vendredi 29 juillet 2011

Philippe Trouvé par Giulio-Enrico Pisani







Le Zeitung Vum Lëtzebuerger Vollek publie ce matin ce compte-rendu de notre ami Giulio-Enrico Pisani :
Philippe Trouvé et ses « Mots d’Elles »

Samedi, le 2 octobre 2010,[1] vous avez pu découvrir dans ces colonnes un exceptionnel peintre poète que ne recensent point les grandes encyclopédies classiques, ce qui n’a rien d’étonnant de nos jours, où la culture dominante décide des renommées.  Mais il en va tout autrement chez nous, la devise de notre journal étant «Mir schreiwen do weider wou di aner ophalen», c'est-à-dire: «Nous continuons à écrire, là où les autres s’arrêtent».  Et cela n’est pas seulement vrai en politique, mais aussi dans la culture, où nos «découvertes» ne se comptent plus.  Vous souvenez-vous, amis lecteurs, de l’excellent site www.philippetrouvepeintrepoete.net/, que Florent Trouvé a consacré à la mémoire et à la reconnaissance de son père Philippe, décédé il y six ans, en pleine munificence créatrice?  Oui?  Non? Peu importe; de toute manière, ce n’est pas pour vous le rappeler que j’écris ces lignes, quoique... ce soit pour moi toujours et encore un véritable bonheur, que de plonger ou replonger dans l’univers pictural et poétique de Philippe Trouvé.  Mon but est cette fois simplement de vous annoncer la parution de «Mots d’Elles»,[2] son dernier livre. 
Eh oui, grâce à l’infatigable enthousiasme de son fils Florent, Philippe Trouvé continue de manifester sa présence sur la scène artistique et littéraire.  Un authentique bijou que ce petit ouvrage dédié à ses modèles et donnant à travers elles la parole (Mots d’Elles) à tous les modèles qu’il a admirées, aimées et anonymement immortalisées!  Anonymement?  Pas vraiment tout de même, car, selon la formule consacrée «Un bonjour à ceux qui se reconnaîtront», il ne fait pas de doute, que maintes jeunes femmes et autres aujourd’hui moins jeunes se retrouveront dans les beautés mi-vêtues, nues, silhouettées ou esquissées qui ont désiré être immortalisées par les pinceaux de l’artiste.  Ce sont elles qui animent aujourd’hui ce charmant flash-back qui, soulevant le voile du passé, rend au présent et nous permet d’approcher, d’apprécier davantage encore, l’œuvre et la personnalité de ce remarquable artiste.    

N’ai-je pas déjà écrit en octobre 2010 mon étonnement, que l’extraordinaire parcours artistique et poétique de Philippe Trouvé ne lui ait pas valu davantage de reconnaissance?  Une célébrité qu’il eût autant mérité sinon plus que bien d’autres?  Mais quelle importance?  La valeur ne se mesure pas à l’aune de la notoriété.  Je pense toutefois, que s’il avait encore la possibilité de joindre sa créativité au concert de ceux qui vivent de la beauté d’aimer et de l’amour du beau, le monde s’en porterait un tout petit peu mieux.  Je vous rappelle que Philippe Trouvé, né à Lisieux le 3 mars 1936 (le même jour que le poète André Laude), mourut à Caen le 2 août 2005.  Il a commencé à peindre très tôt, fréquenta, adolescent, les ateliers de Serge Poliakoff à Paris et de Nicolas de Staël à Antibes et rencontra au début des années soixante à Saint-Paul de Vence Marc Chagall, dont il dira qu’«il m’a appris à peindre le paysage qui habite mon âme».  Directeur de la maison des jeunes d'Epinal en 1963-64, Philippe Trouvé rencontre aussi le peintre et graveur lorrain André Jacquemin,[3] qui viendra à son tour titiller son esprit aussi boulimique de culture que de beauté, affiner son talent et parfaire son dessin.

