Le kurde
n’a que le vent
A Sélim Baraket
Quand je
lui rends visite, le Kurde se rappelle son lendemain
Et l'époussette avec son plumeau : « va-t-en
Les
montagnes sont encore les montagnes ». Il prend de la vodka
Afin que
son imagination demeure neutre : « moi
Qui
voyage dans mes métaphores, moi pour qui les brochets terribles
Sont des
frères sots. » Et il secoue les
ombres de son identité : « Mon identité, c’est ma langue. Moi, moi,
Je suis
ma langue. Je suis l’exil dans ma langue.
Mon cœur est
la braise du Kurde sur ses montagnes bleues…
Nicosie
est une marge pour son poème
Comme
toute autre ville. Sur son vélo,
Il a pris
les orientations et il a dit « J’habiterai là où
me conduit la
dernière orientation. C’est ainsi qu’il choisit le vide et qu’il s’endormit.
Il n’a
rêvé de rien depuis que les djinns ont habité ses mots
(Ses mots
sont ses muscles, ses muscles sont pour son violon)
Car les
rêveurs idolâtrent le passé ou alors
Ils soudoient
le portier des lendemains dorés
Je n’ai
ni lendemain ni veille. L’instant présent
Est ma
place blanche.
(Traduction Jalel El Gharbi)
7 commentaires:
Très belle traduction et très beau thème. Les poètes sont au cœur de toute vie, ils sont les êtres les plus clairvoyants qui peuvent nous dire mieux que nous-mêmes. Ils sont plus intimes à nous que nous.
Mais oui. C'est un magnifique poème. "Mon identité, c'est ma langue" : je pourrais dire la même chose....
Merci, Jalel, pour ce moment d'une poésie que, sans vous, je n'aurais pu comprendre.
Merci chères amies
Texte magnifique. "L'instant présent est ma place blanche" sur la page de la vie ?
Oui, Cléanthe, je pense que "place" est mis pour "page".
Amitiés
bonjour
auriez vous le texte en langue et écriture arabe pour
maintenant en exil
le kurde n'a que le vent
merci beaucoup par avance
Nadia
le voici
https://www.arabicnadwah.com/arabpoets/kardy-darwish.htm
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