mardi 14 avril 2009

Poème


Charles Degroux : Regrets (Musées Royaux des Beaux-Arts Bruxelles)



Pour Evelyne Boix-Moles

Comment être de l'autre côté
Au-delà des frêles limites
Démêlant
l'arc de son ciel
Réconciliant
L'étoile et sa mer
L'orange et son bleu
Le rouge et son baiser
Le ver et sa terre
Comment être de l'autre côté
Du désir et de moi-même
Dans ce point où se métamorphose la caresse
Où le blanc de l'image est perverti
Et où je suis si loin de toi
De l'ombre
Si près de ce qui n'a point de nom

12 commentaires:

Philip Seelen a dit…

Cher Jalel,

Commenter un tel poème serait une faute de goût du même ordre que d'engager un reporter sportif spécialiste du football pour commenter en direct un coucher de Soleil à Djerba.

Silencieusement vôtre. Philip.

Ta frangine a dit…

Je m'aligne au silence de Philip Seelen!

olfa a dit…

lire ce poème est un pur plaisir,du baume au coeur,un oasis ou l'ame se repose....!

Blue a dit…

émue ...

Jalel El Gharbi a dit…

Merci infiniment Philip, Ma frangine, Olfa, Helene.
Vôtre

christiane a dit…

Des mots pour entrer dans l'irréversible de la séparation... et quels mots !

Evelyne Boix-Moles a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
giulio a dit…

Exact, Philip, Frangine, Olfa, Helenablue, il n'y a rien à y commenter, sauf à avoir l'air de dégager un auriculaire d'homo faber de sa gangue d'argile avec une pelleteuse. Quant à "votre"
"séparation", chère Christiane, irréversible??? Communement, sans doute, mais faisant fi de l'irréversion inexistante, de l'irréversibilité never say never, de
l'irrévérence des iconoclastes et de
l'irresponsabilité des politiquement corrects, Jalel fait se retrouver
les frères ennemis, au fond si peu
les ancien amis, en fait encore
les époux brouillés, pas vraiment
les adversaires conciliables, oui
et
ceux qui le sont moins, never say never
et ce n'est pas pour rien
qu'il dédie son poème
à Evelyne Boix-Moles,
qui lui souffla il y a un bon mois,
peut-être le 4 mars à cinq heures du soir, eran las cinco in punto de la tarde!
en tout cas avant le 5 mars à 8 heures 56,
heure du postino,
que...

"C'était la nuit.
Le ciel était noir,
plus noir encore l'océan"

et que

"L'incandescence,
imperturbable,
cinglait vers l'horizon."

Si tous les poètes du monde
pouvaient toucher le ciel,
il formeraient une ronde
dont ferait partie Jalel.

C'est quand même pénible, cette manière que j'ai de souvent glisser dans l'humour même à partir des pensées les plus sérieuses. Sorry and good night!

Jalel El Gharbi a dit…

@ Giulio : Bravo pour ce commentaire et pour ce sens de l'humour antidote nécessaire face au commentaire tristounet de notre amie Christiane.

christiane a dit…

Chers amis,
ce n'est pas tristounet, c'est réaliste. Je pensais à la mort qui est séparation irréversible des corps. Ensuite, selon les croyances ou pas , il y a de ces petites lueurs qui fracturent cette certitude. Je sens que vous avez pensé à d'autres lectures du poème de Jalel mais celui-ci m'a atteint au coeur de cette méditation... privée et j'ai eu beaucoup de mal à dépasser l'émotion ressentie dans le commentaire..; Demain, je le lirai autrement, peut-être. Nos états d'âme irisent les mots de bien des couleurs différentes selon le moment où ces mots nous atteignent. Et puis l'illustration est assez dans ma tonalité, enfin au moment où j'ai écrit ce com. Allez, tout chagrin peut être que l'escale d'un gros nuage noir que le vent va repousser pour l'inonder de soleil !

giulio a dit…

Quel joli cadeau que vous nous avez fait, chère Christiane!

Je l'ai précieusement inscrit dans dans mon petit thésaurus des pensées remarquables, votre bijou

"Nos états d'âme irisent les mots de bien des couleurs différentes selon le moment où ces mots nous atteignent"

Certes, la pensée de base n'a rien de nouveau (qu'est ce qui l'est encore!?), mais sa formulation poétique m'a enchanté.

christiane a dit…

Merci Giulio c'est un peu l'habitude de mes yeux, chercher dans une goutte de pluie, l'arc-en-ciel...