lundi 16 janvier 2017

Colette, Saveur de la tunisienne.


« J’écris ces lignes au mois de février. C’est le moment où dans les années paisibles nous savourions les tunisiennes, élite des orangeraies. Ovale, un peu vultueuse autour du point de suspension, la tunisienne emplit la bouche d’un suc sans fadeur, d’une acidité adoucie, largement sucrée. Intacte, son écorce exhale un parfum qui rappelle celui de la fleur d’oranger. De décembre à février, c’est la brève saison de nous gorger de tunisiennes.
Comme font les crus très typés qui de bouteille à bouteille marquent une différence, une tunisienne n’est pas tout à fait identique en saveur à une autre tunisienne, et la nuance encourage à ouvrir encore une orange, et encore une, encore une qui sera peut-être la meilleure de toutes… » (Colette, Flore et Pomone)

3 commentaires:

Jawhar a dit…

Allez, j’en mange tout de suite et j’en prends dans mon couffin pour plus tard parce que, ma foi, les "tunisiennes" ne sont pas de n’importe quelle saveur, elles sont divinement délicieuses.
J’en profite aussi pour laisser à côté de ce bel étalage de mots et de fruits, un autre mot sur les oranges d’Algérie bellement peints par Daudet : « Pour bien connaître les oranges, il faut les avoir vues chez elles, aux îles Baléares, en Sardaigne, en Corse, en Algérie, dans l'air bleu doré, l'atmosphère tiède de la Méditerranée. Je me rappelle un petit bois d'orangers, aux portes de Blida; c'est là qu'elles étaient belles ! Dans le feuillage sombre, lustré, vernissé, les fruits avaient l'éclat de verres de couleur, et doraient l'air environnant avec cette auréole de splendeur qui entoure les fleurs éclatantes. »

L’idée de préparer cela en salade, parfumée, comme à la marocaine , d'un sirop léger à l'eau de fleur d'oranger et à la cannelle, en vaut le coup.

Amitiés

Jawhar a dit…


bellement peintes ( pardon !)

Jalel El Gharbi a dit…

un jour je goûterai ces oranges de Blida
amitiés