. En hébreu עָפְרָה חָזָה
עָפְרָה désigne des toponymes en Palestine, le nom d'un fauve et un nom propre. Mieux encore, en arabe عفراء هزاع
عفراء signifie "blanche", "terre vierge", "palais en Syrie", "citadelle en Palestine" et un nom propre. عفراء est paronyme de عذراء vierge. Paix à son âme.
À UNE, QUASI, SILENCIEUSE DÉITÉ
Poèmes de Daniel Aranjo
à Feyruz
Toi dont la voix de soie t’a valu un surnom de gemme et
d’émeraude grise
et qui pleurais tristesse et joie, douceur de braise et même
nos guerres pour en châtier l’ennemi
et dont on ne sait plus rien, plaintive déité, tant tu
chantes peu et sembles si peu maintenant te soucier de l’herbe de nos remparts
à tous
- à moins que la guerre ne t’ait, du moins du feu de son
diadème, déjà aussi tuée.
*
(Ô-ô
Couronnée de silence et d’exil,
à toi notre silence, notre cendre d’encens
et le miel de Saba !)
CHANSON
ARABE À DEMI RÊVÉE
Voici ma nuit, le rêve
de ma vie, entre futur et passé.
Tu es tout amour et
espoir. Remplis la coupe ; donne-la.
Bientôt l'amour
changera de maison.
Les aigles quittent
déjà leurs nids.
Et des maisons, qui
étaient autrefois des maisons,
nous verront passer,
comme nous, nous les voyons vides
passer. La vie jouera
avec nous, se jouera de nous.
Viens, je t'aime,
maintenant, davantage.
CHANSON
ARABE À DEMI RÊVÉE
Entre toi et moi un
fleuve a coulé deux jours.
J'ai vécu avec toi un
an, et tu dis deux jours.
Et si le crieur se
mettait à crier, seule je me lèverais,
moi qui suis morte
d'amour, sans blessure ni coup.
Ô
ingrate, ô oublieuse des nuits pures... […]
Ô
ingrate... ô oublieuse... des […]
I.M. OFRA HAZA
Je ne
comprends pas ce que tu dis et l’on me dit que tu es morte
mais je
sais ce que tu chantes de tes yeux noirs, noirs d’enfance joueuse et jeune et
juive nostalgie
rendant
presque triste l’enfance que nous n’avons pas eue et reperdons par toi
-
mi-foulard blanc adolescent cloué de dragées de métal à travers ces cheveux
d’encre noire d’un pays d’encens et de mica,
unique
visage de Saba.
3 commentaires:
En poésie il y a des oxymore tarte à la crème, et des oxymores discrets comme une fleur négligemment posée dans un décor pour souligner l'harmonie et l'élégance de l'ensemble. Dans ces poèmes, les deux cas de figures sont présents. Je me demande si les poètes ne devraient pas se défaire de cette obsession de l'oxymore.
je ne me souvenais pas d'avoir fait des oxymores ; c'est si naturel ! la vie est un oxymore, la nostalgie est un oxymore de la présence-absence
je ne trouve d'ailleurs pas beaucoup d'oxymores à la relecture de ces poèmes
D. Aranjo
Loin de moi l'idée de critiquer vos poèmes. Si c'est ce que vous avez compris, c'est que je me suis mal exprimé et je vous prie de m'excuser.
Cependant, je suis exaspéré par l’utilisation, par beaucoup de poètes contemporains, systématique de l'oxymore. C'est devenu presque une règle d'écriture. Certes,''La vie est un oxymore, la nostalgie est un oxymore...'', et c'est justement pour cela qu'on a besoin de poésie, d'une autre réalité, celle du poète... Il arrive au poète de partir d'un réel - j'allais dire banal - pour nous amener, par le miracle de la poésie, dans le sens opposé et là c'est l’enchantement. C'est la surprise, l'inattendu, qu'on espère.
Ainsi « On peut partir d'un fait quotidien : un mouchoir qui tombe peut être pour le poète le levier avec lequel il soulèvera tout un monde » (Apollinaire).
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