samedi 19 juin 2010

Autres poèmes de Bizerte

Caspar David Friedrich : Le Voyageur au-dessus de la mer de nuages (1818)
Hambourg Kunsthalle

Voici encore deux poèmes de Mokhtar El Amraoui :


Nouvelles couleurs
Nous relierons

Patiemment nos veines

Et de nos sangs mélangés,

Sortiront des couleurs

Jusque-là inconnues

Et tous unis,

Nous leur donnerons

De nouveaux noms

Sur les rythmes des battements

D’un même cœur.


Mokhtar El Amraoui

Médutopia
Quand verrai-je luire

Dans ces yeux blêmes

Les feux de la vie ?

Quand verrai-je sortir

De la nuit noire

Un chant pacifique de victoire ?

Quand verrai-je

Se pointer à l’horizon

Les poings du futur

Et l’espoir noyer les haines et les mépris?

Quand verrai-je passer

Le défilé

Beau

Gai

Et puissant de la liberté

En Méditerranée ?

Quand écouterai-je

La musique de la fraternité

Vibrer sur les cordes chaudes du soleil

Sous les petits doigts

Aux couleurs de l’arc-en-ciel

Des enfants ?
Mokhtar El Amraoui

40 commentaires:

giulio a dit…

Voilà, cher Jalel, qui est bien dans l'esprit de notre "Nous sommes tous des Migrants", de ton "occirient" et de tous les écrivains et artistes oeuvrant à rapprocher les bords souffrants de la blessure méditerranéenne!

Quand Mokhtar El Amraoui nous offrira-t-il un recueil venant rejoindre ce vol de milliers de colombes poétiques oeuvrant quasi-(mais quand même pas tout à fait)inutilement pour l'empathie, l'entente et la paix ?
.

Anonyme a dit…

Très cher Giulio, j'oeuvre dans ce sens.Je suis en train de regrouper tous mes poèmes et compte les publier, bientôt, je l'espère.Je te remercie pour tous tes encouragements, ta très grande culture et ton humanisme.J'espère qu'il y aura des millions de rêveurs comme nous pour fonder le grand Occirient si cher à notre merveilleux ami Jalel El Gharbi.Le rêve est un grand coriace;il se nourrit d'espoir et de patience.
Mokhtar El Amraoui

christiane a dit…

"Tous unis"... je crois qu'entre cette utopie et la réalité désastreuse de notre temps, il y a la place pour une lucidité qui fait de l'amitié de quelques uns, des graines qui peuvent germer...
Les hommes sont trop déraisonnables pour vraiment désirer la paix, hélas... "Un chant pacifique de victoire". Voilà deux mots qui ne vont pas ensemble car lorsqu'il y a "victoire" dans un camp, il y a défaite dans l'autre, donc ressentiment, donc désir de vengeance...
Et les enfants ne sont pas des anges ! pour les avoir cotoyés de longues années dans mes écoles, je peux dire que ce monde est également plein de cruauté et d'agressivité. Et "les petits doigts couleur arc-en-ciel" savent pincer, griffer et s'écraser sur le nez d'un copain !
Néanmoins, je crois qu'il y a des instants de grâce au milieu des enfers de ce temps.

Anonyme a dit…

@Christiane:L'oxymore "Un chant pacifique de victoire"est, en fait, une manière ironique de stigmatiser les bellicistes, afin de leur montrer que la véritable victoire pérenne et ontologique de l'Homme ne peut être que la paix, sinon c'est l'Apocalypse!
Concernant les enfants,c'est une sublimation poétique symbolique qui les prend comme image condensée de la pureté et de l'innocence ou, du moins ce qui devrait l ' être, n'était le contexte consumériste et martial dans lequel ils sont jetés en pâture, via les vidéo- games et la TV... qui banalisent toutes sortes de crimes. Il s'agit , par un travail,bien sûr ,de très longue haleine, de démasquer toutes ces stratégies SUBLIMINALES machiavéliques et bassement mercantiles.Je sens, qu'au fond, vous pardonnez même aux "petits diablotins".
Accrochons-nous à ces instants de grâce dont vous parlez et fructifions-les ,tous ensemble, même si on nous traite d'utopistes.
Merci de vos commentaires.
Mokhtar El Amraoui

