mercredi 27 juin 2012

Poème d'Amel Zmerli


OEuvre d'Amel Zmerli
Brûlure de poussière blanchie à la chaux, poignée de vents atones sur les flots, tristes d’hier. Faveur de la langue quand surmonté. L’arbitraire chaussé de vieux concepts, ne sachant plus que faire. Au demeurant pleurer, tracer le long des failles d'horizons abîmés, consentant encore à l’approche du peut. Surmonter les langueurs vers un toi conjurable, un je à conjuguer sur le bord de la table. Les vieux concepts aboient mais ne créent pas chemin. Hostiles entre les mains, indignés par la trace. Le vieux cheval fourbu dans les bouches désavoué, a laissé à l’entour l’hideuse carapace.
Combattre dans l'encore son intime coupable, avant s’égarer en de folles parades.
Brûlure de chaux vive à force du poignet, porté à la faveur de l’adresse, porté.
Faisant route. Faisant guet. En quelques contrées. Consentant à l’abord. Consentant à l’après. Sur le bord de la table, un jour noir tombé. Dans les plis de la toile, le ciel relevé. Le goût âpre du sel sur le tien inavouable. Le désir fier et ample est venu t’arriver.

Amel Zmerli

6 commentaires:

Amel Zmerli a dit…

Merci, très cher Jalel.

giulio a dit…

Bravo Amel, pour ce nouveau dessin qui devrait rejoindre illico les plus belles encres de ton blog. J'ai imaginé un instant voir une évocation des cinq grandes féministes Emily MURPHY, Henrietta Muir EDWARDS, Nellie MCCLUNG, Louise Crummy MCKINNEY et Irene PARLBY il y a un siècle dan leur intimité. Je déraille, bien sûr.

Quant à ton, poème, je l'ai redisposé en vers - for my eies only, pour voir, il y a différentes manières - je le trouve splendide, d'une grande sensibilité (d'aucuns diraient d'"écorchée vive"; je n'irai pas jusque là) et d'une tristesse poignante...

Outre Jalel, c'est toi, que les lecteurs de ce blog remercient

Amel Zmerli a dit…

Merci, cher Giulio,
Cette encre n'est pas récente, j'en ai même oublié à quel moment je l'ai réalisée. Elle fait partie de mes toutes premières encres, encore nouée, enchevétrée, dans un "corps à corps" visible ou pas.
Mes encres, à te lire, sont plus joyeuses que mes textes, sans doute. Tristesse, ou nostalgie de ce qui est à venir?

giulio a dit…

Ah, quel beau titre de recueil de poème illustré ferait ta phrase, chère Amel : "Mes encres sont plus joyeuses que mes textes" : Génial !

Mais ne traine pas trop à en faire usage car, connaissant un peu le Dallas qu'est un certain monde poétique, quelqu'un ne tardera pas à s'en emparer.

Il est vrai qu'il y a quelque parenté avec du célèbre "Mes nuits sont plus belles vos jours", mais je pense qu'il s'agit d'un simple hasard.

C'est en fait l'aspect plus introverti de ta formulation qui empêche d'y voir une paraphrase et lui conserve toute son originalité.

giulio a dit…

rectif : avec le célèbre "Mes nuits sont plus belles que vos jours",

Amel Zmerli a dit…

Cher Giulio,
je réponds tardivement. Je me posais cette vaine question de savoir quel rôle un titre devait remplir. En outre, j'avais pensé à un joli titre qui appelait une histoire des couleurs dans la peinture : "Le bleu en colère de madame Cézanne". Qu'en ai-je fait, pas grand chose...

Amitiés