mardi 12 mars 2013

immolation et excision

Un jeune s'immole par le feu ce matin, avenue Habib Bourguiba, devant le théâtre municipal. Pendant ce temps, ce représentant du peuple disserte sur les vertus esthétiques des mutilations génitales infligées aux femmes dans les pays arriérés. Il pense que l'Occident amplifie trop cette question !  
Le premier vend des cigarettes pour faire vivre une famille ; le second touche des millions pour nous inciter à mutiler nos filles. 
Le premier se donne la mort parce qu'il n'a pas trouvé de travail ; le second se donne comme travail de tuer la féminité. 

Le député qui trouve que les femmes ne sont pas belles comme elles sont ! 

9 commentaires:

giulio a dit…

atroce dissonance !

Halagu a dit…

L'horreur!

Mokhtar El Amraoui a dit…

C'est vraiment cauchemardesque! Quelle régression!

Halagu a dit…

La misère lui collait à la peau comme un tatouage indélébile, et il fallait être un surhomme pour ne pas couler au fond du désespoir. Il n'avait trouvé aucun autre moyen pour se débarrasser de cette calamité coriace, il a joué le dernier acte de sa vie, une tragédie absurde, sur les marches du théâtre de la Cité. Il est mort ce matin à la fleur de l'âge et cette photo insupportable, violente, devient une insulte qui s'incruste dans notre conscience.
Adel, a été ''chassé par la police qui mène une campagne contre les étalages anarchiques et les vendeurs ambulants.'' Ces vendeurs misérables réclamaient, depuis des années, un périmètre clos à la périphérie de la ville qui leur permettrait de passer du statu de misérables marginaux et gênants à celui de pauvres. Avec les moyens de construction actuels, il aurait été facile de répondre à leur demande. Des mosquées poussent sans difficulté comme des champignons dans tous les quartiers des villes et des campagnes, et un immense et confortable ministère des affaires religieuses a vu le jour en quelques mois. Dans une société qui se détourne du désir, du corps et de la vie des hommes ici bas, pour mieux les préparer à la mort, ne peut aboutir qu'à des catastrophes semblables à celle qui vient d'avoir lieu. Et ce n'est pas tout, le désespoir qui s'installe et la colère qui gronde, risquent de mette le pays à feu et à sang. Les favelas de Tunis risquent de mettre le feu aux quartiers huppés. Je suis triste, meurtri et en colère!

giulio a dit…

Voilà un texte aussi percutant que sensé, cher Halagu, qui forme un splendide contrepoint au billet de Jalel !

Me permets-tu de le copier sur ma page FB (en citant Halagu ou quelque autre nom/pseudo de ton choix) à la suite du texte de Jalel ? Même prière à Jalel, bien sûr !

Halagu a dit…

Cher giulio, je réponds positivement et avec plaisir à ta demande. Le pseudo Halagu fait l'affaire.

janine laval a dit…

Puis-je moi aussi partager sur ma page facebook ? Je trouve tout ça très grave et je pense qu'ici, "vu de loin" les gens ne se sentent pas assez concernés, sauf heureusement quelques un(e)s.

Jalel El Gharbi a dit…

Bien sûr que vous pouvez Janine,
Amitiés

oleA a dit…

c'est tout simplement horrible !