christiane a dit…

ô merci d'avoir lu et commenté mon petit commentaire ! ce que vous dîtes me réjouit car je vous trouve très lucide et sur ce terreau votre beau poème prend tout son sens. Bien sûr que je regardais d'un oeil tendre les petits diablotins ! mais plus que l'impact de l'audio-visuel, les familles en déséquilibre, les scènes de violences conjugales, l'alcool, le chômage, les déménagements successifs, le racisme, la pauvreté suffisaient à amplifier leur agressivité naturelle. L'origine de celle-ci semblant coïncider avec la découverte de l'autre qui brise la merveilleuse impression pour chaque enfant (aimé) d'être le centre du monde ! d'où les scènes de disputes à la maternelle ou au jardin d'enfant : "c'est à moi" !!!
Les adultes ont-ils bien grandi ? Il me semble entendre souvent : "c'est à moi"...
L'instinct de propriété de la terre et de ses richesses pousse aux batailles, aux guerres coloniales ou défensives.
Et sous la terre ! alors là c'est pire ! ah, ce pétrole, il rendra les hommes fous !
Donc, cher ami, oui, des milliers de fois oui, il reste la poésie et ses rêves de beauté, de paix, d'amour universel...
Il me semble que c'est cette réflexion qui m'a conduite à m'approcher des êtres sans possession. Là, une certaine sagesse...
"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées..."
Oui, la lune, les étoiles, le vent et les oiseaux, les sourires des gens heureux, les pleurs de ceux qui sont tristes, la solidarité, le partage et au loin la mort comme un port où enfin on peut espérer le repos et la paix.
Bien à vous, cher poète.

Anonyme a dit…

@Christiane:
Je sens qu'il y a en vous une véritable poétesse, je vous assure, sans complaisance aucune.Je l'ai remarqué à travers le style de vos commentaires, en général.Dès la première fois que je vous ai lue,j'ai été frappé par la sincérité de vos propos, la force de vos mots et toute la douleur que vous éprouvez face aux affres qu'endure cette pauvre planète défigurée,dénaturée et tant dévoyée pour satisfaire l'insatiable boulimie sanguinaire de trusts sans scrupules!Raison de plus pour ne pas abandonner!Regardez plutôt l'autre versant fleuri , les personnes formidables qu'on peut connaître et reconnaître comme si on les a toujours eus près de soi.Même si on a eu une déception, il ne faut pas lâcher prise et se retirer dans un bonheur illusoire, derrière ses verrous .Mon principe c'est:"Ose pour atteindre la rose!"
et je vous en offre la plus belle et la plus parfumée par cette matinée dominicale.J'espère que vous l'accepterez.J'attends impatiemment vos poèmes!!!

Anonyme a dit…

@Christiane:
Je sens qu'il y a en vous une véritable poétesse, je vous assure, sans complaisance aucune.Je l'ai remarqué à travers le style de vos commentaires, en général.Dès la première fois que je vous ai lue,j'ai été frappé par la sincérité de vos propos, la force de vos mots et toute la douleur que vous éprouvez face aux affres qu'endure cette pauvre planète défigurée,dénaturée et tant dévoyée pour satisfaire l'insatiable boulimie sanguinaire de trusts sans scrupules!Raison de plus pour ne pas abandonner!Regardez plutôt l'autre versant fleuri , les personnes formidables qu'on peut connaître et reconnaître comme si on les a toujours eus près de soi.Même si on a eu une déception, il ne faut pas lâcher prise et se retirer dans un bonheur illusoire, derrière ses verrous .Mon principe c'est:"Ose pour atteindre la rose!"
et je vous en offre la plus belle et la plus parfumée par cette matinée dominicale.J'espère que vous l'accepterez.J'attends impatiemment vos poèmes!!!
Mokhtar El Amraoui

