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mardi 29 juillet 2014
صدور الصفحة الجديدة لباب المادhttp://arabic.babelmed.net
samedi 26 juillet 2014
mardi 22 juillet 2014
Nouvelle publication de Daniel Soil
Soudain le fracas d’un chasseur-bombardier déchire le ciel. On ne le voit qu’à la seconde de la déflagration. Sans doute un tir de représailles sur un moudjahed affilié aux Brigades des martyrs d’Al Aqsa. On tue un homme, sa famille, son entourage parce qu’un mortier a lancé un obus, au jugé, vers le territoire israélien, provoquant quelques crises de nerfs. Les hommes autour de nous se donnent l’accolade, très vite, puis courent côte à côte sur la route, jusqu’au lieu où la bombe a explosé. Nous suivons. Il y a des cactus, des murets et, passant par-dessus, des chèvres apeurées. Sur place, des voisins aident à sortir ce qui a été épargné, des matelas noircis, l’un ou l’autre meuble. La famille visée par la bombe de ce jour est accueillie chez les voisins. On nous pousse à l’intérieur, nous aussi. De l’eau est mise à chauffer pour le thé, une femme retire le plastique recouvrant le pain et le miel. »
Ce sont là les premières phrases de « En tout ! », dernier roman de Daniel Soil, distribué en Tunisie par CERES.
Il y est question du parcours d’un jeune enseignant belge de Bruxelles à Ghazza en passant par Tunis. Pour en savoir plus, vous pouvez aller voir la page consacrée à « En tout ! » sur le site de l’éditeur :
Une rencontre aura lieu à la librairie El Moez, Tunis Menzah 1, après-demain jeudi 24 juillet à 21 h.
C'est Lilia Weslaty, journaliste à webdo.tn, qui questionnera l'auteur.
samedi 19 juillet 2014
كيف نشفى من حب تونس, محمود درويش Le poème qui a fait pleurer Darwich
Comment guérir de notre amour pour la Tunisie
Comment guérir de notre amour pour la Tunisie qui irrigue nos âmes
Nous avons trouvé en Tunisie la familiarité, l'affection et le bon secours que nous n'avons trouvés nulle part ailleurs
C'est pourquoi nous en sortons comme nous ne sommes sortis de nulle part ailleurs
Nous sautons de son giron vers la trace de nos premiers pas
Dans l'arrière-cour de la patrie
Après que nous y avons vu la révélation
- Sur les êtres, sur les arbres, et sur les pierres -
Les images de nos âmes voletant telles des abeilles ouvrières sur les fleurs de la clôture lointaine
Pour ces adieux : Nous t'aimons, Tunisie, beaucoup plus que nous ne
pensions
Dans le triste silence des adieux, nous laissons une transparence aiguisée
Et nous distillons une densité si concentrée au point d'être les ténèbres qui s'abattent sur les amoureux
Comme ils sont beaux ces secrets tapis derrière la porte entrebâillée, derrière ta porte
Qui est l'espace idoine pour le maniement savant du poète des éléments interactifs du poème
Devons-nous donc te dire Merci ?
Je n'ai jamais entendu des amoureux se dire "merci"...
Je n'ai jamais entendu des amoureux se dire "merci" mais merci d'être ce que tu es
Prends-bien garde à toi, Tunisie
Demain, nous nous rencontrerons sur une terre soeur : la Palestine
Avons-nous oublié quelque chose derrière nous ?
Oui, nous avons oublié nos coeurs qui se retournent et nous avons laissé en toi la meilleure part de nous-mêmes
Nous avons laissé en toi nos martyrs que nous te recommandons
Prends-en bien soin.
Traduction ـJalel El Gharbi
Lecture inachevée...
Aucune trace de ce roman lu jadis avec beaucoup de ferveur Le Danube bleu de l'ukrainien Olès Hontchar dans sa traduction arabe. A l'époque, je n'avais pas trouvé le reste de la trilogie intitulée Les Porte-drapeaux.
Plus tard, j'en ai retrouvé le souvenir en lisant Campagne de France de Goethe : un homme chemine dans un convoi qui va au front. Il est requis par d'autres préoccupations. Il est comme pris dans un monde qui n'est pas véritablement le sien. Allez savoir pourquoi je m'en souviens aujourd'hui. Les lectures inachevées ont un arrière-goût amer comme tout cela qui est promis à l'inachèvement ...
