En 1810, Mohamed Ibn Abdelwaheb - fondateur de l'hérésie wahabite- écrivit une lettre arrogante à Hammouda Pacha, bey de Tunis. Le Bey transmit la lettre aux savants de la Zeitouna. Il y eut deux réponses : un ouvrage de Cheikh Temimi, aujourd'hui introuvable à Tunis !!! dont je traduirais le titre ainsi : De la grâce divine dans la réfutation des dévoiements wahabites. Il y eut également une lettre magistrale, celle de Abu Al Fadhel Kacem Mahjoub. La lettre du wahabite et celle du savant tunisien se trouvent dans l'ouvrage du grand historien tunisien Ibn Abi Dhiaf (1804-1874). Le commentaire donné par l'historien est magistral.
Le tout est
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5 commentaires:
Cette Lettre, et je précise la majuscule, est, au sens propre du mot, magistrale.
A chaque fois que j’y reviens, et combien je prends mon temps à écouter la dire, je m’aperçois que je suis heureuse d’appartenir à la lignée d’hommes pareils. Des hommes qui ont vécu heureux et sont morts heureux parce qu’ils n’avaient rien à se reprocher dans ce bas monde. Ils n’ont pas couru après la fortune, mais celle de la connaissance et de l’amour de l’autre a rempli leurs cœurs et est venue se déverser chez nous, pour nous convaincre de la consistance de la foi qu’il ont prônée et nous montrer que la vérité est une, l’Islam est un, celui de l’amour, de la tolérance, de la connaissance et du partage. Il n’en existe pas d’autres.
Il faudrait vraiment la lire et l'expliquer,surtout,dans toutes les écoles, cette lettre bien argumentée, pleine d'amour, d'intelligence et de lumière!
La joute oratoire et le dialogue épistolaire des ulémas n'est pas sans rappeler les échanges entre religieux chrétiens du moyen âge. Argumenter de façon pédantesque sur toutes les questions même les plus futiles et se livrer à des analyses baroques, cela faisait partie de leur volonté de tout définir, tout organiser, tout baliser...
L'enseignement, placé sous la juridiction de l’Église, était subordonné aux membres du clergé et le principal rôle de cet enseignement était de former des théologiens capables, à leur tour, d'expliquer les textes sacrés et les dogmes. Cette tradition a eu pour conséquences la naissance d'une multitude d'écoles, de divisions et de subdivisions, qui alimentaient la surenchère de théories et de doctrines et entretenaient la confusion, les querelles de chapelles et les guerres de religions meurtrières. Par bonheur, les premiers coups de boutoir se sont manifestés à la Renaissance et les théologiens chrétiens ont perdu, au fil des siècles, leur superbe et leur pouvoir... Les ulémas wahabites, les frères musulmans, les salafistes, et bien d'autres confréries qui raisonnent sur des concepts anciens, ne sont rien d'autre que les théologiens, les scolastiques du moyen âge du monde chrétien. Combien d'historiens comme Ibn Abi Dhiaf , combien de philosophes humanistes, faudra-t-il pour ébranler ces sophistes qui s'accrochent à leur fond de commerce et leurs forteresses? La Renaissance est-elle pour demain ? Faisons un vœu!
j'ai traduit en français et commenté cette lettre dans un article sur les salafistes et le terrorisme: http://benhalimaabderraouf.fr/index.php/fr/articles/36-general-principal-fr/185-le-salafisme
Félicitations Si Ben Halima. Je vais voir cela tout de suite
Bien à vous
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