christiane a dit…

Cher ami, merci pour cette rose.
Que vous répondre ? Je n'écris pas de poèmes. Les mots, un jour, sont devenus barbelés, source de trop de malentendus... Juste, je pose sur quelques blogs tenus par des amis que j'ai en haute estime, des petites poussières de pensées, ces soubresauts de l'âme qui vacille dans son silence quand elle approche d'une fontaine. Oui, ce monde a soif, terriblement de mots qui réparent.
Je me suis construit un ermitage dans ma tête. Y entrent les oiseaux et tout poète ayant la langue des oiseaux, du vent - qui seul sait se jouer des frontières - mais aussi tous les amis de passage, car un être ou une bête qui vous donne sa confiance devient votre ami. Et je vis. Ma vie m'écrit et je la lis au fil des jours avec son drôle de costume de saltimbanque.
Merci de votre chaleur.

Anonyme a dit…

@Christiane:
Merci d'avoir accepté mon présent.
Votre texte est poétiquement sublime!
Merci,chère amie.
Mokhtar El Amraoui

christiane a dit…

Je n'écris pas de poème mais je vais vous en offrir un, petit fragment d'un livre de J.M.G Le Clézio.
"... Quelque chose va apparaître. Cela est certain. Il est impossible que cela ne vienne pas. Dans leur sommeil, les prophètes font des rêves, ils voient soudain, par une trouée, la merveilleuse lumière, la très grande beauté au-delà de la brume. En haut des mâts, les vigies guettent. Sur les falaises, les guetteurs regardent tout le temps le ciel et la mer, leurs yeux sont durcis, ils veulent percer un trou minuscule dans le fond de l'espace...."
Voilà, c'est là que l'on se rencontre, au bord de ce tout petit trou qui s'appelle espérance...

giulio a dit…

Cher Jalel, impossible de poster une image sur ton blog; alors, que dirais-tu d'illustrer les interventions de Christiane et de Mokhtar, tout comme notre ligne poétique à tous, par le tableau "Le voyageur au-dessus de la mer de nuages" de Caspar David Friedrich ?

www.cineclubdecaen.com/.../friedrich/promeneuraudesssudelamerdenuages.htm

Mais il y a beaucoup d'autres sites qui le montrent.

giulio a dit…

le voilà en entier:

www.cineclubdecaen.com/.../friedrich/promeneuraudesssudelamerdenuages.htm

giulio a dit…

décidemment, ça n'a pas l'air de passer; je réessaie:

www.cineclubdecaen.com/.../fried
rich/promeneuraudesssudelamerdenuages.htm

Anonyme a dit…

@Christiane:
C'est précisément "ce quelque chose"qui est de l'ordre du miraculeux humain qui a intrinsèquement le pouvoir de juguler toute forme de désespoir et de faire fleurir des paons-ponts au lieu des "Pan...Pan"assassins et intransitifs. Il s'agit de se hisser au courage du petit geste,celui qui peut tout TRANSMUER dans cet athanor des rencontres.Les grands océans ne sont, dans leur immanence, que la rencontre de gouttelettes!Et j'en ai appris la leçon, chère Christiane.
Merci pour cet éblouissant texte de J.M.G Le Clézio.
Mokhtar El Amraoui

christiane a dit…

Merci, Giulio.
Il est très beau ce tableau. J'aime que le personnage soit de dos. Comme cela on entre dans son intériorité. Le paysage spirituel entre le paysage et lui : celui de l'âme. Et puis il a un bâton sur lequel il s'appuie et ça c'est bien... et le paysage qui lui fait deux ailes de papillon !
Oui, Giulio, j'ai eu un bonheur intense à dialoguer avec ce grand poète Mokhtar El Amraoui.

christiane a dit…

Oh, Mokhtar, je dois vous laisser pour servir le repas à une délicieuse petite grand-mère très gourmande. Je lui ai préparé le plat des pauvres de son enfance : pommes de terre et oignons non pelés cuits à douce température très longuement et que l'on sert, après avoir fait sourdre les oignons cuits juste à point de leur pelure safranée et roussie,avec un filet d'huile d'olive.
Et là son sourire, c'est le ciel qui fait des loopings !

