mardi 15 septembre 2009

A tourist among stangers.


La poésie de Sanford Fraser, poète new-yorkais, choisit des images de la vie pour dire la vie. Elle se saisit de l’instant éphémère pour dire sa soif d’éternité. C’est une poésie qui, comme chez Cummings ou chez ce poète François de Cornière (il y a longtemps que je n’ai plus entendu parler de lui), l’anodin insinue que rien n’est anodin dans la vie. Sanford Fraser happe des images qui, par elles-mêmes disent que le monde est ce qu’il est : chose immonde. Il laisse entendre l’immensité de la solitude. Une solitude quasiment ontologique : nous apparaissons et nous disparaissons seuls.
Cela fait des années que je suis attentivement le cheminement poétique de mon ami Sanford Fraser et je puis dire qu’il dit quelque chose d’essentiel : les réalités sociales sont plutôt l’expression de réalités ontologiques car l’existence nous offre à chaque instant des allégories de l’être, du néant. Il suffit de regarder. Et le dernier recueil en date de Fraser ne pouvait que s’intituler Tourist car ce qui définit le touriste, ce passager, ce passant, c’est qu’il voit. Le touriste : un être du regard qui passe.
Voici le poème qui donne son titre au recueil. Il est remarquer que la fin de ce poème est le titre même de son premier recueil « among stangers I’have known all my life »

Tourist est pulié ici par NYQ Books, 2009 (New York Quarterly Books). amazon.fr/ amazon.com/Barnes & Noble/ Powells' Books.

Tourist
My head,
prayer-bent over a folded map

my eyes, walking
lines

of streets
I don't have time to see

I look up
somewhere lost

among
strangers
I've known
all my life...

Touriste
Ma tête,
inclinée comme en prière

sur une carte pliée
mes yeux marchant

le long des rues
que je n'ai pas le temps de voir

je lève les yeux,
perdu quelque part

parmi
des étrangers
que j'ai connus
toute ma vie.

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