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lundi 20 mai 2013
Les wahabbites et les acharites de la Zeitouna, en deux mots.
La Zeitouna, université de Tunis, a toujours été un bastillon de l'école Acharite, initiée par Abou Hassan Al Ash'ari 874-936 qui est fortement imprégné par les Mo'tazalites. Il ne s'en démarqua qu'après quarante ans.
Maître en kalâm (dialectique, argumentation rationnelle fortement influencée par la philosophie grecque), abou Hassan était un brillant controversiste.
Au XIIIeme siècle Ibn Taymia, la référence majeure du wahhabisme, écrit plusieurs "réfutations" de l'ach'arisme.
La polémique qui oppose l'esprit zeitounien et l'esprit wahabite trouve ses origines dans cette divergence.
La "scolastique" musulmane ne pouvait que déplaire à Ibn Taymia.
L'ach'arisme fut adopté à Kairouan et les plus grands ulémas d'Ifriquia furent des acharites (depuis l'immam Sahnoun, l'imam Ibn Arafa, jusqu'à Tahar Ibn Achour, auteur de l'incontournable exégèse que l'on ne présente plus).
En 1810, Mohamed Ibn Abdelwaheb - fondateur de l'hérésie wahabite- écrivit une lettre arrogante à Hammouda Pacha, bey de Tunis. Le Bey transmit la lettre aux savants de la Zeitouna. Il y eut deux réponses : un ouvrage de Cheikh Temimi, aujourd'hui introuvable à Tunis !!! dont je traduirais le titre ainsi : De la grâce divine dans la réfutation des dévoiements wahabites. Il y eut également une lettre magistrale, celle de Abu Al Fadhel Kacem Mahjoub. La lettre du wahabite et celle du savant tunisien se trouvent dans l'ouvrage du grand historien tunisien Ibn Abi Dhiaf (1804-1874). Le commentaire donné par l'historien est magistral.
L'acharisme favorisa les sciences du langage, le goût de l'étude, de l'ouverture d'esprit, du rationalisme.
Le wahabisme a cultivé un dépouillement général et le culte des Anciens. Parmi leurs réalisations on compte : le niqab, la destruction des statues de Bamiyan, la fermeture de toutes les salles de cinéma au Cashmir. Politiquement, ils prônent l'obéissance totale à l'émir.
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4 commentaires:
J'aimerais comprendre, cher Jalel, si à un niveau plus commun, les imams et le peuple sont aussi partagés par ces deux tendances du sunnisme, et si oui, dans quellle mesure, ou bien la majorité des gens du commun ont-ils d'autres soucis et ignorent-ils ce distinguo, respectivement n'en ont point cure?
Cher Giulio,
Avant la révolution il n'y avait que l'école zeitounienne. Les salafistes autorisés étaient ceux qui se consacraient à la prière, à l'étude. Les djihadistes étaient où ils devaient être : en prison. Les salafistes djihaistes sont apparus au grand jour après.
Sur l'origine de l'esprit zeitounien, ce n'est pas chose connue de tout le monde. Mais on voit l'influence de cette école dont l'écrasante majorité ne connaît pas les soubassements théologiques, on le voit au culte de la connaissance, à la tolérance, à l'esprit d'ouverture, autant de valeurs qui ont toujours été les nôtres et qui sont inconnues par le wahabbisme.
Amitiés
Les salafistes qui se consacrent à la prière et à l'étude ont, à l'instar de tout citoyen, leur place dans une société démocratique, multiculturelle, tolérante et multiconfessionnelle. Mais cette même société ne saurait tolérer, non seulement la violence, mais des appels à la haine, à l'inégalité, voire à la guerre civile, sainte ou autre, et devrait user à cet égard d'un arsenal judiciaire qui existe, mais que le pouvoir en place, qui ne comprend décidement rien à rien, semble considérer comme liberticide. Il oublie que que la liberté des uns de doit pas empiéter sur celle d'autrui.
C'est ce que les forces de l'ordre ont compris. Aujourd'hui, tous les démocrates sont avec eux.
Espérons qu'on laissera travailler le Ministère de l'intérieur
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