Anonyme a dit…

@Giulio:
Comme j'ai aimé votre expression "Ligne poétique"!Vous venez de réhabiliter un beau mot de la langue française qui a été,des murs durant(Malheureusement, il y en a encore!),congelé dans les sinistres orthodoxies des lignes concentrationnaires tous azimuts.Merci pour cette remotivation poétique du"signe-cygne"
pour un chant de résurrection !
Mokhtar El Amraoui

Anonyme a dit…

@Christine et sa chère Mémé.
Je souhaite un très bon appétit à notre Mémé (Elle n'est pas la vôtre seulement)car le statut de "Méméité"
est très fédérateur et balise les prémisses du grand métafoyer,creuset de toutes les ENTENTES rêvées et pourquoi pas promises.Bon appétit.
Votre compliment m'a rechargé l'âme pour de nouveaux poèmes. Merci pour tout.

christiane a dit…

Mais ce n'est pas ma chère mémé, disons, une vieille amie un peu seule à qui je tiens compagnie quand ses enfants sont en déplacement. Un être presque transparent qui s'efface comme sa mémoire et qui s'est lové près du radiateur en somnolant et sans doute en songeant aux uns et aux autres.

J'ai beaucoup aimé dans le poème précédent "dans les yeux des enfants des étoiles calcinées". J'ai pensé aussitôt à l'exposition, l'an passé, d'Anselm Kiefer, au Grand Palais. Lui qui n'en finit pas de son lent travail de mémoire. Tout y est calciné : les tournesols, les livres de métal, les paysages et ... LES ETOILES... il a nommé ces grands tableaux "chutes d'étoiles"... posés près des poèmes de Celan.

Moi aussi vous m'avez réchauffée. Il ne reste parfois que cela : l'écriture. Ecrivez cher ami, c'est très important.

Jalel a ouvert là un bien beau livre...

giulio a dit…

@ Christiane: Bien sûr que c'est votre mémé, chère Christiane! C'est trop éphémère, les mémés, pour ne considérer que celles de l'ADN. D'autant plus que celles-là sont parfois impossibles. Voyez donc "La tête en friche", le film de Jean Becker avec Gérard Depardieu et Gisèle Casadesus.

Si vous ne l'avez pas encore vu, ni vous non plus, nos amis, courez-y! C'est plein d'enseignements et d'une exquise poésie, un musst.


@ Mokhtar: Quand à votre "anonyme a dit", cher Mokhtar, ignorez donc les premières exigences du blog, et cliquez simplement sur le "trou" devant nom/URL. Apparaît alors un nouveau miniquestionnaire où vous tapez le nom de votre choix, (p. ex. Mokhtar) dans la case nom.
Ça évitera la confusion avec d'autres anonymes et vous évitera du même coup de devoir chaque fois signer.
.

Anonyme a dit…

Au-delà du quiproquo, du moment que vous vous occupez d'elle,cela, je le pense, revient au même, voire plus, car il y a des gens qui abandonnent totalement leurs parents et grands-parents;Ils ne savent pas ce qu'ils perdent!
Il est vrai que j'écris, néanmoins, cela risque de se figer en soliloque si on ne communique pas aux autres ce que l'on est arrivé à composer, notamment ,concernant la poésie qui se trouve, malheureusement de plus en plus marginalisée;plusieurs revues ne paraissent plus comme "Poésie Présente" et bien d'autres.
C'est pour que je puisse sortir précisément de cette impasse que M.Jalel m'a communiqué des adresses de revues poétiques et m'a offert l'espace de son blog. Qu'il en soit remercié ad eternam.
Encore une fois,s'il vous plaît, mettez-vous à écrire vraiment parce que je sens ,en vous, l'âme d'une écrivaine ,croyez-moi!en toute modestie, je suis quelque part , intuitif.
Mokhtar El Amraoui

