dimanche 22 mai 2016

En lisant Jacques-Emmanuel Bernard

De son séjour à Jérusalem entre 1992 et 1996, Jacques Emmanuel Bernard ramène un livre Jérusalem, mi-figue, mi-raisin. Un livre à l'humour désabusé, attentif à la différence et empathique. Le livre se termine sur ce passage qui se termine sur un oxymore, la figure la mieux habilitée à dire  cette région du monde :



"Arabesques
Dans le silence vespéral, les hululements de la vallée de Silwann se firent l'écho des muezzins, là-bas à l'orée du désert, lorsque la prière de l'Islam s'épanche sur les vallons de sable et de rocaille, triste et lancinante.
A cause de l'espacement de sa réfraction sur les immenses pentes désertiques qui conduisent à la mer Morte, le scintillement de Jérusalem enguirlandée à ses alentours des lumières des villages arabes, offrait le rare sentiment de sa beauté. Il semblerait que la Voie lactée, voulant profiter de la fraîcheur fugace de l'ombre, à l'heure où les hommes consentaient à s'apaiser enfin, eût quitté les hauteurs du Ciel pour s'ensabler nonchalamment dans l'obscurité lumineuse de la nuit"
Jacques Emmanuel Bernard,  Jérusalem, mi-figue, mi-raisin. Editions l'Aube 2008 (réédition)

1 commentaire:

giulio a dit…

... et, oxymores pour oxymore, la sombre clarté d'un accord d'inconciliabilité.