Mais c’est bien plus tard, en 1995, depuis «La Source» et ses colombages à Coquainvilliers dans le Calvados, que le peintre-poète nous écrit, comme s’il avait veillé lui-même à la mise en musique de ce livre: «Ce n’est pas un poème / ni même des souvenirs / pas non plus un album érotique et voyeur / et pas encore un testament...». Et son fils de préciser, que ces écrits sont les «Textes de Philippe sur l'étrange rapport du peintre à ses modèles, illustrés de ses propres peintures, fruits de l'alchimie secrète de ces rencontres».  Poésie?  Pas toujours, mais ici et là.  De ses réminiscences qui surgissent en vrac, remontées mnémoniques jetées sur papier telles quelles, sans affinage parfois, poétisées ailleurs, Philippe Trouvé s’explique dans le second poème du recueil, L’Atelier de Véroniques:  «... Vos noms en souvenir / guirlande d’alphabet / sans rime ni raison versifiant ma mémoire / en mon automne / - il pleut ce soir - / Êtes-vous à l’abri? / Fait-il chaud dans ton coeur?  Véronique... / Véroniques! / comme chantent vos hier dans vos cadres...» 

Et voilà qui nous éclaire sur l’apparente erreur dans le titre du poème.  Véronique devient les Véroniques, plurielles donc, englobant toutes ses modèles, image tout à la fois de la femme désirable, désirée, désirante dans la pérennisation d’un moment bénit et portrait d’époque, où l’artste se retrouve lui-même «... comme chantent vos hier dans vos cadres / figés / me regardant vieillir / et m’observant oeuvrer... ».  Mieux encore, elles lui auront survécu.  Car il est juste qu’à l’instar de la «Liseuse» d’un Vermeer et de la «Vénus» d’un Botticelli, ses oeuvres, reflets de son esprit et de son interaction avec ses inspiratrices, survivent au peintre, au poète, au créateur.  Elles vivront en effet encore longtemps, les Véronique, Edwige, Nina, Doriane, Nancy, Céline, Nathalie, Adélaïde Sophie et autres Laura, dont l’aura entoure le poète de cette jeunesse qui vivra tant que femme sera.
Force est toutefois de reconnaître que les textes réunis dans ce recueil ne sont parfois ni des meilleurs ni des plus poétiques mesurés à ce qu’on peut lire par ailleurs sur le site de Philippe Trouvé.  Souvent érotiques, ils se sont sans doute retrouvés ici, comme pour une fête galante, tout étonnés en fin de compte de découvrir, une fois rassemblés et reliés, que les dessins et tableaux exposés étaient d’une sensualité exquise, dont la finesse exclut toute grivoiserie; tous capables, à une exception près,[4] de conquérir les musées et amateurs d’art les plus exigeants.  J’imagine le sourire quelque peu ironique de l’artiste qui, sur le point de prendre congé de nous, tend l’oreille et murmure: «... J’entends dans le lointain / les roues d’une charrette / c’est ici qu’elle s’arrête / – Allons monsieur il est temps!»
Ce sont ses derniers mots, ou mots d’elles, les derniers du recueil en fait.  Mais comme pour bien affirmer, au-delà de l’écriture, sa présence parmi nous à travers son oeuvre, au-delà du silence apparaît page 58 une ravissante terracotta.  C’est une jeune fille debout au bain à l’allure délicieusement timide.  Elle se tient un peu gauchement, sa tête légèrement surdimensionnée suggérant l’enfance,[5] les épaules puissantes l’hermaphrodite, le sein généreux la féminité, sa fermeté un fantasme, l’eau (?) où baignent ses jambes n’étant qu’esquissée.  Paradoxalement, le génie de cet émouvant chef-d’oeuvre frémissant de vie n’est pas sans rappeler son opposé, ce symbole de mort qu’est le «Guernica» du grand René Iché,[6] ce qui est d’autant plus remarquable, que Philippe Trouvé semble n’avoir effectué que de sporadiques incursions dans le domaine de la sculpture.  Adieu Philippe!  Ou, plutôt, au revoir, car nous n’avons pas fini de te découvrir!    