Mokhtar El Amraoui a dit…

@Giulio:
Croyez-moi, je suis encore novice en informatique.C'est grâce à mon neveu
que j'ai acquis quelques rudiments;pour le reste, j'en suis encore aux essais et tâtonnements.
Enfait, je veux surtout traiter mes textes(toutefois,sans trop les maltraiter) pour une éventuelle publication. Je cours acheter le DVD de"La tête en friches".Merci de votre conseil;

christiane a dit…

C'est le "votre", le "ma" qui m'ont fait faire un petit pas en arrière. Plus de possession, plus de ma , plus de mon. Il y a tu , il y a vous, et je. Et cet entre-deux périlleux qu'il faut franchir sans certitude. C'est cette terre où chacun pose un pas, hors de sa solitude. C'est un visage que l'on apprend, une vie, une inconnaissance. C'est l'espace où l'autre peut se poser s'il est las, où il peut dire, ou bien se taire, se réchauffer et repartir car il est libre comme je est libre. La rencontre gratuite où l'on ne se voit pas car on regarde l'autre. C'est ne rien posséder pour oublier que l'on puisse être volé. C'est être léger.
L'automne de la vie c'est tellement bon, on apprend à s'alléger. Les objets, les meubles c'est accessoire. Ce qui compte c'est la tendresse, etI en regardant le ciel c'est de sourire malgré le mal, la souffrance et toutes les questions sans réponse. C'est d'avoir allégé l'hôte d'Inconnaissance de tous ces noms, ces intentions. Savoir juste que l'île où l'on abordera de l'autre côté de la vie sera paisible et lumineuse car nous aurons perdu notre suffisance et nos épines. Retrouver l'enfance de l'enfance et les étoiles-phénix qui renaissent des cendres. Il faut toute une vie afin être assez humble pour aimer... et j'ai encore beaucoup de chemin à parcourir car mes doigts retiennent encore le sable des vanités...
mais quand je regarde mes petits-enfants déjà adolescents, si purs, si généreux, je me sens heureuse, heureuse, heureuse...
ô, merci Jalel, d'avoir posé le tableau dont nous avons senti l'indicible gravité.

Mokhtar El a dit…

Votre texte que je viens de lire est parmi les plus succulents poèmes qu'il m'ait été donné de savourer dans ma vie!
Il m'a donné une sorte d'ivresse cosmique!
Le bonjour à vos petits-enfants.

Mokhtar El Amraoui a dit…

@Christiane: Vos petits-enfants ont une
chance inouïe de vous avoir comme grande source de si nobles sagesse
et savoir.Aiment-ils la poésie et la littérature?
@Giulio:
Malheureusement,je n'ai pas trouvé le film"La tête en friche" à Bizerte,je vais tâcher de l'acheter à Tunis.

christiane a dit…

oh, oui, Mokhtar. Ils aiment se perdre dans les livres et sont tellement vrais dans leur langage. Je les ai vu grandir, tous ces week-end où ils transformaient mon appartement en cabane, accrochant des tissus à des ficelles, avec des pinces à linge pour vivre des histoires extraordinaires dans leur tente (sans oublier les gâteaux !) !
Et puis il y a eu de délicieuses questions dont une qui me ravit encore !
- dis mamie, tu pourras mourir avant moi ?
- oui, mon chéri je crois que c'est tout à fait dans l'ordre des choses... mais quelle drôle de question, que veux-tu me dire ?
- eh bien là-haut, je crois que c'est très grand et je serai un peu perdu. Mais si toi tu m'attends, si tu me donnes la main, alors ça sera bien...
Bien sûr, j'espère être là, sur ce bout de chemin bleu, pour lui tendre la main.
Il sera une fois....

