jeudi 23 septembre 2010

Chebbi أبو القاسم الشابي

يا ابــــــــن أمــــــــــــي
خلقت طليقا كطيف النّسيم وحرّاكنورالضّحى في سماه

تغرّد كالطيرأين اندفعت وتشدوبما شاء وحي الإلــه

وتمرح بين ورود الصباح وتنعم بالنور أنّـــــى تــــــراه

وتمشي كما شئت بين المروج وتقطف وردالربى في ربـــاه

كذلك صاغك الله ياابن الوجود وألقتك في الكون هذي الحياة

فمالك ترضى بذلّ القيود وتحنـــــــي لمن كبلوك الجبـــاه

وتسكت في النفس صوت الحياة القوي إذاماتغنى صـــــــداه

وتطبق أجفانك النيّرات عن الفجر والفجرعذب ضيــــــــــاه

وتقنع بالعيش بين الكهوف فأين النشيد وأين الايـــــــــــاه

أتخشى نشيد السماء الجميل أترهب نورالفضا في ضحــاه

ألا انهض وسرفي سبيل الحياة فمن نام لم تنتظره الحياة

ولاتخش مما وراء التلاع فما ثمّ إلا الضحى في صبــــاه

وإلا ربيع الوجود الغرير يطــــرّز بالورد ضافــــي رداه

وإلا أريج الزهور الصباح ورقص الأشعّة بين الميــاه

وإلا حمام المروج الأنيق يغرّد منطلقا في غنــــــــاه

إلى النّور، فالنورعذب جميل إلى النور،فالنورظل الإله

Mon semblable
Chebbi (1909- 1934)

Tu es né pour être libre telle l’ombre du zéphyr
Libre telle la lumière du jour dans le ciel
Pour fredonner tel un oiseau où que tu ailles
Pour déclamer ce que le Ciel t’a inspiré
Pour jouer parmi les roses du matin
Pour jouir de la lumière où que tu la voies
Pour marcher, comme tu l’entends, dans les prairies
Et pour cueillir des fleurs sur les coteaux fleuris

Dieu t’a conçu ainsi ô enfant de l’existence
Ainsi la vie t’a jeté dans cet univers
Pourquoi acceptes-tu donc l’avilissement des chaînes
Pourquoi plies-tu l’échine devant ceux qui t’ont enchaîné ?
Pourquoi étouffes-tu le puissant cri de la vie
Quand l’écho en résonne ?
Pourquoi fermes-tu tes lumineuses paupières devant l’aube
Alors que sa lumière est si douce ?
Pourquoi te contentes-tu de vivre dans les cavernes
Où sont donc tes hymnes et tes élans ?
Craindrais-tu le bel hymne du ciel ?
Redouterais-tu la lumière du ciel en plein jour ?
Allons lève-toi et marche vers la vie
Car la vie n’attend pas quiconque s’endort
Ne crains pas ce qu’il y a par delà les collines
Il n’y a rien que le jour encore grandissant
Rien que le jeune printemps de l’existence
Brodant de fleurs son ample pèlerine
Rien que les belles senteurs des fleurs
Rien que les rayons miroitement à la surface de l’eau
Et rien que les pigeons des prairies
Roucoulant dans l’élan de leur chant
A la lumière ! car la lumière est douce et belle
A la lumière ! car la lumière est l’ombre du Ciel
Traduction de Jalel El Gharbi

vendredi 17 septembre 2010

Sélection du prix Fémina

رواية المهدي أشرشور الكاتب الجزائري والمعنونة الدوري وردت البارحة في قائمة الروايات المرشحة لجائزة من أكبر الجوائز بباريس جائزة فيمينا

Sélection du prix Fémina

Première sélection du Prix Femina. Le jury du prix Fémina qui sera décerné le 2 novembre, vient de publier sa première sélection. On y remarquera surtout le Moineau de El-Mahdi Acherchour publié aux éditions Aden. El-Mahdi Acherchour a déjà publié un roman remaquable Pays d'aucun mal chez le même éditeur.