[1]  Cet article peut également être lu en ligne sur www.zlv.lu/spip/spip.php?article3583
[2]  Mots d’Elles, 60 pages, couverture et illustrations couleur, publié sur www.lulu.com. Livre/cahier: 10,80 € + frais d’expédition. Téléchargement/lecture (e-book): 0,79 €.- Visualisation sur www.philippetrouvepeintrepoete.net/.../MotsdElles   
[3]  André Jacquemin était depuis 1953 conservateur du Musée départemental d'art ancien et contemporain d’Épinal, ainsi que du Musée départemental des Vosges à Épinal.
[4]  Unique fausse note du recueil, à mon avis – affaire de goût et n’engageant que moi: «Le foulard bleu» qui illustre la page 21, figure en 1er de couverture (coin inférieur droit) et qui, quoique picturalement excellent, détonne par son côté, disons, pin-up, dans la poétique du tout.
[5]  Peut-être un peu aussi à la manière de ces personnages debout de la statuaire classique destinés à être vus d’en bas et dont les lois de la perspective amènent le sculpteur à grossir les parties supérieures qui, autrement, paraîtraient trop petites au spectateur.
[6]  Zeitung vum Lëtzebuerger Vollek 19.9.2009 - www.zlv.lu/spip/spip.php?article1298. Concernant Guernica (de René Iché), voir notamment http://fr.wikipedia.org/wiki/Guernica_(sculpture)

mercredi 20 juillet 2011

Giulio-Enrico Pisani présente Je te nomme Tunisie de Tahar Bekri.

Notre ami l'écrivain Giulio-Enrico Pisani présente dans le Zeitung vum Lëtzebuerger Vollek le tout récent recueil de Tahar Bekri :
Tahar Bekri : Je te nomme Tunisie

La poésie, expression difficilement contrôlable de geysers subconscients, mystérieuses pulsions et sentiments spontanés, se prête mal à l’affirmation d’idéologies, aussi nobles soient-elles. Peu nombreux furent les poètes européens et américains – et des plus grands –, dont les idées et idéaux défendus en vers ne se pervertirent pas en images d’Épinal, plats dithyrambes ou autres baudruches déclamatoires. Les poètes du Proche Orient et du Maghreb me semblent pourtant mieux parvenir à éviter ces travers. Les Tawfiq Zayyad, Nazim Hikmet, Mahmoud Darwich, Jalel El Gharbi, Moncef Ghachem, Mokhtar El Amraoui, Ahmed Ben Dhiab, Salah al Hamdani, Abdellatif Laâbi et, justement, Tahar Bekri, pour ne citer que ceux-là, savent en effet poétiser les idéologies de la libération, du patriotisme, de la justice et de la fraternité sans s’empêtrer dans le pompier, l’héroïsation, la grandiloquence ou le chauvinisme.

Voilà un peu plus d’un an que je vous présentai dans ces colonnes (1) l’essayiste et poète Tahar Bekri à travers son livre-journal-pamphlet «Salam Gaza, carnets», paru aux Éditions Elyzad de Tunis. S’insurgeait-il encore à l’époque comme nous tous sur la razzia d’Israël contre Gaza et tonnait-il contre l’occupation indigne des villes et territoires palestiniens de Cisjordanie, qu’aujourd’hui il peut user d’accents plus optimistes. Ailleurs, bien sûr, car l’espoir ne point toujours pas en Palestine. Mais la chute des Ben Ali et des Moubarak, liés à Israël via la maffia des dictateurs et des multinationales du système néocolonialiste, lui entrouvre un soupirail, aussi, quand Tahar Bekri chante sa Tunisie libérée, il ne s’y limite pas, loin de là. La Tunisie qu’il nomme n’a que faire – peut-être malgré elle – des races, des haies, des frontières; elle a été au 3ème millénaire le flambeau et l’étendard de la liberté des peuples. Saura-t-elle devenir leur exemple? Mais l’auteur n’est pas ici dans l’évènement, qui ne saurait qu’être catalyseur; il s’explique (2):