Mokhtar El Amraoui a dit…

Cela fait vraiment chaud au coeur de savoir qu'il y a encore des jeunes qui ont un riche imaginaire et de grandes performances linguistiques; la preuve en est leur très beau monde onirique où se préparent, j'en suis certain,plein de poèmes et de romans.Je suis sûr que Christiane y est pour beaucoup.Tous mes souhaits de succès et de bonheur
pour eux et j'espère ,de tout mon coeur, que vous connaîtrez leurs petits-enfants auxquels vous transmettrez le feu sacré de la poésie!

Mokhtar a dit…

@M.Jalel et Giulio
Chapeau bas, très cher Giulio,pour avoir pensé à ce si beau tableau et merci M.Jalel de l'avoir mis!

Blue a dit…

Je lis ici tant de belles choses que mon ccoeur fait des bonds, que dire de plus aux mots de Mokhtar El Amraoui, à l'espoir que nourrit Jalel et nous tous ici d'un grand Occirient et à l'exquise et puissante plume de Christiane chargée d'humanité et de tendresse lucide. je me sens à vous lire tous en état de grâce et mon âme se gonfle d'espoir, je me dis que je suis moi seule à rêver d'un monde melleur et je me nourris pour en être une des humbles artisanes... Merci à vous tous , c'est si doux de vous savoir, oeuvrants et pensants et aimants.
Marci à Giulio pour ce tableau et à jalel de nous accueillir avc amitié.
Bien à vous toute en délicatesse.
Hélène

Mokhtar El Amraoui a dit…

@Hélène-hélénablue
Merci beaucoup pour ces mots si doux ,purs et sincères.cela me donne une bonne dose balsamique afin que j'aille de l'avant dans ma poésie .Je commence à sortir de l'enfer de mes hésitations grâce à la noblesse de coeur de gens comme vous qui ont su sauvegarder intactes leur âme et leur sensibilité.Avant, je me contentais de faire des récitals ou à dire/lire mes poèmes entre amis.J'étais du genre "à quoi bon publier? que vais-je dire après des génies-géants comme Abou el Kacem Chebbi(Le plus grand poète tunisien ), Victor Hugo,Rimbaud..."
Il faut le dire aussi que je baignais dans une ambiance plutôt défaitiste trop tristounette et ,à la longue, comme je vous l'ai dit , je me suis cantonné à l'oralité voire à une sorte d'apologie de ce que j'appellerai un avatar atavique "d'oralisme ";Je vous assure, j'écris depuis l'âge de 14ans et maintenant ,j'en ai quinze(+40)et malgré cela , je n'ai pas franchi le Rubicon; pourtant, il me semble qu'on apprécie ce que j'écris; tant mieux.Je crois qu'il y a peut-être eu un déclic ,ces jours-ci, grâce à vous et vos encouragements.En outre, je n'ai vraiment jamais cherché des maisons d'édition potentielles; une seule fois , j'ai failli être arnaqué par une pseudo-maison d'édition qui se faisait appeler LA PENSEE UNIVERSELLE;Dieu merci, j'ai été avisé à temps!Maintenant,comme je suis convaincu de la nécessité de publier,je vais voir du côté des possibilités qu'offre INTERNET;sur ce plan-là, je suis encore nouveau;bon,trêve de bavardage.Je suis très Ravi et vraiment honoré d'avoir fait votre connaissance.Encore une fois , merci Héléna!

Blue a dit…

Je suis sensible à votre sensibilité, d'autres aussi peuvent l'être et si vous écrivez et vivez cette poésie en vous depuis si longtemps, il me semble que la maturation est à son terme.
Pas facile, loin d'être facile , d'autant plus si on est sensible, de franchir le Rubicon ... pourtant qu'il vous soit donné de le faire, pour vous et pour nous.
Vos mots me touchent, sans doute même au-delà de ce que vous pouvez espérer, comme peut l'être la poésie, car nul doute pour moi, elle est raffinement de l'âme jusqu'au bout de la vie même et de l'art d'être à la vie.
C'est moi, permettez,qui vous remercie.

