lundi 6 août 2012

Fenêtre sur mer, Giulio-Enrico Pisani


Photo ayant inspiré ce poème. Photo communiquée par Ibtissem. Qu'elle soit vivement remerciée.
Fenêtre sur mer



C'est le songe de millions d'entre nous.
Pure poésie lorsqu'on en reste là,
Simple appel du large
Ou d'une vie meilleure,

Que m'importe !

Il emporte
poètes, aventuriers et Harragas

Loin de la médiocrité,
Où nous sommes ancrés .

Mais, volens nolens,
Nous n'avons pas le droit
D'abandonner ceux qui ne volent point,
Les humbles dont les fenêtres
Sont restées fermées,

Nolens volens, abandonnés,
À la tyrannie des juges
Autoproclamés.
Giulio-Enrico Pisani

2 commentaires:

Djawhar a dit…

Poème ou songe ? Mais tout poème est songe langagier, cher Giulio, n’est-ce pas ? Ah, quelle belle méditation tissée avec une générosité de cœur exemplaire que ce poème! Là, il me vient d’abord à l’esprit cette autre belle méditation de Rilke : "Nous étions comme dans une image " (Cahiers de Malte), puis le beau rêve que vous nous offrez se ternit avec " Mais, volens nolens,/Nous n'avons pas le droit/D'abandonner /Les humbles dont les fenêtres/Sont restées fermées ", et je consulte encore Rilke dans "Ma vie sans moi " et je lis en pleurant : "je savais aussi sur quels sols à jamais dépeuplés d'aide pousse tout pleur".
Non, nous n’avons pas le droit " d’abandonner ceux qui ne volent point ". Œuvrons ensemble, battons –nous pour que votre image ou celle de Rilke devienne réalité et permette à tous les enfermés de s’évader, de vivre libre et respectés !

giulio a dit…

Merci de m'avoir si bien compris, chère Djawhar !