Ce plaisir d'avoir trouvé chez un bouquiniste de Tunis Le Voyage de Monsieur Perrichon et autres comédies (dont l'irrésistible Un chapeau de paille d'Italie) aux éditions Nelson 1931. L'exemplaire que j'ai acheté porte encore, chose rarissime pour les éditions Nelson, sa belle jaquette.
Pour les éditions Nelson, voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Collection_Nelson
الكلام Art calame ܐܠܦܒܝܬ Καλαμος فن כתיבה Ars τέχνη écriture قـلـم poesia writing רטוריקה
mardi 31 juillet 2012
dimanche 29 juillet 2012
Un monument à mettre en valeur
Il y a au Bardo un monument qui mérite d'être mis en valeur. Il s'agit de l'Ecole militaire.
Fondée en 1834 par Ahmed Bey, l'école militaire dite aussi polytechnique du Bardo, enseignait, nous dit le chroniqueur Ahmed Ibn Abi Dhiaf, les sciences des fortifications, la géométrie, les mathématiques, le français et le Coran. Ce dernier enseignement était supervisé par l'érudit Mahmoud Kabadou (1812- 1871), homme épris de réformes et de progrès.
L'armée tunisienne dont le savoir-faire n'est plus à démontrer après la restauration du palais Warda (La Manouba) devenu le somptueux musée de l'armée, devrait mettre en valeur ce monument qui témoigne d'une époque où la foi dans le progrès était si grande.
samedi 21 juillet 2012
Homeless men / Les Sans-abri Poème de Sanford Fraser
Homeless Men
His face, a blank mask
one you know from the street
leaning over a fat garbage bag
its black throat tightly tied.
Pushing your cart among the plastic bottles
at the supermarket, you see yourself
loosening the bag, quietly and quickly
untying yourself from your life.
.............................. .....................
His face, a blank mask
one you know from the street
leaning over a fat garbage bag
its black throat tightly tied.
Pushing your cart among the plastic bottles
at the supermarket, you see yourself
loosening the bag, quietly and quickly
untying yourself from your life.
..............................
Le Sans-Abri
Son visage, un masque vide
de ceux que tu vois dans la rue
penché sur un sac poubelle gras
le col noir étroitement serré
En poussant ton chariot au supermarché
parmi les bouteilles en plastique, tu te vois
desserrant le sac, tranquillement et rapidement
te détacher de ta vie.
2012. Traduction, Françoise Parouty
samedi 14 juillet 2012
Laurent Fels lu par Giulio-Enrico Pisani
Giulio-Enrico Pisani,
Lux. 7 Juillet 2011
Les regards de soi(e) de Laurent Fels
Et voici le dernier recueil de
poèmes de Laurent Fels, dont je présente les oeuvres dans notre bonne vieille
Zeitung depuis plus de six ans.[1] Regards de soie est un très beau
livre trilingue magnifiquement illustré par la photographe paysagiste chinoise
Mena Sae-Chan,[2] traduit en chinois
par Yasha,[3] et en anglais par
Jean-François Sené.[4] Minimaliste au point qu’une de ses pages peut
ne contenir que neuf mots, Laurent Fels semble presque, après l’avoir sans
doute crainte, viser la page blanche.
Selon notre correspondant, le poéticien et poète Jalel El Gharbi, sa
poésie peut nous faire «penser (...) aux oeuvres de Malevitch scindant l'objet en
deux (dans ce qu'on pourrait appeler une poétique de la fissure)». Bon, on n’en est pas encore au fameux «carré
blanc sur fond blanc», mais Stéphane Mallarmé n’est pas loin, qui dit: «Nommer un objet, c'est
supprimer les trois
quarts de la jouissance du poème qui est faite du bonheur de deviner peu à peu; le suggérer, voilà le rêve!»? Ce principe fondateur du minimalisme
poétique, que Mallarmé a énoncé avant de le noyer dans sa prolixité, mit
un bout de temps à trouver ses adeptes.