Nous y reviendrons

Romans français:

- El-Mahdi Acherchour pour "Moineau" (Editions Aden)

- Claude Arnaud pour "Qu’as-tu fait de tes frères ?" (Grasset)

- Virginie Despentes pour "Apocalypse Bébé" (Grasset)

- Philippe Forest pour "Le siècle des nuages" (Gallimard)

- Mikaël Hirsch pour "Le réprouvé" (L’Editeur)

- Michel Houellebecq pour "La Carte et le territoire" (Flammarion)

- Fabienne Jacob pour "Corps" (Buchet Chastel)

- Maylis de Kerangal pour "Naissance d’un pont" (Verticales)

- Patrick Lapeyre pour "La vie est brève et le désir sans fin" (POL)

- Olivia Rosenthal pour "Que font les rennes après Noël ?" (Verticales)

- Violaine Schwartz pour "La tête en arrière" (POL)

- Antoine Volodine pour "Ecrivains" (Seuil)

Romans étrangers:

- Alberto Barrera Tyszka pour "La maladie" (Gallimard) -

Venezuela- Bernardo Cavalho pour "Ta mère" (Metaillé)

- Brésil- Shirley Hazzard pour "La baie de midi" (Gallimard)

- Australie- Michel Heyns pour "Jours d’enfance" (Philippe Rey)

- Afrique du Sud- Henrik B. Nilsson pour "Le faux ami" (Grasset)

- Suède- Audur Ava Olafsdottir pour "Rosa candida" (Zulma)

- Islande- Edna O’Brien pour "Crépuscule irlandais" (Sabine Wespieser)

- Irlande- Sofi Oksanen pour "Purge" (Stock)

- Finlande- Kate O’Riordan pour "Un autre amour" (Joëlle Losfeld)

- Irlande- Hwang Sok

-Yong Shim Chong pour "Fille vendue" (Zulma)

- Corée- Amanda Smyth pour "Black Rock" (Phébus)

- Etats-Unis- Gonçalo M. Tavares pour "Apprendre à prier à l’ère de la technique" (Viviane Hamy)

- Portugal- Maria Velho da Costa pour "Myra" (La Différence) - Portugal

dimanche 12 septembre 2010

تمبكتو-أحمد بابا Tombouctou- Ahmed Baba

خارطة مملكة مالي وبها ملكها الشهير مانسا موسىCarte du royaume de Mali avec un portrait du célèbre roi Mansa Moussa.
إلى إسماعيل ديادي حيدرة مؤرخ

قال أحمد بابا :إذا كان الملح يأتي من الشمال و الذهب من الجنوب و المال من بلاد السكان البيض فان كلام الله و الأشياء المقدسة و الحكايات الجميلة لا توجد إلا في تمبكتو
1627-1556 أحمد بابا –-
مؤرخ و فلكي و فقيه مالي نفاه سلطان المغرب المنصور إلى مراكش لمناوئته لتدخل السلطان في تمبكتو ولكنه سرعان ما أفرج عنه تقديرا لسعة علمه و كان يقال أنه أعلم بني عصره. لا زالت تمبكتو تحتفظ بمؤلفاته إلى اليوم في مركز ثقافي عصري يحمل اسمه. مما طبع له كتاب "نيل الابتهاج بتطريز الديباج" و قد نشرته بطرابلس كلية الدعوة الإسلامية.

Pour Ismael Diadi Haidara Historien

« Si le sel vient du Nord, l’or du Sud et l’argent des pays où vivent les Blancs, la parole de Dieu, les choses sacrées et les beaux contes ne se trouvent qu’à Tombouctou »
Ahmed Baba 1556-1627
Historien, astronome et juriste. Il a été exilé à Marrakech par le sultan marocain Al Mansour parce qu’il s’était farouchement opposé à sa campagne contre le Mali. Mais eu égard à sa science, il n’a été qu’assigné à résidence puis libéré. Il est auteur de nombreux travaux pieusement conservés au centre culturel de Tombouctou qui porte son nom. Un de ses principaux ouvrages a été publié à Tripoli.

