lundi 8 février 2010

Waiting for evening . Sanford Fraser (USA)


Edward Hopper : Summer evening

Waiting for evening
Waiting for evening on the front porch
you seem lost in thought behind the thread
of your cigarette smoke. What holds your gaze:
the eyes of a smiling, childhood friend?
Like the gull your box camera once caught
in cold November air, I found you today
in an old photograph. You’re smiling at me
by the water’s loose edge. I’m holding the shell
you gave to me. Can you hear the soft breath
of the sea, the tide silently slipping away?

En attendant la nuit
Attendant la nuit sur le porche
tu sembles perdue en pensée derrière le filet
de fumée de ta cigarette. Qu’est-ce qui retient ton regard :
les yeux souriants d’un ami d'enfance ?
Comme la mouette que ton appareil photo a une fois saisie
dans l'air d’un novembre froid, je t’ai trouvée aujourd'hui
sur une vieille photo. Tu me souris
au bord vague flou de l'eau. Je tiens le coquillage
que tu m'avais donné. Entends-tu le souffle doux
de la mer, la marée qui s’esquive en silence ?

Traduction: Françoise Parouty

7 commentaires:

Brigitte giraud a dit…

C'est superbe ça aussi. Je crois que le lien vidéo ne fonctionne pas. Je mets la vidéo sur mon blog, alors, et toc !!!!
belle journée à toi.

Lucie a dit…

Belle complémentarité entre texte et image. Hopper se prête si bien à ce genre de texte.

Jalel El Gharbi a dit…

@ Brigitte, je me rends tout de suite sur votre blog.
Amicalement
@ Lucie : En plus Sanford Fraser m'écrit que Hopper est son peintre préféré.
Amicalement

olfa a dit…

very nice poem.

Jalel El Gharbi a dit…

@ Olfa, As you see, my friend Sanford Fraser is a great poet, dear Olfa.

christiane a dit…

Deux solitudes, une dans cette scène de nuit où le rideau flottant de la fenêtre ouverte ondule comme la jupe qui laisse percevoir le ce ventre de la femme. Un couple , la nuit. Il fait chaud, ils ont eu chaud... mais ils ne semblent pas heureux. Chacun est enfermé dans son silence...
Et puis cette autre solitude celle du poème, la photo que l'on regarde à s'en crever les yeux pour retrouver ce qui a été.
Emouvant duo Hopper/Fraser proposé par l'énigmatique hôte de ce blog qui recolle une à une les pages d'un éphéméride pour réinventer le passé... ou rendre le temps immobile...

Jalel El Gharbi a dit…

Oui, chère Christiane, dans les deux scènes on semble confronté à l'indicible. Souvent, chez Fraser, le poème est le lieu où l'on approche cet indicible, cette solitude.
Amitié