Plus tard, j'en ai retrouvé le souvenir en lisant Campagne de France de Goethe : un homme chemine dans un convoi qui va au front. Il est requis par d'autres préoccupations. Il est comme pris dans un monde qui n'est pas véritablement le sien. Allez savoir pourquoi je m'en souviens aujourd'hui. Les lectures inachevées ont un arrière-goût amer comme tout cela qui est promis à l'inachèvement ...
jeudi 17 juillet 2014
المجد لتونس Gloire à la Tunisie
تونس تزعجكم
و تقض مضاجعكم حقول القمح و شجر الفلين و الرمان في الواحات و أزهار النرجس و تزعجكم معالم التاريخ و الفسيفساء و حصون المرابطين و نسيم البحر و السمر على ضفاف المتوسط
و يزعجكم الأطفال في طريق المدرسة و القرنفل الأحمر و الأبيض في فوهة بندقية الجندي
يزعجكم مرح التلميذات و يزعجكم حبنا للحياة و للنبيذ و للسفر الى بلدان الشمال الحبيب يزعجكم أن نرحب بمن يأتينا من سرت أو من وهران فأنتم ما زلتم في داحس و الغبراء, يزعجكم أن لا غريب بيننا
يزعجكم حبنا للعمل و للمعرفة
يزعجكم جيش يبني الجسور و يغرس النخيل و الكروم في الصحراء و يرمم القصور القديمة و يلقن أبنائنا معارف شتى
هاكم : نتكلم لغتكم أفضل منكم أحيانا و لكننا قريبون من روما ومن داكار و من باريس و من نيويورك. الحياة عندنا جهد و نحت للذات وتقاسم لمتع الحياة : اسعاد للآخر و اسهام في البحث عن المعنى
هي تدبر للوجود و سير على دروب الدنيا بكل عذاباتها الحلوة
هاكم : ماذا تريدون منا ؟ تعدد الزوجات و النقاب وختان النساء و غلق المدارس الحديثة و الخلافة ؟
لا بترول لدينا ولا غاز حتى نعيش القرون الوسطى
نحن لا نريدكم أن تفعلوا بنا ما فعلتم بافغانستان و بالصومال و بالعراق و بسوريا
ارحلوا عن فقرنا ولا تبغوا فنحن لا نبغي ولا نجور و لا نظلم أحدا ولكننا سندفع الجهلوت بعيدا
غررتم بالسفهاء منا ووعدتوهم بفراديس الجنان ان هم تنكروا لوطنهم
خسئتم و خسئ من اتبعكم
المجد لتونس و لجيشها المتحضر
En voici une traduction rapide :
La Tunisie les dérange et les empêche de dormir avec les champs de blé, les chênes-liège, les grenadiers dans les oasis, les narcisses, les vestiges de l'histoire, les mosaïques, les citadelles, la brise marine, les veillées sur les rives de la Méditerranée, les enfants sur les chemins de l'école, les oeillets rouges et blancs au fusil du soldat, la gaieté des petites élèves, notre amour de la vie, de la bière, du voyage vers les pays du nord que nous adorons.
La Tunisie les dérange et les empêche de dormir avec les champs de blé, les chênes-liège, les grenadiers dans les oasis, les narcisses, les vestiges de l'histoire, les mosaïques, les citadelles, la brise marine, les veillées sur les rives de la Méditerranée, les enfants sur les chemins de l'école, les oeillets rouges et blancs au fusil du soldat, la gaieté des petites élèves, notre amour de la vie, de la bière, du voyage vers les pays du nord que nous adorons.
Comme ils sont encore aux guerres tribales, cela les ennuie que nous soyons accueillants avec nos amis qui viennent de Syrte ou d'Oran.
Notre passion pour le travail, pour la connaissance les dérange.
Tenez : nous parlons votre langue parfois mieux que vous mais nous sommes très proches de Rome, de Dakar, de Paris et de New-York.
Pour nous la vie est une quête, un partage des bonheurs de l'existence dans une perspective qui rendant l'autre heureux, cherche à trouver un sens à la vie.
