mardi 31 mai 2011

Majida Roumi sings Chebbi (RARE) ماجدة الرومي تغني الشابي- الا انهض



Mon semblable

Chebbi (1909- 1934) Traduction Jalel El Gharbi

Tu es né pour être libre comme l’ombre du zéphyr
Libre comme lumière céleste dans le jour
Pour fredonner comme un oiseau où que tu ailles
Pour déclamer ce que le Ciel t’a inspiré
Pour t’évader parmi les roses du matin
Pour jouir de la clarté où qu’elle soit
Pour marcher, comme tu l’entends, dans les prairies
Pour cueillir des fleurs sur les coteaux fleuris
Dieu t’a conçu ainsi ô cher enfant de l’existence
Ainsi la vie t’a-t-elle jeté dans l’univers
Pourquoi acceptes-tu les chaînes qui avilissent ?
Pourquoi plies-tu l’échine
Devant les tyrans qui enchaînent ?
Pourquoi étouffes-tu la puissance de ton cri
Quand l’écho en résonne ?
Pourquoi fermes-tu les paupières devant l’aube
Alors que sa lueur est douce ?
Pourquoi te contentes-tu de vivre dans les cavernes ?
Où sont tes chants, tes élans ?
Craindrais-tu le bel hymne du ciel ?
Redouterais-tu la lumière en plein jour ?
Allons lève-toi et marche vers demain
La vie n’attend jamais celui-là qui s’endort
Ne crains pas ce qu’il y a par delà des collines
Il n’y a rien d’autre que le jour grandissant
Et le jeune printemps
Brodant de fleurs son ample pèlerine
Rien que des senteurs florales
Des rayons miroitant à la surface de l’eau
Et les pigeons roucoulant des prairies
Dans l’élan de leur chant
À la lumière si douce et belle !
À la lumière, cette ombre du Ciel !

3 commentaires:

christiane a dit…

Oui, nés pour être libres... Poème et chant émouvants.
Dans la vie réelle c'est tellement périlleux, tellement difficile. La liberté passe aussi par l'autre, par les autres et bien sûr par soi. Notre chemin est fait d'hésitations, de tentations d'obscurité, de geôles dont parfois nous fermons nous-mêmes les portes. L'homme n'est pas oiseau. Son coeur parfois est plus pesant que du plomb et il cherche une porte au bout de la nuit... (comme l'écrivait Eluard : "Il y a toujours puisque je le sais puisque je le dis une porte ouverte au bout de la nuit...").
Ici, avec toutes ces voix amies près de vous, cher Jalel, il y a une force tranquille et sûre. Une eau vive qui vient à bout des jours sans espoir.

Mahdia a dit…

Je souhaite, pour que les hommes entrent véritablement dans l’espoir du poète et le réaliser, de s’adresser à eux-mêmes toute poésie et la réciter à la première personne du singulier .
Combien la mémoire de El Chebbi serait mieux honorée si chacun récite son poème ainsi :
"(Je) (suis) né (e) pour être libre comme l’ombre du zéphyr
Libre comme lumière céleste dans le jour
Pour fredonner comme un oiseau où que (j’)aille
Pour déclamer ce que le Ciel (m’a) inspiré
Pour (m)’évader parmi les roses du matin
Pour jouir de la clarté où qu’elle soit
Pour marcher, comme (je) l’entends, dans les prairies
Pour cueillir des fleurs sur les coteaux fleuris
Dieu (m)’a conçu (e)ainsi (moi) cher enfant de l’existence"
……Voilà ce que tout être humain doit apprendre par cœur et réciter chaque jour dès qu’il rouvre les yeux sur le jour. Ya-t-il- plus belle exhortation à la vie et au bonheur que celle-ci ?
Ce poème devrait être traduit dans toutes les langues du monde pour accompagner l’homme heureux dans son bonheur quotidien et l’homme désespéré dans sa quête du bonheur.
Pour l'avoir chanté aussi magnifiquement Majida Roumi doit l’avoir pensé "émotionnellement" à la première personne!

Avec « كن جميلاََ / ترى الوجودَ جميلاََ » " Soit beau/ tu verras l’univers beau " de Gibran Khalil Gibran, l’homme excellerait dans la perfection du vivre s’il le voulait.

Mahdia a dit…

Je m'excuse d'avoir prêté à Gibran les vers de Illia Abu Madhi
" كن جميلاََ / ترى الوجودَ جميلاََ " " Soit beau/ tu verras l’univers beau "
Ce poème que j'ai eu comme sujet en littérature arabe au bac il ya longtemps, me subjugue jusqu' aujourd'hui par une beauté que je ne retrouve absurdement que dans les mathématiques!