Les mots qui
importent seraient-ils donc ceux qu’on n’écrit ni ne lit? Les fameux non-dits? Et pourquoi ce qui est si fréquent dans la
vraie vie, le sous-entendu, la circonlocution, l’invisible, le «tourner autour
du pot» ne serait-il pas possible en poésie, genre littéraire où, justement, presque
tout est permis? Laurent tournerait-il
autour des mots? Oui, mais seulement
pour mieux en définir certains, les situer – heureux élus – au milieu de la
feuille blanche, des non-dits ou de leur résidu: son poème. Et pourquoi décrirait-on tout ce qui s’agite
autour d’un feu de camp, lorsque, placé dans tel contexte, le terme «feu»
définit à lui seul la scène, tout comme, un peu plus loin, le mot «braises»
témoignerait que le camp aurait sombré en léthargie? Après tout, Platon est bien mort et nous
sommes quelques lecteurs à être sortis de la caverne.
Certes, mais autant vous le confier
d’emblée: un poème de Laurent frôle en soi le paradoxe en ce qu’il est aussi
léger qu’un fil de soie, mais que sa lecture n’est pas du tout légère. Ses mots, distillés sur le papier avec cette
parcimonie calculée qui en valorise au maximum la richesse et la portée, posent
plus d’une question et notamment: les mots des poètes ont-ils la même
signification que ceux des prosateurs? Parfois, bien sûr, oui, mais, la plupart du
temps et surtout chez Laurent, qui renonce à tout ballast, à tout ce qui ne
sert pas à exprimer son sentiment, leur signification est symbolique, cette
symbolique pouvant elle-même varier selon le contexte poétique. La pierre, par exemple, peut symboliser la force,
la dureté, la maison, le moi, etc. Le
titre, «Regards de soie», pourrait-il signifier autre
chose que l’évident «regards soyeux», c'est-à-dire «regards doux comme la soie»,
traduit presque mot à mot en anglais par «Silky Gazes»? Ne pourrait-on pas imaginer, vu l’importance
de la pierre (pouvant symboliser le moi) tout au long du recueil, que, au lieu
de l’interprétation évidente, on doive creuser dans le subconscient de l’auteur
pour y découvrir une féminisation poétique de «regards de moi», donc de soi-même,
dont soie ne serait qu’une ellipse? La
soie comme féminin du soi?
Le premier
poème du recueil me semble bien éclairer cette réduction et cette symbolique: «écrire
le / loess // qui / habite // la terre /
entre // absence / oubli». Le
loess étant de la pierre recomposée après avoir été détruite, érodée,[5] et le moi en passe d’être soie, écrire pourrait symboliser
la volonté de se connaître, habiter, représenter l’âme, la terre se
référer à la mère, l’absence être manque et l’oubli permettre de
surmonter cette destruction, en faire une translation. À chacun de mettre ce paquet d’hypothèses
(rien n’est sûr en poésie) en musique comme il l’entend, le fait étant qu’aussi
bien l’art que l’écriture ou la musique n’appartiennent plus, dès leur diffusion,
à ceux qui les créent, mais bien à ceux qui en jouissent... comme ils
l’entendent.
Selon Jalel El Gharbi, dans la
poésie felsienne, «... la notion de vers
même est mise à mal, le vers devenant le plus souvent mot – comme pour se
rapprocher de l'instantané d'un cri – ou mieux encore pour se rapprocher de
l'indivisible (...) Cette
prédilection pour l'indivis dit un goût prononcé pour le minéral (roche, silex,
pierre...), cela qui résiste, qui perdure».
De plus, ajoute-t-il, «Il y a dans
cette poésie comme une fissure, comme un péril: celui de la page blanche qui
incite à une autre posture vis-à-vis du texte: le sens est moins dans
l'écriture que dans la lecture».