La vie est méditation, cheminement parmi les amères douceurs.
Tenez : qu'est-ce que vous nous voulez ? La polygamie, le niqab, l'excision, la fermeture des écoles et le califat ?
Nous n'avons ni pétrole ni gaz pour nous permettre de vivre au Moyen-Age.
Nous ne permettrons pas que vous fassiez ici ce que vous avez fait en Afghanistan, en Somalie, en Irak ou en Syrie.
Laissez-nous à notre pauvreté, nous n'avons jamais été injuste et nous saurons débouter l'infâme.
Vous avez induit en erreur la lie de notre société lui promettant le paradis si elle reniait son pays.
Malheur à vous et à ceux que vous avez dévoyés.
Gloire à la Tunisie et à son armée civilisée.
Tenez : nous parlons votre langue parfois mieux que vous mais nous sommes très proches de Rome, de Dakar, de Paris et de New-York.
Pour nous la vie est une quête, un partage des bonheurs de l'existence dans une perspective qui rendant l'autre heureux, cherche à trouver un sens à la vie.
La vie est méditation, cheminement parmi les amères douceurs.
Tenez : qu'est-ce que vous nous voulez ? La polygamie, le niqab, l'excision, la fermeture des écoles et le califat ?
Nous n'avons ni pétrole ni gaz pour nous permettre de vivre au Moyen-Age.
Nous ne permettrons pas que vous fassiez ici ce que vous avez fait en Afghanistan, en Somalie, en Irak ou en Syrie.
Laissez-nous à notre pauvreté, nous n'avons jamais été injuste et nous saurons débouter l'infâme.
Vous avez induit en erreur la lie de notre société lui promettant le paradis si elle reniait son pays.
Malheur à vous et à ceux que vous avez dévoyés.
Gloire à la Tunisie et à son armée civilisée.
mardi 15 juillet 2014
Vu du ciel
Au large de la mer, des gouttes d'eau - comme des maisons - dévalent monts et merveilles et deviennent l'écume de l'Atlas.
dimanche 13 juillet 2014
أبو الشمقمق /Les plus beaux vers d'un poète arabe du VIIIeme siècle
Oeuvre magistrale de Bahzad illustrant le recueil de Saadi El Boustan (Le verger)
برزت من المنازل و القباب فلم يعسر على أحد حجابي
فمنزلي الفضاء وسقف بيتي سماء الله أو قطع السحاب
فأنت إذا أردت دخلت بيتي علي مسلما من غير باب
أبو الشمقمق
Comme j’ai quitté
maisons et toitures,
Nul ne peinera à voir ma figure
Car ma demeure est l’espace ; pour plafond
J'ai le Ciel ou des pans de
nuages
Si on veut
entrer chez moi en ami
On ne devra point passer par un huis
Car je n’ai pas pu trouver
de battant
Pouvant joindre la
terre au firmament
Abu Chamqmaq 730-815
samedi 12 juillet 2014
Dieudonné Ewomsan poète
La poésie de Dieudonné Ewomsan est résolument tournée vers l’avenir, elle qui
puise dans les meurtrissures du passé sa force et ses espoirs les plus généreux :
Le temps est d’atroces souvenirs
Que l’on ne peut plus guérir
Mais le temps de la délivrance
Nous forgera un cœur d’espérance
Le poète est un chantre de la
liberté entendue comme raison d’être beaucoup plus que comme mot d’ordre. La
liberté, telle que célébrée dans son recueil Couleurs de liberté relève du
faire poétique (le poïen grec) que de la
praxis. C’est sans doute ce qui confère à la poésie d’Ewomsan ce pouvoir qu’elle
détient de donner à voir, de faire naître des allégories. Ici, le visible prête
ses nuances à l’invisible. C’est à cette condition que le poète peut voir la « nuit
de la nuit » prélude de « l’avenir barbelé » et y faire face. Tout
devient lisible dans cette ville ouvrant sur l’océan, le chien affamé est l’image
du désespoir, de ce monde « dolorique », les criquets sont les escrocs
qui saignent des êtres déjà fortement éprouvés et dont les blessures demandent à être « pansées »,
les déchirures « effacées » et
les larmes « épongées ». Cependant
l’univers d’Ewomsan n’a rien de lacrymal
car son adhésion au solaire, au diurne est totale. Il a même l’art de ménager ces jardins
secrets à l’abri de toute adversité :
L’amour rêve souvent
Au passé enivrant
Quand le présent est dur
Et l’avenir est moins sûr.
