dimanche 13 octobre 2013

Tahar Bekri : Lampedusa

babelmed (www.babelmed.net) vient de mettre en ligne ce texte que je reprends sur conseil de Giulio-Enrico Pisani :
Lampedusa
      Tahar Bekri
   
     Si ta main se ferme comme la pierre
      Si ton olivier fait peur aux oiseaux
      Si ta porte est un rideau de fer
      Si ta cloche est sourde aux cris de la mer
      Si l'horizon remplit ton coeur d'épouvantails
      Si ta carabine tire sur les radeaux de fortune


      Comment peux-tu honorer la terre ?


      Si ton cactus ne sait donner que des épines
      Si ton muret est une frontière pour les rapaces
      Si ta vigne ne partage pas ses raisins
      Si ton rivage vomit les corps anonymes
      Si ton cimetière ne vaut pas une prière
      Si ton rêve est une mouette empaillée


      Comment peux-tu aimer la liberté ?
OEuvre de Marco Nereo Rotelli 


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       *Ce poème a été exposé au Musée d'Archéologie à Lampedusa- Italie,
Août-octobre 2011, sur invitation de l'artiste Marco Nereo Rotelli.



2 commentaires:

giulio a dit…

aussi beau et senti que bouleversant ! Heureusement que l'opinion publique italienne a forcé son gouvernement à revoir sa politique qui se ressentait encore du berlusconisme. Temps que l'Europe se réveille. On ne peut pas laisser les Siciliens et Maltais gérer ça seuls, tout comme la communauté internationale, au lieu d'armer les différentes factions syriennes feraient mieux d'aider plus substantiellementles réfugiés, dont le flux risque d'écraser le Liban. En attendant paraît qu'on a tiré sur les dernier réfugiés au départ des côtes libyennes. Qui ?

Jalel El Gharbi a dit…

Cher Giulio,
L'armée libyenne vient de nier, ce sont vraisemblablement les milices qui ont tiré sur ces émigrés.
Le gouvernement leur réserve d'autres suplices