Voilà qui confirme ma perception de la prépondérance du lecteur sur le
poète qui, lui, «accepte l'effacement et
mise sur sa propre extinction»: Roche (moi) > sable (mère) >
poussière (fin... et... da capo!).
Le poète, pris dans ses
contradictions, voire, comme indiqué plus haut, tout paradoxe, essaie, veut,
cherche, désire l’érosion, la fin du moi, de la pierre, du silex, du jade... «avec
/ vigueur // tacite / cruauté // s’aiguise / le discernement // où la / roche
// devient / entrave», de l’unicité donc, aboutit nolens volens au
sable, à la terre, à la poussière, à la cendre... Puis – non dit, mais ressenti par moi, lecteur
ordinaire, uomo qualunque – résurrection en Gaïa, la Terre –mère, retour au loess
et à la pierre de sable, au calcaires, ainsi que, via le feu de Vulcain, au
silex, au jade ou au diamant... C’est à
se demander pourquoi l’âme d’un poète différerait-elle en soi(e)
fondamentalement de celle de Gaïa, lorsque «au carrefour / de la // solitude
/ germe // parfois / la vie // à / l’ombre». Et Laurent de répondre lui-même à ma question
par un poème tout en finesse, que son incroyable concision n’a pas privé de
sublimes harmonies: le «cri / où // s’exilent / les rivages // de
sable / dans les // fissures / du // souvenir».
Né à Esch/Alzette en 1984, Laurent Fels
est enseignant-chercheur et écrivain d'expression française, professeur de
littérature française et de latin, membre de l’Académie européenne des
sciences, des arts et des lettres, du Centre de recherche "Écritures"
de l'Université Paul Verlaine de Metz, de l'Académie européenne de poésie, de
la direction des Éditions Poiêtês, de la direction de la revue Les Cahiers
de Poésie (Paris), qu’il a fondée et co-dirige avec l'écrivain et éditeur
parisien Joseph Ouaknine, du Comité d’Honneur du Courrier International de la Francophilie (Université de Galati), de la Société des Auteurs et
Poètes de la Francophonie ,
du Comité de la Fédération
des Écrivains luxembourgeois (LSV), du Comité de Direction des Éditions
Estuaires, de l’Association des Amis de la Fondation Saint-John
Perse, du Centre de Recherches Scientifiques Pagnolesques et de l’Association
des Amis de Marcel Pagnol. Il est collaborateur scientifique de plusieurs
institutions littéraires, dont la
Société de littérature générale comparée de l'Université de
Luxembourg et la Society
for French Studies de l'Université d’Oxford, ainsi qu’éditeur scientifique de
la série Regards sur la poésie du XXe siècle (Presses universitaires de
Namur). Son oeuvre a été couronnée par le Grand Prix de littérature de
l'Académie nationale de Metz en 2007. Il
a été traduit en allemand, anglais, espagnol, roumain, arabe, ouzbek et
chinois.
[1] 90 pages, 30 €, Éditions Poiêtes, à commander
sur http://www.poesie-web.eu/editions-poietes.html
ou dans les bonnes librairies
[2] Photographe amateur de Hong-Kong, elle
recourt à la technique numérique (HDR et infrarouge)
[3] Pseudonyme de Kevin, (je n’en sais pas plus),
qui vit à Hong-Kong
[4] Agrégé de l’université, professeur et
traducteur, il s’est retiré pour se consacrer à l’écriture (nouvelles, poésie)
[5] Loess : roche sédimentaire détritique
meuble formée par l'accumulation de limons issus de l'érosion éolienne...
(Wikipedia)
mardi 10 juillet 2012
Sidi Mehrez saint patron de Tunis
Sidi Mehrez, saint patron de Tunis. J'y serai bien resté plus longtemps. Le monument vaut la visite.
La piété des jeunes filles qui le fréquentent me semble être plutôt une piété amoureuse.
vendredi 6 juillet 2012
Inscription à :
Articles (Atom)