«... j'ai commencé l'écriture (de ce recueil) en 2009, au Pouldu face à l'île de Groix, où vivait Gauguin et fut exilé Bourguiba. J'ai écrit les premiers poèmes, dont quelques extraits ont été publiés d'ailleurs au Liban, à Marseille, à Bruxelles, en Turquie... C'était à l'origine "Chants pour la Tunisie" où je reviens sur ma jeunesse éloignée, cette terre lointaine que j'ai toujours porté en mon coeur, en vivant dans l'exergue d'un poète turc Yunus Emre": au delà des mots est mon coeur". Dans ces "Chants" au début, il y'a certainement Chebbi car le verbe chanter est très fort en poésie, il est un hymne. Depuis le 17 décembre "décembre de la colère", je me devais en tant que poète nommer ce qui s'est passé à ma façon avec cette évocation des éléments naturels, sensibles, concrets et matériels y compris nos fleurs, nos plantes, et nos lieux d'une façon générale.»

Cependant, si dans «Je te nomme Tunisie» (3) sept lustres d’exil arrachent au poète des vers d’un lyrisme vibrant, empreints de patriotisme et d’une poignante nostalgie – l’oliveraie à perte de vue, le vol de la huppe, les étangs et les roseaux de sa terre natale – sa vision porte bien plus haut et plus loin. Est-il seulement conscient lui-même combien sa poétique est universelle et proche d’un Mahmoud Darwich écrivant «...Et je m’en suis allé chercher mon espace / Plus haut et plus loin / Encore plus haut, encore plus loin / Que mon temps…». En effet, au-delà de la terre, de sa terre, de celle que Tahar Bekri nomme Tunisie, sa Tunisie devient allégorie, se transfigure en Tunisie mystique, souffle de liberté dont le parfois hésitant, mais inéluctable crescendo explose dans son dernier poème: «Je t'aime / Dans les lueurs étincelantes / Dans l'envolée des rayons comme des rubis / Dis au soleil / Libère ta lumière / L'éclipse est sœur des potentats / Suppôts tapis dans les pliures sans relâche / Dis au soleil / La rumeur par-delà les haies / Paraphe nos désirs de pleine lune / Cyprès figuiers de barbarie et alfa / Pour tanner nos visages / Nulle peur ne se terre / Mais la torche neuve et résolue». Quant aux points de suspension absents, qui pourraient laisser le poème ouvert, il faudra vous les imaginer, amis lecteurs, car d’une part la poésie de Tahar Bekri se passe de ponctuation et d’autre part rien n’est achevé. Tout au plus peut-on se l’imaginer dire, comme Jean Sénac: «Et maintenant nous chanterons l’amour / Car il n’y a pas de Révolution sans Amour…»

«Né en 1951 à Gabès en Tunisie», lit-on un peu partout sur le net, Tahar Bekri vit depuis 1976 à Paris, qu’il a rejoint après deux séjours dans la prison de Borj Erroumi, et ne pourra pas revoir son pays natal avant 1989. «Je quittais la prison de Bordj Erroumi / La blessure béante / Sanguine comme un bourgeon charnu / Le mauvais sang serré entre les dents / Retourné dans l’infamie / Que des plumes perdues au rêve... », nous dit-il en effet au chant XIII. Et de nous rappeler du même coup, que le printemps tunisien pousse ses racines bien plus loin que le 4 janvier 2011 et jusqu’aux immortels vers de Chebbi, «Lorsqu’un jour le peuple veut vivre, / Force est pour le destin de répondre / Force est pour les ténèbres de se dissiper, / Force est pour les chaînes de se briser...» (4) et au-delà. Chebbi, que je cite pour lui plus haut – Dans ces "Chants" au début, il y'a certainement Chebbi –, Tahar Bekri l’honore dans son chant XX: «Je te reconnais ami Aboulkacem Chabbi / Du côté des Chants de la vie / Tous ces rameaux se lèvent / Pour fleurir la Belle Tunisie / Voici ton poème sur le corps / De l’étoile entourée du croissant / Blanc et rouge pour les meilleures boutures» tout en le reliant au présent : «... Dis à la vilénie / Les despotes ne sont pas des nôtres / Ils prennent la poudre d’escampette / A toute barde leurs poches gonflées / Comme des voiles de corsaires...».

