poète palestinien dès son premier poème écrit à l’âge de vingt ans. Darwich, de dix ans son aîné, le considéra dès lors comme celui qui a ressuscité de la manière la plus formidable la langue arabe et dira un peu plus tard qu’il s’est difficilement retenu de tomber sous l’influence du mot extraordinaire de ce génie littéraire.
Merci pour ces précisions, Jawhar
Amitiés
Beau chant sans terre et chemins de friche sur un territoire de vents
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