Nicolas Poussin : L'Inspiration du poète
Je reçois à l'instant la réaction de notre ami Gaspard Hons à mon billet et aux réactions de CP et de Giulio-Enrico Pisani. Merci Gaspard.
Voici quelques fragments “ramassés” dans le beau désordre par un esprit ne suivant aucune piste, un rien coq-à-l’âne. La matière est tellement dense pour “ esprit “ qui vagabonde.
Méditation sur la pensée en la pensant. Je me vois en train de penser. Suis-je déjà hors de moi, me suis-je sorti de moi-même? Je suis parfois le moteur, d’autrefois je suis lancé par le moteur. Le moteur propulse-t-il, suis l’objet propulsé. Le mouvement, la matière ? Comme pour le “vide”, le mouvement, la matière sont-ils habités? Cette question Juarroz la pose dans ses poèmes. Je voudrais toucher comme je touche la matière, le mouvement.
La réaction de CP, corps-mémoire, sa trace invisible ne va-t-elle pas en ce sens, il rejoint l’ami Jalel. Se passer d’alibi. Ne rien rejoindre, en rejoignant (en me rejoignant). Quelque chose fait signe, la pensée me fait signe, elle est déjà signe.
Le bonheur de la pensée, écrit encore Jalel l’ami lointain, pourtant si proche, je l”enferme dans ma cabane intérieure, qui déjà m’enferme. Je suis prétentieux, de là je parle au monde, tout en me parlant. Je parle en silence.
Giulo (j’ai marché longuement à Rome), j’y ai tracé un sillon avec ma charrue archaïque et imaginaire (comme les frères Rémus et Romulus) Ritte était là, je l’ignorais, je n’en avais pas conscience. Giulo a fait le rapprochement (j’en suis ému) ( il me reste quelques exemplaires de ma traversée labyrinthique de Rome - je donne à qui le désire avec plaisir)
Je trace sans arrêt le sillon qui est déjà devant moi. Je m’inscris actuellement dans la recherche de la rose du temps. Le temps, la rose, le sillon, la charrue bien-aimée, l’être.
Je déteste parler en JE, je préfère le TU. J’ai abusé du JE, je m’en excuse.
Que dire, merci et amitié.
Gaspard