Retour donc à partir du chant XVIII aux vers de combat de la première partie. Il est vrai qu’entre- temps il y a eu interlude, douloureux, mais riche, l’exil, l’épreuve, la souffrance de l’éloignement, mais aussi, en XIV, l’apprentissage de la liberté, l’épanouissement de la poésie et du rêve punique sur les rivages bretons en face de l’île de Groix: «Dans la pénombre des océans / Où finit la terre / Loin de toi ma geôlière / J’écoutais Haendel...» et, en XV: «Si j’étais cantate de Jean-Sébastien Bach / Dans la forêt aux mille chênes / Pierre de chapelle / sans calvaire (...) Parmi les embruns nourris / Des ailes du goéland».

Tahar Bekri a publié une vingtaine d'ouvrages (poésie, essai, livre d’art) en français et en arabe. Sa poésie est traduite dans différentes langues (russe, anglais, italien, espagnol, turc, etc.) et fait l'objet de travaux universitaires. Son oeuvre, marquée par l'exil et l'errance, évoque des traversées de temps et d'espaces continuellement réinventés. Parole intérieure, elle est enracinée dans la mémoire, en quête d'horizons nouveaux, à la croisée de la tradition et de la modernité. Elle se veut avant tout chant fraternel, terre sans frontières. Tahar Bekri est considéré aujourd'hui comme l'une des voix importantes du Maghreb. Il est actuellement Maître de conférences à l'Université de Paris X - Nanterre».

Je m’en voudrais de clore cet article sans vous signaler que ce petit livre est illustré par Lawand, peintre d'origine syrienne, qui vit et travaille à Lille. Il en a illustré l'édition courante de dessins et son tirage de tête de peintures. Le photographe et galeriste Alain Rouzé dit de lui que «... Peuplé d’ombres sorties indemnes de la souffrance d’un monde ancien, son oeuvre est chargée d’hommes renaissants aux formes encore vagues escortés de silhouettes trépassées mais précieuses. Une cohérence chargée de l’essentiel d’un tout, d’une énergique puissance à nous faire tenir debout, d’un amour des hommes sans limite ou la tendresse s’impose avec force.» Alain Rouzé se doute-t-il seulement à quel point ses mots, destinés à Lawand, frôlent – sans toutefois la cerner – la poésie de Tahar Bekri?

1) Zeitung vum Lëtzebuerger Vollek 11.6.2010, Article intitulé «Tahar Bekri : Salam Gaza, carnets... d’un pogrom sur le ghetto & de camps-prisons en Palestine», en ligne sub www.zlv.lu/spip/spip.php?article2937


2) Dans une interview accordée à Sarra Belguith, publiée dans Tunisie Soir du 2.6.2011-.

3)Aux Editions Al Manar, Casablanca; Bureau français: 96, bd. Maurice Barrès 92200 Neuilly.-

1.000 ex. tirés sur Bouffant édition. 15 €. (ISBN 2-978-2-36426-001-6, juin 2011), en librairie ou en ligne sub www.editmanar.com/

4) Abou el Kacem Chebbi (1909? – 1934) est considéré par les tunisiens comme leur poète national. Ces quatre vers, extraits de son poème «La Volonté de vivre», sont intégrés à la fin de l’hymne national tunisien. Mais il suffit d’un coup d’oeil à la blogosphère pour comprendre que Chebbi inspire la jeunesse dans tout le Maghreb et même au-delà.