Pour le professeur de philosophie et pour le militant des droits de l’homme
qu’est Ewomsan, ce passé enivrant, ce coin de terre qui reste habitable même
lorsque Lomé ou toute autre ville africaine sont en détresse, se nomme « poésie ».
Et la prière du poète puise dans les canons même de la poésie pour venir à bout
de tous les antagonismes. La poésie fait du « je » un autre nom de l’ «autre » et annihile de la
sorte tous les antagonismes, toutes les haines. Voici un fragment de la « Prière
du poète » :
Fais de moi un Tutsi et un Hutu
Pour que maintenant ici et partout
L’ombre de l’arbre à palabre
Apaise les cœurs ivres.
Le poème : cet arbre.
Dieudonné Ewomsan : Couleurs de liberté. Les Editions Graines de
pensées. Lomé, 2007
vendredi 11 juillet 2014
jeudi 3 juillet 2014
Fragments d'un poème illustré pour Lomé
Ceci est le soleil serein de Lomé qui se
lève à l’est du lac et fait le tour jusqu’aux limites du Ghana pour se cacher loin, très loin derrière le Golfe de Guinée dans le silence velouté d'un premier oubli.
Pourtant ce calme n’est pas lacustre. Il vient du fond des âges transporté par les Peuls chargés de sel, de racines lointaines, transporté par les blessures que nul ne peut
effacer.
Au Togo, on ne
gomme pas les jours passés.
L’océan a englouti
la route qui allait au pays de Béhanzin.
Mais elle a revu le jour et la nuit . Maintenant elle marche au coude à coude avec l’Atlantique
jusqu’à Cotonou et encore plus loin.
Je pourrais égrener
des élégies entières mais je préfère le silence et le miel. Ainsi donc on
peut être heureux sans étreinte, sans toucher au galbe, sans ces mots
empruntés aux flammes, sans l’ivresse des
frissons.
Qu’ai-je encore bu ?
Qu’ai-je encore bu ?
Dans tout Lomé, il n’y a qu’un vieux baobab tordu et
solitaire. (En arabe, babobab se dit tabaldi)
L’horizon qu’il embrasse aux tropiques est comme
un flamboyant en fleurs.
Puis, étourdi par le bleu de la danseuse, le vieil arbre se tut et reprit un autre verre.
Je suis loin, très loin comme lui tordu et solitaire. Mais je vibre encore, je frémis à chaque pas de danse trempé dans le désir.
Je suis loin, très loin comme lui tordu et solitaire. Mais je vibre encore, je frémis à chaque pas de danse trempé dans le désir.
Je n’aurais opposé aucune résistance à naître ici.
Pour ne pas voir la nuit qui descend, nous avons cherché les noms des golfes et des
rivières.
Suis-je ennuyeux ?
Suis-je ennuyeux ?
Non.
Regarde dans chaque goutte de pluie, tu verras des monts entiers et des forêts de nuages.
La voix s’est élevée limpide.
D’où vient cette mélancolie ? Et Bella Bellow continue de chanter. Sait-elle quel incendie a pris dans le corps du vieux baobab ?
Regarde dans chaque goutte de pluie, tu verras des monts entiers et des forêts de nuages.
La voix s’est élevée limpide.
D’où vient cette mélancolie ? Et Bella Bellow continue de chanter. Sait-elle quel incendie a pris dans le corps du vieux baobab ?
Goute à ces fruits et pleure si le cœur t’en dit.
Un
matin, au Saint-Thomas, où l'on n'est jamais étranger, alors que la rumeur de la ville allant gagner sa vie atteignait toutes les
cimes, je me suis dit : j’attends une phrase en langue mina. Si elle vient,
je reste. Il faudra alors une éternité pour que tombe le soir...
Un oiseau prit toutes ses couleurs et s’envola sans se retourner.
Si
elle vient, je reste. Et je passerai le reste du temps à oublier...
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