mercredi 8 septembre 2010

Sur un vers de Darwich

OEuvre de Gerrit Van Honthorst


التفاحة : عض الشكل بلا عقوبة المعرفة.
. الأجاصة : نهد مثالي التكوين لا يزيد عن راحة اليد ولا ينقص
العنب : نداء السكر أن اعتصرني في فمك أو في الجرار
.التين : انفراج الشفتين بإصبعين لتلقي المعني الآيروسي دفعة واحدة
.التين الشوكي: دفاع العذراء عن كنزها.الكرز: اختصار المسافة بين شهوة العينين وصورة الشفتين.
السفرجل: مشاكسة الأنثى للذكر تترك غصّة في حلق الخائب
الرمان : اختباء الياقوت في التورية

محمود درويش




Poème de Mahmoud Darwich-

-Les pommes : mordre la forme sans le châtiment de la connaissance.
-Les poires : un sein d’une configuration idéale, ni plus petit ni plus grand que la paume d’une main.
-Les raisins : le sucre vous appelant à le presser soit dans votre bouche soit dans les amphores
.-Les figues : les lèvres qu’entrouvrent deux doigts pour recevoir en une seule fois le sens érotique.
-Les figues de barbarie : la vierge défendant son trésor.
-Les cerises : la distance écourtée entre le désir des yeux et l’image des lèvres.
-Les coings : les taquineries d’une femme faisant que l’homme éconduit a la gorge nouée.
-Les grenades : la dissimulation du rubis dans la syllepse.

Dans ce poème s’ouvrant sur des allusions à la genèse conçue ici comme le commencement de la séduction et de l’amour et privilégiant les sens, le dernier vers constitue rhétoriquement une chute. C’est une pointe comme celle qui doit clore le sonnet. Or ici, la chute condense tout (le poème). Elle signifie que les sens valent surtout comme mode de connaissance. La chute est en fait l’acmé du poème, son paroxysme, l’instant où le poème est réflexion sur la poésie.
Notons que le poème est œcuménique. Il pense à la Genèse mais aussi au Coran ou il y fait penser. Il se termine sur une évocation de la grenade, fruit cité dans le Coran. Mais dans le texte il est un autre fruit « cité » dans le Coran « Tine » (figue). Or pour ce dernier fruit, contrairement à l’interprétation communément admise, il ne s’agit pas de fruits (Chouraqui, qui n’est pas à une faute près, n’est pas le seul à traduire ainsi) mais bien d’endroits, de lieux-dits.
Le vers définit la grenade par son faire : elle cache, elle dissimule (« dissimulation » devant être entendu au sens actif de « se dissimuler » et non pas au sens passif d’ « être dissimulé ») ce qui se cache c’est le rubis choisi ici pour sa couleur afin de signifier les grains. Donc, c’est une métonymie au second degré ;
Puisque rubis signifie d’abord couleur du rubis (par ellipse, « couleur de » a été supprimé)
Et par analogie (rapprochement de type métaphorique ) la couleur désigne les grains du fruit.
« Syllepse » : le mot est mis pour désigner l’écorce du fruit, cela qui dissimule, l’apparence. Car tel est le faire de la syllepse arabe. La syllepse arabe est un cas où un terme convoque deux sens dont l’un est écarté, dissimulé et l’autre retenu. Or dans la rhétorique occidentale, la syllepse est cette figure qui convoque simultanément deux sens. Nous traduisons donc « tawria » par « syllepse » faute de mieux. Nous avons pensé à « antanaclase » mais c’est tout autre chose. L’antanaclase répète le mot dans deux sens différents où à chaque fois l’autre sens est exclu. J’aurais tout de même choisi « antanaclase » si ce mot n’avait pas un correspondant exact dans la rhétorique arabe « tardid ».
Le dernier vers, métaphore du fruit, est une définition de la syllepse, c’est-à-dire métonymiquement du poème. Tout poème est une grenade, tout texte est une grenade. Le sens est le rubis. Le sens se mérite : il faut auparavant décortiquer, y accéder avant de savourer de tous ses sens.