Anonyme a dit…

Vos echanges m'ont donne du courage ce soir. Merci Jalel, Mokhtar,Giulio,Christiane et Helena.

Une passante.

christiane a dit…

Qu'elle est douce cette page ! maintenant deux passantes douces et pures qui apportent leur parfum de roses à ce jardin...

laurence a dit…

oui vraiment c'est un plaisir que de vous lire...

Anonyme a dit…

Christiane, c'est votre bonte qui embaume merveilleusement cette roseraie.

Mokhtar El Amraoui a dit…

Cette page, je la baptise "îlot des retrouvailles" car on s'est certainement connu auparavant, loin de toute métempsycose ,c'est plutôt une présence future ou un futur plus que présent: nous avons tout simplement eu le courage de faire ce petit grand geste de la main tendue qui s'est retrouvée, le plus naturellement du monde dans sa véritable vocation, dans l'envergure de l'appel et nous vînmes, sans nous donner rendez-vous,en suivant la trace de nos souffles palpitant de nos attentes et de pétales d'étoiles;sûrs,nous avançâmes , souriant ; mêmes clos, nos yeux se regardaient.C'est pour vous que j'offre toutes ces paroles car vous venez de me les chuchoter depuis des siècles !Ah! Ce qu'un jour peut faire naître d'éternités!
Les promesses éclosent dans le frou-frou d'un simple regard,d'une simple rose, d'un simple mot peut-être inavoué mais sûrement deviné .Merci la vie à travers vous tous, très chers Christiane, Hélène ,Laurence, Amel, la passante,Jalel,Giulio, Mohamed Ali le poète et bien d'autres encore ,comme autant de pulsations lumineuses de phares salvateurs!

giulio a dit…

Mais vous êtes vous mêmes, les passantes, Christiane, Helenablue, Anonyme, Laurence, sources à la fois faiseuses et inspiratrices de poésie, comme...

Jalel, dans la «Prière du vieux maître soufi le lendemain de la fête», «Il y avait la passante / Si sombre en sa beauté / Rachid al-Hallaaq Abû Shâdi,/ Le dernier conteur de Damas / Ne pouvait pas savoir que la passante avait pris mon âme".

Baudelaire, dans «les Fleurs du mal», pour qui la passante est «Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard! jamais peut-être! Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais, Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais!»

Charles Trenet, qui préfère demander gentiment: «Vous, qui passez sans me voir, Sans même me dire bonsoir, Donnez-moi un peu d'espoir, ce soir... »

Victor Hugo, qui, dans Les Contemplations, s’adresse carrément à la passante: «Si vous voulez que je m'en aille, Pourquoi passez-vous par ici? Lorsque je vous vois, je tressaille: C'est ma joie et mon souci.

Ou bien, moi-même, peu porté sur le spleen, qui écris dans «Amours d’un soir fin septembre»: «Mais le flirt suggéré, gratuite connivence, Le sourire en passant, dénudant mais pudique, Appuyé aux Tuileries et envolé à La Défense, est baiser éternel au souvenir magnifique»

Et si vous en trouviez d'autres, des passantes poétiques, question d'enrichir la collection!
.

Anonyme a dit…

Cher Giolio :
A ne pas oublier La Passante d'Emile Nelligan (Canada), La Passante d'Antoine Pol, celle de notre amie Béatrice Libert - poème sublime-, celle de l'Irakien Maarouf Roussafi, passante croulant sous la misère.
Je signe parce que la plateforme fait des siennes.
Jalel El Gharbi

Jalel El Gharbi a dit…

Comment peut-on oublier la passante de Nerval, celle qu'il évoque dans Une allée du Luxembourg :

Elle a passé, la jeune fille,

Vive et preste comme un oiseau;

A la main une fleur qui brille,

A la bouche un refrain nouveau.

Jalel El Gharbi

Giulio a dit…

Merci pour "tes" passantes, Jalel!
Voilà un joli début de collection!